LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Blaise Compaoré, chef traditionnel ivoirien intronisé à Kosyam

Publié le vendredi 2 mai 2008 à 13h29min

PARTAGER :                          

Une dizaine de personnalités du Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire (CSRCT-CI) ont été reçues hier mardi 29 avril 2008 par le président du Faso en son palais. Ces hôtes couronnés étaient venus traduire leur gratitude au Facilitateur du dialogue direct interivoirien, Blaise Compaoré, en l’intronisant chef traditionnel ivoirien.

Sur la fiche de demande de couverture médiatique émanant de la direction de la Communication de la présidence du Faso et parvenue à notre rédaction, il est mentionné, entre autres, dans un style télégraphique, Evénement :

"Deux audiences : une délégation de l’OMS et une autre des chefs coutumiers de Côte d’Ivoire. Au palais présidentiel de Kosyam, ce mardi 29 avril donc, le chef de l’Etat burkinabè recevait d’abord à 9 heures la délégation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le cadre de la conférence internationale sur les soins de santé primaires et les systèmes de santé en Afrique, qui se tient au Burkina Faso du 28 au 30 avril.

Cette délégation, conduite par la directrice régionale de l’UNAIDS pour l’Afrique centrale et de l’Ouest, le Dr Meskkerem Grunitzky, est venue rendre compte au président Blaise Compaoré du déroulement de la conférence, et lui demander d’être le porte-parole pour l’accélération des efforts en Afrique pour les soins de santé primaires et pour le développement des systèmes de santé.

Si l’on savait à peu près le scénario de cette audience, qui a duré une demi-heure environ, la seconde, celle avec les chefs coutumiers ivoiriens, a dérouté un peu les hommes de médias qui pensaient que l’objet de la visite des têtes couronnées concernait essentiellement le processus de paix en Côte d’Ivoire.

En tout cas, lorsque les journalistes ont vu un pick-up transportant un trône doré s’arrêter devant le palais, ils ont pensé que les hôtes ivoiriens apportaient un cadeau, pour le moins atypique, à Blaise Compaoré. Or, comme on le saura plus tard, il s’agissait d’une intronisation à l’ivoirienne de l’occupant du palais de Kosyam.

Pour le maître de cette cérémonie, l’Honorable Nanan Dodo N’Dépo Didace, la reconnaissance se mérite. "La Côte d’Ivoire vit une crise depuis septembre 2002, et la nation est secouée dans ses fondations. Nos enfants, assistés par la communauté internationale, ont tenté d’y mettre fin par la signature des accords successifs de Lomé, de Marcoussis, d’Accra, de Prétoria, qui n’ont pas donné les résultats escomptés.

La signature, le 4 mars 2007, de l’Accord politique de Ouagadougou, négocié et adopté sous votre égide, ouvre par contre des perspectives heureuses", lit-on dans le message qui a précédé le cérémonial de l’intronisation. Et le porte-parole du Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire (CSRCT-CI) d’ajouter :

"Si les rois et les chefs sont venus au Burkina saluer leur fils, le président Blaise Compaoré, c’est que l’acte qu’il a posé est de haute portée. Nous avons tenu à déplacer ces Majestés les rois pour lui dire simplement merci et l’encourager à persévérer dans cette voie.

Il est sur la bonne voie". C’est devant un cercle restreint de témoins, parmi lesquels le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, et le représentant du Facilitateur en Côte d’Ivoire, Boureima Badini, que Blaise Compaoré a reçu ses attributs de chef traditionnel ivoirien. Le bonnet que Blaise porte est surmonté d’une colombe entourée de quatre autres plus petites.

"Vous incarnez la force, cette chance de la Côte d’Ivoire ; tous les Ivoiriens et les Burkinabè vous regardent", a commenté l’Honorable Nanan Dodo N’Dépo Didace, qui a poursuivi l’explication des symboles du nouveau chef ivoirien : "Cette chasse-mouches pour vous permettre d’écarter les mauvais esprits sur la route de la paix".

Le CSRCT-CI dit avoir préféré faire du président du Faso, Blaise Compaoré, non pas un roi, mais un grand chef de Côte d’Ivoire pour lui permettre, dit-on, d’aller au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest et parler aux Ivoiriens. La délégation ivoirienne a apporté également un panier de 30 kg de cola pour sceller son amitié avec le chef de l’Etat burkinabè.

Agnan Kayorgo

L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique