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Mondialisation : Solidarité de façade

Publié le vendredi 25 avril 2008 à 13h38min

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Réunie à Accra pour plancher sur les crises alimentaire, financière et boursière qui plongent le monde dans la tourmente, la conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) n’a abouti à aucun résultat tangible sur ces questions cruciales.

Envolée des prix des denrées de première nécessité, hausse spéculative du prix du baril, iniquité dans les relations internationales, autant de châpîtres "immolés" sur l’autel des belles intentions et des promesses vagues, ce qui est du reste, devenu la marque de fabrique de ces grands fora qui prétendent se pencher sur les voies et moyens pour l’avènement d’un monde plus sûr et plus juste. Que ce soit lors du sommet de la Terre à Rio, ou celui sur l’eau de Johannesburg, rien ou si peu de choses ont été décidées pour une solidarité plus agissante entre les peuples. Comme l’ont indiqué certains participants de la réunion d’Accra, le monde est désormais entre les mains de "spéculateurs boursiers", qui fixent les prix des matières premières selon leur humeur et surtout leurs intérêts du moment.

C’est ainsi qu’ils ont démontré que la tendance haussière actuelle du cours de l’or noir n’est que la résultante du "recyclage" de certains capitaux (pensions, retraite...) que l’économie mondiale a de la peine à absorber. Bien servis par la pensée ultralibérale dominante du moment, qui a vidé le libéralisme de son contenu original, ils agissent ainsi délibérément pour permettre une meilleure rétribution de leurs actions et autres obligations. De temps en temps, cette folie spéculative aboutit à des crashs retentissants, mais la "connivence", voire la collusion avec les pouvoirs publics occidentaux, permettent de limiter les degâts.

A travers notamment la baisse drastique du cours des matières premières qui alimentent leurs économies et qui pour la plupart proviennent d’Afrique. Et pour perpétuer la domination, le "verrouillage" du Conseil de sécurité des Nations- unies, permet de donner une légalité internationale à ce braconnage économique. Blaise Compaoré l’a indiqué plus diplomatiquement lors de la récente visite du secrétaire général du l’ONU au Burkina Faso. "L’action de l’ONU, parfois incomprise, souvent critiquée, reste toujours déterminante dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales", avait-il dit, en s’empressant d’ajouter que "la réforme du système des Nations unies demeure néanmoins indispensable pour l’avènement d’un nouvel ordre international juste, démocratique et d’un espace public mondial plus stable."

L’infrastructure déterminant la superstructure, il nous semble que cette bataille de la réforme, ne peut-être gagnée que si les pays qui la souhaitent, arrivent à peser économiquement pour faire entendre leur voix. On a remarqué que pour l’heure, les plus grands ténors de cette réforme, sont l’Inde, le Brésil et l’Allemagne, chacun de ces pays ayant ses atouts économiques à faire valoir. L’Afrique qui se complaît dans sa position de périphérie d’un centre glouton et égoïste peut-elle se mêler à ce combat de "titans" ? Peut-être, même s’il faut convenir avec l’adage et le professeur Ki-Zerbo que "celui qui dort sur la natte d’autrui, dort à terre".

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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