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Une diplomatie qui s’assume

Publié le mardi 29 avril 2008 à 11h17min

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Ça n’a l’air de rien, mais, l’acte posé par le Burkina Faso qui vient de reconnaître le Kosovo, est la marque d’une diplomatie mature et qui s’affiche au regard des nombreux défis engrangés. Comme chacun le sait, la géopolitique de la péninsule balkanique est trouble et complexe, et, en prenant position, la diplomatie burkinabè indique en même temps son courage et son indépendance.

"Fruit" des guerres civiles qui ont déchiré les Balkans depuis la chute du mur de Berlin, le Kosovo a été contesté dès la proclamation de son indépendance. Des raisons sociohistoriques ont été avancées par les anti-indépendantistes.

La Serbie pour ne pas la nommer, voit en effet dans le Kosovo, rien moins qu’une "province", et, aidée par Moscou, n’entend pas lâcher aussi facilement le morceau. Même si cet attachement "viscéral" de la Serbie au Kosovo peut s’expliquer (la région a été à un moment le refuge des nationalistes serbes, et, les grands voïvodes de la Voïvodie de Serbie y prenaient leurs quartiers d’été), il ne doit pas occulter le fait que sociologiquement, le Kosovo est à majorité albanophone.

Une majorité fatiguée de cette "allégeance" et qui s’est appuyée sur le vent d’indépendance qui a soufflé sur les Balkans à partir de 1989 pour se faire entendre. Et, comme l’indique le communiqué du ministère en charge des Affaires étrangères burkinabè, pays majeur dont l’avis commence le Kosovo dispose de nos jours, "d’un organe central doté de la souveraineté et d’une personnalité juridique". Un organe qui a la légalité et la légitimité pour agir au nom du Kosovo.

Lui refuser cette liberté et cette indépendance, serait exposer la région à des lendemains incertains, au regard des luttes multiformes menées pour parvenir à l’actuelle situation. "Il devient impératif et sage pour les Etats membres de la communauté internationale d’accompagner le Kosovo indépendant et d’entretenir avec le nouvel Etat des relations de coopération fondées sur les principes de respect mutuel, d’égalité entre les peuples et les Nations". Nul doute que cette conviction du Burkina, pays majeur dont l’avis commence à avoir autorité de la chose décidée, influera sur la position de nombreux Etats.

Une prise de position qui se justifie d’autant plus que le Burkina est actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui l’oblige à "assumer pleinement ses responsabilités en apportant sa contribution à la résolution des questions susceptibles de compromettre la paix et la sécurité internationales". Une assumation jusque-là judicieuse au regard du satisfecit décerné par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors de sa récente visite au pays des Hommes intègres.

Boubakar SY

Sidwaya

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