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Gouvernance nationale : L’exécutif en séminaire sur l’OMC et les APE

Publié le vendredi 11 avril 2008 à 11h08min

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Le gouvernement du Burkina Faso veut se donner des compétences en matière de négociations commerciales. A cet effet, il a été organisé à l’attention des ministres, hier 10 avril 2008 à Ouagadougou, un séminaire sur le thème : "Contraintes et avantages des accords internationaux : cas de l’OMC et des APE".

"Les pays africains et en particulier, ceux de l’Afrique de l’Ouest francophone ont été victimes de leur faible participation voire de leurs faibles compétences en matière de négociations commerciales". Les mots du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédégo, qui a présidé le séminaire gouvernemental du 10 avril 2008 sur "les contraintes et avantages des accords internationaux : cas de l’OMC et des APE", justifient toutes l’importance de la formation.

Selon Laurent Sédégo, le présent séminaire vient à point nommé dans la mesure où il permettra aux membres du gouvernement d’échanger sur le système commercial multilatéral pour mieux orienter leurs instructions. Et d’indigner que la formation se tient "à un moment très crucial où les négociations intenses à l’Organisation mondiale du commerce sur le programme de Doha pour le développement d’une part, et celles entre les pays ACP et l’Union européenne dans le cadre de l’Accord de partenariat économique d’autre part, entrent dans une phase décisive". Le hic, selon M. Sédégo est que pour ce qui est des négociations à l’OMC, les textes révisés sur l’agriculture et l’Accès aux marchés des produits non agricoles (AMNA) présentés en février 2008, qui devraient donner un coup d’accélérateur aux négociations pour obtenir un compromis, tardent à rencontrer le consensus nécessaire.

A entendre Laurent Sédégo, c’est pour mettre fin aux différents tâtonnements qu’il revient "de donner des orientations claires et des instructions précises à nos techniciens et hauts fonctionnaires afin qu’ils mettent des propositions concrètes sur la table des négociations, tout en sachant que les décisions prises lors des conférences auront un impact sur la vie de nos populations".

Donner un minimum de compétences aux ministres

De 9 heures à 13 heures dans la journée du 10 avril 2008, deux formateurs, à savoir un conseiller à l’Institut de formation et de coopération technique de l’OMC, Jean Marc Fortin et le Professeur Henner, enseignant à l’Université de Ouagadougou s’attelleront à donner un minimum de compétences aux ministres sur l’OMC et les APE. Dans un premier temps, les échanges porteront sur la présentation de l’OMC, sa structuration, son fonctionnement, ses principes fondamentaux, son système de règlement des différends, les liens entre les APE et l’OMC, les avantages et les contraintes du système commercial multilatéral.

Les membres du gouvernement seront également édifiés sur l’état des négociations à l’OMC, l’Accès des marchés des produits non agricoles (AMNA), le Traitement spécial et différencié (TSD) et sur les Aspects des droits de la propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC).
Les membres du gouvernement vont également échanger sur un sous-thème, à savoir : "Négociations APE : enjeux et défis pour l’Afrique". Selon Jean Marc Fortin, c’est un séminaire de haut niveau destiné aux ministres pour les sensibiliser à tous les enjeux qui sont ceux de la mondialisation commerciale et notamment, à l’impact que cela peut avoir sur le Burkina Faso.

Laurent Sédégo a, au nom du gouvernement, exprimé sa profonde gratitude à l’Organisation mondiale du commerce qui n’a ménagé aucun effort pour assurer la tenue de ce séminaire. Il justifie cela par "les efforts constants que l’OMC déploie chaque année pour renforcer les capacités de l’administration, du secteur privé et de la société civile burkinabè sur les règles internationales en matière de commerce".
En somme, le ministre chargé de l’Agriculture a fait observer que "la négociation est un processus long, exigeant un travail minutieux à la base et nécessitant une bonne connaissance des règles du système commercial multilatéral", d’où la nécessité de ce séminaire gouvernemental.

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr


Sériba Ouattara, directeur général du Commerce : "Des orientations pointues aux ministres"

Le séminaire gouvernemental porte sur "les contraintes et avantages des accords internationaux : cas de l’OMC et des APE". Habituellement, nous faisons des séminaires d’information et même de formation à l’attention des cadres de l’administration, du secteur privé et de la société civile.
Mais, nous nous sommes rendus compte qu’il y a un chaînon manquant de cette information à livrer chez les décideurs politiques, notamment les ministres et les secrétaires généraux des ministères. Nous avons pensé que si nos ministres sont bien informés sur les accords commerciaux internationaux, cela permettrait de donner des orientations beaucoup plus pointues qui permettent aux différents acteurs de travailler plus aisément et efficacement.

L’idée, c’est aussi de donner la bonne information à nos décideurs pour qu’ils puissent avoir une vue globale et donner les instructions chaque fois que le besoin se fait sentir. Ce n’est pas la vie chère qui a provoqué la tenue de ce séminaire. Il était prévu bien avant car régulièrement nous tenons des séances d’information. En général, nous le faisons trois fois dans l’année. Cette année, nous avons déjà tenu des échanges sur tout ce qui concerne les subventions, les mesures compensatoires, les règles antidomping ou les mesures de sauvegarde à l’attention de nos cadres. En réalité, nous avions programmé ce séminaire depuis longtemps à l’attention des ministres qui ont exprimé le besoin par l’intermédiaire du ministre délégué, chargé de l’Analyse prospective, Guéda Jacques Ouédraogo. De façon pratique, ce sont les ministres chargés du Commerce, des Finances et des Affaires étrangères qui sont les plus intéressés par la question. Mais, nous avons pensé qu’il serait bon que l’ensemble du gouvernement soit informé. Cela permettra peut-être de mieux coordonner les actions gouvernementales.

Propos recueillis par A.T.

Sidwaya

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