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UPR : Pour un Etat apte à lutter contre la pauvreté

Publié le mercredi 16 avril 2008 à 11h13min

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Toussaint Abel CoulibalyDans cette déclaration intitulée « La vie chère n’est pas du fait du libéralisme », l’Union pour la République (UPR) rappelle les fondamentaux
du libéralisme auxquels le parti adhère. De même, selon Toussaint Abel Coulibaly, son parti se préoccupe de relever les grands défis tels « bâtir un Etat de droit fondé sur la bonne gouvernance, libéré de la corruption et apte à développer des stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté ».

Depuis un certain temps, les libéraux que l’on assimile à des capitalistes font l’objet d’attaques de toutes sortes. Il leur est notamment reproché d’être déficitaires en matière sociale, de ne s’intéresser qu’à l’aspect économique des relations entre individus, au détriment de leur aspect social, de rechercher le profit, ce qui serait immoral, et de créer une instabilité économique. Il en a été ainsi dans beaucoup d’articles de journaux relatifs à la vie chère au cours des mois passés.

Ceci constitue tout simplement une méconnaissance du libéralisme, car, lorsqu’on s’avise de demander aux détracteurs ce qu’ils entendent par libéralisme, il y a toutes les chances pour que beaucoup d’entre eux bafouillent des inexactitudes, ce qui n’est pas surprenant. L’on comprend donc que leurs critiques ne se fondent que sur des idées reçues, ou une volonté manifeste de contester l’irréfutable réalité que nous impose « la marche du monde ». Le libéralisme est un courant de pensée, ou un ensemble de courants de pensée visant à faire reconnaître la primauté de l’individu. Le libéralisme en lui-même n’est ni « à droite », ni « à gauche ». Cela n’empêche pas qu’il y ait des personnes qui se sentent à la fois libérales et « de gauche » ou « de droite », en fonction de leurs sensibilités, priorités, et choix personnels.

L’éthique libérale découle des droits naturels. Le libéralisme combat les inégalités et contrairement à toutes les autres formes de régimes, il n’admet pas la seule inégalité qui soit vraiment injuste : l’inégalité devant la loi : ce sont des libéraux qui ont combattu l’esclavage, les castes, les titres nobiliaires, les privilèges en Europe.
Ce sont les libéraux qui ont instauré le principe de séparation des pouvoirs, si difficile à mettre en œuvre, même dans les vieilles démocraties de l’Occident. Ce sont eux qui sont à l’origine de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 pour protéger les individus avec les valeurs comme :
• l’égalité en droit ;
• la liberté individuelle et la responsabilité dont elle découle ;
• la propriété privée ;
• le droit de résistance à l’oppression ;
• la recherche du bonheur et la sûreté.

Ces valeurs universelles fondent aujourd’hui la matière de toutes les revendications sociales et elles sont d’essence libérales.

Sur le plan politique, le libéralisme ne cherche pas à déterminer qui doit détenir le pouvoir. Il vise à limiter les pouvoirs de l’Etat pour ramener celui-ci à la reconnaissance et la protection des droits et libertés individuelles. Le libéralisme croit en l’efficacité de l’entreprise et donne une grande place au principe de propriété individuelle. Le libéralisme souhaite donc que l’Etat se focalise sur les fonctions pour lesquelles il est irremplaçable : fixer les règles du jeu.

Certes, le libéralisme n’est pas parfait, pas plus que n’importe quelle activité humaine, mais le libéral est conscient que si l’homme peut acquérir des biens par l’effort et la raison, il peut aussi les acquérir aux dépens des autres par la ruse ou par tout autre moyen légal. Le libéral accepte donc comme un moindre mal une autorité, l’Etat, dont la seule vocation serait précisément de fixer les règles du jeu, contrôler les secteurs stratégiques tels que l’eau, l’éducation, la santé, les infrastructures, la protection de l’environnement et la culture. La morale socialiste, elle, proclame certes qu’elle veut le bien de l’individu, mais elle ne cherche à établir ce bien que par l’intermédiaire du pouvoir de l’Etat et de ses lois, c’est-à-dire par la coercition.

Dans un système social, l’usage de la contrainte peut assurer la production minimale, mais ne saurait procurer l’abondance ni la qualité recherchée. Le libéral est convaincu que dans une économie de marché, la liberté et la concurrence engendrent spontanément les corrections des imperfections. Le marché s’autorégule bien mieux que ne peut le faire l’Etat, parce que c’est un processus d’apprentissage dans un monde où la connaissance n’est jamais parfaite. Pour atteindre un objectif donné, des acteurs privés en concurrence seront plus efficaces que l’Etat.

