Avant de recevoir l’onction du doyen des chefs d’Etat africains, et juste après, le nouveau secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie devrait rencontrer Christophe de Margerie, P-DG de Total et Michel Roussin, vice-président du groupe Bolloré. Ainsi, il aura, en l’espace de 48 heures (9 et 10 avril), fait le tour des maillons essentiels de la politique de la France sur notre continent.

C’est donc clair, Jean Marie Bockel a payé le prix de sa naïveté. Il a trop compris la rupture annoncée par Nicolas Sarkozy. Désormais, il sait que la Françafrique est une forteresse inattaquable et qui s’y frotte s’y pique. Si les coups de griffe que Bockel a voulu donner ont réellement irrité Omar Bongo Ondimba, de même que les reportages sur ses biens en France l’ont mis hors de lui, Sarkozy, à l’instar de ses prédécesseurs, tient à la Françafrique. Il a remis de l’ordre et pour le prouver à son "ami" Bongo à qui il a réservé sa première visite en Afrique, il dépêche à Libreville son tout nouveau secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Françafrique. Du coup, tous ceux qui croyaient encore à la mort de la Françafrique avec l’avènement du père de la rupture, sont définitivement désabusés. L’hydre des réseaux et les relations occultes continuera d’enlacer l’Afrique de ses solides tentacules auxquelles l’on ne touche pas impunément.

Morin YAMONGBE

Le Pays