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Elections au Zimbabwé : Mugabe va-t-il confondre ses détracteurs ?

Publié le jeudi 3 avril 2008 à 11h23min

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Au fur et à mesure que la commission électorale égrène les résultats des élections générales du Zimbabwe, l’opinion publique internationale retient son souffle. Les plus pessimistes commencent à revoir leurs projections sur le pays du "dictateur" Mugabe. Le chaos annoncé n’a pas eu lieu.

Ou du moins, pas encore. Mais aura-t-il jamais lieu ? On s’attendait à une fraude généralisée et à son cortège de violences. Rien de tout cela. Même l’opposant le plus farouche au régime de Mugabe a révisé sa position. Il attend, comme tous les Zimbabwéens, la vérité des urnes. Il avait tant de raisons de douter de la transparence du scrutin, mais il s’en est remis aux délibérations de la commission électorale. Quelque chose se joue en terre de Rhodésie (ancien nom du Zimbabwe). Comme nous l’avions déjà écrit dans cette même colonne, le président Mugabe joue dans ces élections, son baroud d’honneur : organiser une élection à date, sans heurts et avec des risques de les perdre. Les premiers résultats donnent une longueur d’avance en tout cas à l’opposition dans la course au nombre de députés et surtout au fauteuil présidentiel. Si ces résultats se confirmaient dans quelques jours, Bob, le "dictateur" réussirait un pari fou. Celui de confondre tous ses détracteurs par l’organisation réussie d’une transition démocratique exemplaire.

Mais on en est encore loin, car, il n’est pas exclu que certains gourous du régime fassent pression sur Mugabe pour empêcher le changement.

Mugabe détient la force. Il a prévenu qu’il ne tolérerait aucun désordre. Il n’en aura pas besoin si tout se passe dans la transparence et que chacun accepte le verdict des urnes. Le scénario kényan est toujours dans les mémoires, et ce pays qui est déjà englué dans une inflation galopante n’a vraiment pas besoin d’une crise supplémentaire. Si Mugabe l’a compris, il y a donc des raisons d’espérer.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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