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Grève générale contre la vie chère : Mobilisation syndicale à la Bourse du travail de Ouagadougou

Publié le mercredi 9 avril 2008 à 12h39min

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Les Centrales syndicales et les syndicats autonomes du Burkina Faso sont en grève générale les 8 et 9 avril 2008. La manifestation a commencé hier par un meeting à la Bourse du travail où ils invitent les militants à se mobiliser.

Mardi 8 avril 2008, 1er jour de grève décrétée par les Centrales syndicales et les syndicales autonomes du Burkina Faso. La Bourse du travail, attend ses hôtes, pour un meeting. A 7h 30, les militants, en petits groupes s’amènent. Les chaises et les bancs déposés sous les trois tentes étaient encore inoccupés.
Les premiers arrivés préférant s’asseoir sur les murs de la clôture de la Bourse du travail. Certains groupuscules profitent de l’ombre des neems. D’autres achètent et lisent les journaux de la place en attendant l’heure du meeting. Aux environs de 9h 30, le meeting peut commencer. La cour de la Bourse du travail grouillait de monde. Le secrétaire général de la CSB, Jean Mathias Liliou, donne le ton des discours. Il a livré aux militants, le contenu des réponses du gouvernement à la plate-forme, objet du préavis de grève des 8 et 9 avril 2008. Aux six points de revendication constituant la plate-forme, les organisations syndicales notent que les réponses du gouvernement sont dans l’ensemble négatives. Ainsi, il les déballe point par point. Sur la question de l’augmentation des salaires, le gouvernement renvoie pour la énième fois, l’examen de ce point aux prochaines négociations gouvernement/syndicats. Le point concernant la réduction significative et effective des prix, le gouvernement, selon les syndicats, prétend que les mesures qu’il a prises "ont permis une baisse significative des prix des produits de première nécessité". "La réalité pourtant est là, les prix n’ont pratiquement pas changé. Les prix ont baissé pour ceux qui n’achètent pas. Mais ceux qui vont à la boutique savent que les prix n’ont pas baissé", constat des syndicats.
Par rapport à la réduction des taxes et la suppression de la TVA sur les prêts bancaires, le gouvernement, relèvent les syndicats, estime qu’il a déjà consenti beaucoup d’efforts. Et il s’engage cependant à examiner favorablement la demande de suppression de la TVA sur les prêts bancaires. Pour le relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL respectivement à 10 m3 et à 75 kwh, les syndicats soulignent que les autorités consentent à relever lesdites tranches à 8m3 et 75 kwh sans indication d’échéance. Quant à l’application immédiate des points d’accord issus des négociations gouvernement/syndicats de novembre 2007, le gouvernement estime que ces points sont, soit appliqués, soit en voie d’application, situent les syndicats. Enfin, sur l’examen diligent de la plate-forme d’action de la coalition contre la vie chère, le gouvernement a affirmé que la plate-forme fera l’objet d’un examen attentif, rapportent encore les syndicats.

"Comme on le voit, mis à part le relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL qui est satisfait en partie, notre revendication et la promesse d’examiner favorablement la suppression de la TVA sur les prêts bancaires, les autres points de notre plate-forme n’ont pas reçus de réponses satisfaisantes", précise Mathias Liliou, secrétaire général de la CSB. Place est faite ensuite au président du mois des centrales syndicales, Laurent Ouédraogo, qui a salué la mobilisation des militants lors de la marche-meeting contre la vie chère le 15 mars dernier. Pour lui, les prix de bon nombre de produits n’ont pas changé et les baisses enregistrées au niveau de quelques produits sont plutôt dérisoires. "Le constat qui se dégage, c’est que, derrière les menaces et les promesses de fermeté envers les commerçants, le gouvernement fait preuve de complaisance et même de complicité vis-à-vis des magnats du commerce, lui qui choisit de parler seulement de "surveillance des prix" et de "prix suggérés", précise le président du mois des centrales syndicales, Laurent Ouédraogo. Aussi a-t-il ajouté, "les spéculateurs, non contents d’organiser les fraudes fiscales et douanières se livrent à des trafics sur la qualité et sur la quantité des produits.
Aussi, par exemple, le poids de la baguette de pain, les contenus des sacs de riz, de ciment, les hydrocarbures sont en-deçà des poids et volumes affichés, tandis que les qualités des fers, des tôles, etc. sont l’objet de fausses déclarations. Même des produits alimentaires sont l’objet de fraudes sans que les autorités publiques ne prennent des mesures de protection des consommateurs". Face à cette situation, le message des syndicats à l’endroit de ses militants est de se mobiliser contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les
libertés.

Boureima SANGA
Sidwaya

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