Le programme de restructuration et de mise à niveau de l’industrie des Etats membres (PMRN) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a été initié par la Commission de l’Union. Lancé en 2007, ce programme vise la relance de la production industrielle, la promotion de l’investissement, de l’emploi et l’amélioration de la compétition des économies aux niveaux régional et international. Il s’agit de façon générale d’approfondir le processus d’intégration de l’UEMOA, en vue de stimuler une croissance forte, durable susceptible de réduire la pauvreté. Pour la présidente du conseil des ministres chargés du PMRN, la ministre ivoirienne de l’Industrie et du Secteur privé, Amah Marie Tehoua, c’est un programme qui vient à point nommé. Il intervient, dira-t-elle, au moment où "l’Afrique de l’Ouest et la commission européenne, travaillent à la formulation de programmes de restructuration et de mise à niveau des secteurs de production à l’échelle de toute la région , dans la perspective de la signature d’un accord de partenariat économique, en cours de négociation."

La réunion de Ouagadougou devrait permettre en principe de franchir une étape de la phase pilote du programme. Il s’agit de la création des meilleures conditions d’opérationnalisation des bureaux nationaux de restructuration et de mise à niveau. La commission de l’UEMOA attend beaucoup des conclusions et recommandations des travaux de cette rencontre, a relevé son président Soumaïla Cissé. En effet, elles doivent confirmer les engagements des Etats à assurer la viabilité du programme en le dotant de structures nationales adéquates. Au cours de la période expérimentale, 120 entreprises seront traitées dans le but de bâtir des programmes nationaux articulés sur les réalités concrètes de chaque pays.

Améliorer la qualité des industries

A la suite de cette session des ministres, l’UEMOA a procédé au lancement de la composante de l’Union du programme qualité de l’Afrique de l’Ouest. Il

vise l’amélioration de la participation des Etats bénéficiaires au commerce international, grâce au renforcement de la compétitivité des entreprises et à l’harmonisation des dispositions relatives aux obstacles techniques au commerce et aux mesures sanitaires et phytosanitaires. Il est financé par la Communauté européenne à hauteur de 9 milliards de F CFA et exécuté par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).

Cette phase 2 du programme concerne les 15 Etats de la CEDEAO et la Mauritanie mais le lancement qui a eu lieu à Ouagadougou n’intéressait que les 8 pays de l’UEMOA. L’ambassadeur Amos Tincani, chef de la délégation de la Commission européenne au Burkina relève que les pays évoluent aujourd’hui dans un contexte globalisé où la force d’une exportation se situe davantage sur son potentiel compétitif.

C’est dans ce sens, dit-il, "qu’il importe d’améliorer la qualité et de mettre en oeuvre des contrôles assidus quant au respect des normes internationales, sanitaires, phytosanitaires, d’accréditation et de certification." C’est un programme qui ambitionne, à travers une vision partagée, selon le président de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé, de faire de l’Union, "un acteur significatif de la mondialisation, dans le cadre d’un développement industriel durable."

Par Antoine BATTIONO

Le Pays