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Liberté de presse sous la IVe République : "Les bouches de la démocratie se libèrent"

Publié le vendredi 2 mai 2008 à 13h06min

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Dr Poussi Sawadogo a mené une étude sur la liberté de la presse sous la 4e République dont la restitution a eu lieu le 25 avril dernier à Excellence hôtel à Ouagadougou. Une occasion de jeter un regard sur la problématique de la liberté de la presse au Burkina. Des responsables d’organes de presse et les membres du CSC ont assisté à cet atelier.

L’étude menée par Dr Poussi Sawadogo dévoile les avancées et les faiblesses de la liberté de la presse dans la 4e République au Burkina Faso. Un atelier s’est tenu le 25 avril sous la direction du Conseil supérieur de la communication. Son président, Luc Adolphe Tiao a salué la démarche de Poussi Sawadogo et se réjouit que cette étude jette un regard sur la problématique de la liberté de la presse au Burkina Faso, en dehors de tout esprit partisan et idéologique. Pour Luc Adolphe Tiao, cette étude dégage des leçons. La liberté de la presse, dit-il, est une donnée incontournable pour notre société. Cette liberté, ajoute le président Tiao, passe par la liberté sociale des journalistes.

Pour sa part, Dr Poussi espère que cette étude va accompagner l’approfondissement de la liberté de la presse et se consolider sur le plan pratique. Pour lui, on peut être satisfait car "véritablement, les bouches de la démocratie se libèrent et les langues se délient".

Si le constat est satisfaisant, il n’en demeure pas moins qu’il y a des faiblesses. A ce sujet, Dr Poussi est précis :" Les faiblesses se situent au niveau de la formation et de l’encadrement". De son avis, la plupart des journalistes sont formés sur le tas. Là n’est pas le problème, souligne-t-il. Le problème, précise Dr Sawadogo, se situe au niveau de la faiblesse dans la spécialisation, car peu de journalistes s’attaquent à des questions spécialisées. Pour lui, pour parler avec autorité, il faut s’investir davantage dans un domaine bien précis.

L’autre volet des faiblesses se situe, selon Poussi Sawadogo, au niveau de la confraternité des associations professionnelles. L’auteur de l’étude constate à ce niveau que quand il n’y a pas de ressources d’accompagnement, ces "organisations meurent de leur propre mort" parce qu’il n’y a pas une vocation qui a soutenu cette création, mais c’est beaucoup plus l’effet de mode, note-t-il avant de conclure :" quand la mode passe, l’association trépasse".

Dr Poussi pense qu’il faut mettre liberté et responsabilité ensemble car, observe-t-il, pour être libre, il faut être responsable. Dans son étude, Poussi Sawadogo a également parlé de l’austérité économique des journalistes. C’est alors qu’il espère que la Convention collective qui va être bientôt signée viendra résoudre "cette galère des journalistes", pour offrir des salaires consistants aux professionnels. Son constat est que quand vous vivez une précarité au niveau de votre profession, il va de soi que l’on soit sensible à une main qui vous tend quelque chose, et dès que le journaliste prend cette chose sa plume devient légère par rapport à cette personne, fait observer Dr Poussi Sawadogo.

Alexandre Le Grand ROUAMBA

Le Pays

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