L’Etat est un mauvais opérateur car il ne subit pas l’influence bénéfique de la concurrence. Il est d’autant meilleur régulateur quand il n’est pas acteur. Le libéralisme n’est pas contraire à la solidarité, et les libéraux ne sont pas opposés aux pauvres, pas plus qu’ils ne sont pas associés aux riches. Pour preuve, les deux concepts de la morale socialiste dont on entend le plus parler, l’égalité et la solidarité, sont des valeurs qui fondent le libéralisme à ses origines. Tous les chefs d’entreprise ne sont pas des libéraux. Mais tous ont une conception identique du fonctionnement de l’entreprise. C’est la preuve que l’excellence n’a pas de bord et que le libéralisme n’est ni à gauche ni à droite, qu’il n’est pas plus mauvais qu’un autre système social.

En résumé, le libéralisme assure l’épanouissement de celui qui utilise sa raison, qui fournit des efforts, qui échange ou s’associe librement avec les autres. Le libéralisme s’intéresse à l’individu plus qu’à la société. Il considère que la société n’est qu’un ensemble d’individus libres et responsables, et que tout ce que chacun de nous fait pour les autres, il le fait librement, soit par raison, soit par inclination, la société ne pouvant prospérer sans l’épanouissement des individus. Les socialistes, au contraire, mettent la société au dessus de l’individu avec pour conséquence, l’extinction de l’esprit d’entreprise qui crée la richesse. L’effondrement des grands bastions du socialisme a fini de convaincre les idéologues du collectivisme à admettre que la plupart des analyses et la totalité des prévisions de Marx se sont révélées fausses. Plus concrètement et de façon irréversible, l’essentiel des partis et formations politiques membres de l’internationale socialiste sont en perte de vitesse dans leurs pays respectifs sur tous les continents.

Que faut-il d’autre pour admettre que les libéraux n’ont pas tort et que le progrès et la réussite, l’accroissement de la production et la croissance économique se fondent sur le travail et l’esprit d’entreprise des individualités, mais certainement pas sur la collectivisation de la production dont les fruits ne permettent qu’un partage congru ? Tout compte fait, n’est-il pas profondément injuste de récompenser de la même façon le partisan du moindre effort et celui qui se donne du mal pour réussir ? Celui qui fait n’importe quoi et celui qui réfléchit ?

C’est parce qu’il existe cette récompense à la raison et à l’effort que les sociétés qui appliquent la morale libérale ont toujours été, dans tous les temps et sous tous les cieux, les sociétés les plus prospères, les plus tolérantes, les plus ouvertes et les plus humaines. Les tenants du collectivisme n’ont-ils pas finalement admis la force dopante de l’initiative privée de la valeur intrinsèque sur la production et la prospérité des entreprises ? Ce revirement s’est traduit par l’ouverture des capitaux des entreprises aux personnels, et l’encouragement d’un secteur privé à côté du public. Tirant leçons de ce qui précède, l’UPR s’est tracé une voie libérale fondée sur la solidarité dont les grands axes sont contenus dans le manifeste du parti publié lors de sa création le 20 juillet 2004.

L’UPR est un parti libéral et s’assume comme tel. Il s’agit du libéralisme constructif, depuis des siècles, qui se fonde sur le travail et la recherche de l’excellence dans les résultats d’une part, et d’autre part sur le partage des fruits de la croissance entre les fils et les filles du Burkina Faso, que le parti a pour vocation de rassembler autour des objectifs de développement.

Le libéralisme voulu par l’UPR tire ses sources de l’évolution de notre pays, de celle de l’humanité, et se base sur le souci de construction d’un Etat prospère centré sur l’individu propulseur de la marche de la société tout entière. L’UPR recherche ardemment un meilleur avenir pour tous. L’UPR se préoccupe de relever les grands défis du Renouveau démocratique africain, à savoir, bâtir un Etat de droit fondé sur la bonne gouvernance, libéré de la corruption et apte à développer des stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté.

Cela ne s’obtient que par l’ardeur au travail, dans un environnement apaisé et stable. A notre avis, ce sont les principaux facteurs que nous devons conjuguer pour y parvenir, car toute autre option s’avérerait risquée pour un pays qui aspire à l’émergence. Il est de notre responsabilité d’être lucides et persévérants.

Le Président
Me Toussaint Abel COULIBALY

Sidwaya

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