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Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA) : Un outil de lutte contre la pauvreté

Publié le samedi 5 avril 2008 à 11h23min

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Hafoussiatou Sougué

En bordure de la Circulaire, non loin du mur du Musée national, un immeuble échappe au regard des passants. Il abrite pourtant l’une des structures les plus importantes mises en place par le gouvernement dans sa politique de lutte contre le chômage et la pauvreté : le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA).

Créé en 2003 mais opérationnel seulement depuis fin 2005, le FAFPA est placé sous la tutelle technique et financière du ministère de la Jeunesse et de l’emploi et du ministère de l’Economie et des finances.

Sa principale mission est d’assurer le financement de la formation professionnelle des salariés du privé et aussi l’apprentissage des jeunes non qualifiés, ce qui leur permettra de mener des activités rémunératrices. « A priori, tous les secteurs d’activités, tous les métiers sont pris en compte par le FAFPA, mais à l’expérience, ce sont surtout les métiers de l’artisanat qui sont les plus demandés », explique la directrice du Fonds, Hafoussiatou Sougué, une ancienne inspectrice de Trésor. Près de 600 personnes ont ainsi bénéficié de formation de perfectionnement et d’apprentissage dans l’artisanat contre environ 13 demandes de formation continue en informatique et en marketing formulées par des entreprises.

La plus forte demande concerne principalement la coiffure et la couture, deux métiers très pratiqués par les femmes et qui sont loin d’être saturés en dépit du très grand nombre de salons qui quadrillent les grandes villes du pays. Le FAFPA finance également des formations dans la peinture, le tissage, la maçonnerie et la mécanique, très demandée surtout à Ouagadougou. « Les demandes viennent des quatre coins du pays surtout que les gens savent maintenant qu’il existe une structure de financement », souligne la directrice.

Victime de son rapide succès, le FAFPA fait face à une demande en croissance continue : 46 dossiers enregistrés en 2006 et 112 à la fin juin 2007, avec cependant des moyens financiers certes stables, mais modestes, 350 millions de F CFA par an, frais de fonctionnement et location du bâtiment compris. Même en tablant sur un coût moyen de formation de 100 000 F, ce qui est un minimum, la dotation publique ne suffit pas à satisfaire l’ensemble des demandes d’autant que certains apprentissages durent 9 mois voire 3 ans et qu’ils se déroulent en province.

Du coup, Hafoussiatou Sougué et ses collaborateurs sont très pointilleux sur les critères de sélection des candidatures, notamment le profil du demandeur (est-il au chômage ou pas), puis la pertinence et le coût de la formation souhaitée. Les formations sont généralement assurées par des Ecoles ou sociétés de formation, mais également en collaboration avec l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) qui dispose de centres de formation et d’un savoir savoir-faire en la matière. « Compte tenu de nos moyens, nous finançons à hauteur de 75% le coût de la formation, le reste étant à la charge du demandeur », regrette Mme Sougué, mais se réjouit que « des partenaires comme la coopération suisse et française aident à prendre en charge une partie des les 25% restants ».

En creux, est posée la question de la permanence du financement de cette structure qui, en théorie est autorisée à recourir à des emprunts. Reste maintenant à établir des relations de confiance avec les institutions bancaires, très frileuses à soutenir les petits projets de développement alors qu’elles sont en surliquidité.

En attendant, pourquoi le gouvernement qui dit accorder une importance à la formation à tous les niveaux n’explore t-il pas la piste de la taxe de formation professionnelle comme cela se fait dans d’autres pays ? D’ici la fin de l’année 2008, une étude bilan sur l’impact des formations déjà financées en terme d’emplois et de lutte contre le chômage devrait être mené. Que sont devenus ceux qui ont bénéficié des formations, surtout en apprentissage ? La réponse à cette question sera capitale pour l’avenir du FAFPA

Joachim Vokouma
Lefaso.net

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