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Biennale eau 2004-2005 : 3 nouveaux barrages en chantier

Publié le lundi 14 juin 2004 à 09h47min

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Le ministre d’Etat Salif Diallo a effectué le 11 juin 2004 une série de lancements de travaux de construction de barrages. Les localités concernées étaient Koakin dans le Zoundwéogo, Bangléongo dans le Bazèga et Kalzi dans le Kadiogo. L’occasion fut également mise à profit pour installer la Chambre régionale d’agriculture du Centre-Sud.

Les localités de Koakin (dans le département de Bindé, province du Zoundwéogo), de Bangléongo dans le département de Doulougou, province du Bazèga et de Kalzi (dans le département de Komsilga, province du Kadiogo), ont successivement vécu le 11 juin dernier le lancement des travaux de construction de leurs barrages.

A Koakin, c’était la réjouissance collective. Le barrage promis par le ministre d’Etat chargé de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Salif Diallo, le 21 février 2003 à l’occasion du lancement de l’opération, "200 000 fosses fumières’’ aux populations de Bindé en général connaît une concrétisation. Ce barrage aura une capacité de 400 000 m3 d’eau et coûtera environ 200 millions de francs CFA. Le financement est le fruit de la coopération entre le Burkina Faso et la République de Chine. Il est également prévu une deuxième phase au cours de laquelle seront réalisés des aménagements de 10 ha en maîtrise totale et de 25 ha en maîtrise partielle.

Dans les prévisions, le barrage hydro-agricole de Koakin va contribuer à accroître considérablement la production agro-piscicole de la zone, ce qui va générer des revenus annuels estimés à 40 millions de F CFA pour l’économie locale et susciter 300 emplois au niveau des jeunes. Le ministre Diallo a invité ces derniers à "s’organiser pour une exploitation judicieuse et durable de ce barrage et des ouvrages qui l’accompagnent’’. La condition sine qua non pour faire de la lutte contre la faim et la pauvreté une réussite, a-t-il indiqué.

"Les paysans du Centre-Sud responsabilisés’’

En plus du lancement des travaux de construction du barrage, le village de Koakin a abrité l’installation de la Chambre régionale d’agriculture (CRA) du Centre-Sud. Avec à la tête un bureau de 5 personnes, les membres de la CRA du Centre-Sud sont issus des provinces du Bazèga, du Nahouri et du Zoundwéogo. A ces élus consulaires, Salif Diallo a affecté la mission de "construire un véritable développement du monde rural capable d’inventer son propre avenir avec lucidité mais aussi avec une ambition qui intègre l’aspiration légitime du peuple burkinabè à un mieux-être économique et social’’.

Par ailleurs, des protocoles de financement d’une valeur totale de 70 300 000 F CFA ont été remis à une cinquantaine d’organisations paysannes qui ont intégré en leur sein des compatriotes revenus de la Côte d’Ivoire. Ces financements s’inscrivent dans le cadre de la deuxième phase du Projet national de développement des services agricoles (PNDSA II).

"La fin de 24 années d’attente’’

Après Koakin, la délégation du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques s’est déportée à Bangléongo. Là également, la population était aux anges. Les associations et groupements de la région sont très mobilisés. Et pour cause ? La construction d’un barrage capable de stoker 500 000 m3 d’eau a commencé. A cela, il est envisagé l’irrigation de 10ha pour l’exploitation agricole en toute saison et 30 ha pour la petite irrigation en saison sèche. La réalisation de ce projet nécessite la mobilisation de 440 millions de F CFA, consentis pour la plus grande part par le Fonds d’Abu Dhabi.

D’ici à 7 mois hors intempéries la grande retenue d’eau de Bangléongo, voire (du département de Doulougou dans son ensemble sera fonctionnelle, assure l’entreprise SGTM, chargée de l’exécution des travaux. De grands espoirs sont fondés sur ce barrage. L’accroissement de la production qui générera annuellement des revenus de 50 à 60 millions de F CFA. Pour sa majesté chef de canton de Doulougou le barrage "va consacrer au Bazèga tout entier l’autosuffisance alimentaire à la base’’. Cet ouvrage, renchérit Mme Ruth Yaméogo haut-commissaire du Bazèga, "constituera un frein à l’exode rurale des jeunes de la province’’.

Selon le ministre Salif Diallo, le projet de construction du barrage de Bangléongo date au moins des années 1980. Tour à tour la mission catholique à travers l’OCADES et le ministre de l’Eau à travers l’ONBAH ont tenté timidement des travaux sur le site sans résultat, a-t-il rappelé.

"Le périple de Kalzi’’

Le voyage de Kalzi, dernière étape des lancements de travaux de construction de barrages du vendredi 11 juin 2004, a été une véritable aventure. Le ministre d’Etat Salif Diallo ainsi que d’autres membres de la délégation se sont égarés au cours du trajet ; faute d’indications claires et de voies praticables. Cela a amené le ministre une fois sur place à demander au Projet de développement rural (PDRDP) intervenant dans la zone, la construction de 17 km de routes. "A quelques chose malheur est bon’’, dit-on souvent.

A Kalzi, "il sera édifié un ouvrage composé d’une digue de 760 mètres de long et de plus de 6 mètres de haut dont un réservoir de 60 mètres. Il constituera l’imposant barrage hydroagricole d’une capacité de 1 530 000 m3...’’. C’est par ces chiffres que Salif Diallo a présenté aux populations de Kalzi leur barrage. Il permettra l’amélioration de la riziculture, de la maraîchéculture, etc, sans ignorer l’alimentation en eau. Le coût des investissements s’élève à 510 millions de F CFA (300 millions pour le barrage et 210 millions pour l’aménagement de périmètre).

Le financement sera assuré conjointement par le gouvernement burkinabè, le Fonds africain de développement du groupe de la BAD et la population de Kalzi. Le ministre a précisé que la contribution de la population locale (62 500 000 F CFA est pris en charge par les enfants de feu Compaoré Moussa de SOCOMOUF, en mémoire de leur père Salif Diallo a salué cette initiative et en a profité pour dire que "les populations et les partenaires privés doivent s’engager auprès du gouvernement dans son combat permanent pour le développement du Burkina Faso’’.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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