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Manifeste pour la refondation : Corde de sauvetage pour un régime

Publié le jeudi 17 avril 2008 à 12h40min

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La refondation nationale, c’est la voie que des partis politiques préconisent pour sortir le Burkina de la crise qu’il traverse. Ces derniers ont animé à cet effet, le mercredi 16 avril 2008, une conférence de presse à Ouagadougou.

L’Autre Burkina/PSR du Dr Alain Zoubga ; le Parti écologiste pour le développement du Burkina (PEDB) de Yacouba Touré, le Parti national républicain/Juste voie (PNR/JV) de Christian Koné ; le Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) de Ram Ouédraogo ; l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) de Me Hermann Yaméogo ; le Parti africain de l’indépendance (PAI) de Soumane Touré ; le Parti républicain pour l’intégration et la solidarité (PARIS) de Cyril Goungounga, le Parti socialiste paysan (PSP) du Dr Jean-Jacques Zèba, l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) de Clément Toubé Dakio.

Tels sont les partis signataires du manifeste pour la refondation nationale. A part le PARIS et le PSP, dont les présidents se sont fait représenter, tous les autres avaient leur premier responsable présent dans la salle de conférences du Liptako-Gourma, qui a servi de cadre à cette rencontre avec la presse. Ce fut l’occasion pour Soumane Touré, Alain Zoubga, Ram Ouédraogo et Hermann Yaméogo de faire valoir leur charisme. La refondation nationale, ont-ils soutenu, n’est pas le programme d’un parti politique.

Elle est plutôt un appel à des discussions en vue de dégager des solutions consensuelles à la crise dans notre pays. Telle est une initiative, a laissé entendre Soumane Touré, de partis politiques engagés à assumer leur responsabilité constitutionnelle, c’est-à-dire l’animation de la vie politique. Loin d’eux, a-t-il dit, l’intention de faire de la propagande pour se faire élire, mais plutôt la précaution de ne pas attendre que « le pays prenne feu avant de chercher à s’asseoir pour dialoguer ».

Pour Ram Ouédraogo, c’est le « touk-guili » du parti au pouvoir qui nous renvoie à cette crise profonde que vit notre pays. Pour avoir été acteur du système, il s’est confessé publiquement de s’être fait flouer par le pouvoir, avant d’inviter tous les Burkinabè à œuvrer à la préservation des acquis. Quant à Alain Zoubga, il a prévenu que « l’orage est là et il faut commencer à ramasser les calebasses, car la tempête sera violente ».

Pour les signataires du manifeste pour la refondation, « nous vivons, en plus d’une crise de représentation, une crise de régime doublée d’une crise de société » qui « expose notre pays à une explosion, si des réformes structurelles ne sont pas opérées ». Tout en regrettant les violences et les saccages consécutifs aux différentes émeutes qu’a connues le Burkina ces dernières années, ils estiment que le pouvoir a une grande part de responsabilité, lui qui a manqué d’une politique conjoncturelle.

Ils ont souhaité non seulement « la libération de tous ceux qui ont été jugés ou écroués à la suite de ces faits, mais aussi une amnistie générale incluant en particulier toutes les procédures liées à des faits de contestation de la gouvernance ». Tel est là, a conclu Alain Zoubga, qui a livré la déclaration liminaire, « un acte qui prédisposerait à ce dialogue refondateur auquel » ils en appellent. La refondation, a-t-il ajouté, est de recadrer la gouvernance non seulement au niveau des structures, mais aussi des comportements des hommes et des femmes du Burkina.

Elle propose en outre de « mettre fin à l’impunité de toute nature, à l’injustice politique, à la déresponsabilisation des gouvernants, à la monopolisation des pouvoirs et à la monarchisation en cours qui violent les principes constitutionnels de la concurrence politique et les droits des citoyens ». Hermann Yaméogo fait constater que la crise au Burkina est une réalité. Celui qui nierait son existence n’est pas, de son point de vue, un patriote.

C’est la conséquence d’un dérapage démocratique au niveau politique. A cela s’ajoutent une absence de concurrence sur le plan politique et la captation du secteur économique par quelques grandes familles, car ce sont, selon lui, les mêmes du pouvoir qui monopolisent le secteur économique. Il faut, a-t-il conclu, « une refondation, une révolution pour changer les mentalités, les structures pour faire face à une crise, qui risque de nous déstabiliser, d’amener la guerre ».

Hamidou Ouédraogo
Alima Koanda (stagiaire)

L’Observateur

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