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Football européen : La puissance des clubs anglais

Publié le jeudi 3 avril 2008 à 11h07min

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Quatre clubs anglais sur les huits admis en quarts de finale de la champion’s league 2008, c’est le symptôme d’un football installé sur le toit de l’Europe depuis un lustre. Une domination dont les raisons sont multiples et qui n’est pas près de cesser en raison des problèmes de ses principaux concurrents.

Alors que l’on pensait que l’AS Rome mettrait à profit les quarts de finale 2008 pour laver l’affront de l’année dernière (les Romains avaient été ridiculisés 7 buts à 1 par Manchester United, au même stade de la compétition), l’équipe italienne est encore tombée 2 buts à 0 face au même adversaire et, ce qui pis est, à domicile. Quand on sait que Rome a terrassé le grand Réal Madrid au tour précédant, on mesure la performance des Mancuniens qui n’ont pas eu à forcer leur talent pour défaire l’équipe de Francesco Totti, la star qui était suspendue pour cette manche aller.

A côté de Manchester United, Liverpool, Arsenal et Chelsea vont assurer le show au cours de ces quarts de finale, avec probablement trois équipes qualifiées en demi-finale, Barcelone qui a défait les Turcs de Fenerbahce chez eux, 1 but à 0, venant probablement compléter le carré. Alors qu’il n’y a guère plus d’une décennie, les clubs anglais vivaient sous l’ombre « tutelaire » des Italiens et des Espagnols, avec des coups d’éclat sporadiques (victoire de Manchester United en champion’s league en 1999) l’heure d’une longue suprématie sur l’Europe semble avoir sonné.

Raisons explicatives de cette domination sans faille, une organisation parfaite, une pratique judicieuse du mécénat, un merchandising pointu, des salaires attractifs et, « last but not the least », les problèmes vécus par les autres championnats majeurs. Affirmer que les clubs anglais sont bien organisés, releverait d’une litote, leur structuration administrative laissant peu de places aux interférences et à l’à peu près.
Jouant généralement le rôle de manager général, les entraîneurs anglais ont un droit de regard non seulement sur le volet technique de l’équipe (composition de l’équipe, schéma de jeu), mais aussi sur celui administratif avec la haute main sur les recrutements, la définition des tâches, la diététique (en rapport avec le chef cuisinier) voire l’hygiène de vie des joueurs.

Le président n’est que le « bras financier » du club, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays, en France et en Italie notamment, ou bien souvent le coach est sous « influence » de forces centrifuges. Chaque fois que c’est le cas en Angleterre, on assiste à des « clashs », notamment cette année, avec le départ de José Mourihno de Chelsea, pour incompatibilité d’humeur avec le président Abramovic. A ce niveau, il faut dire que les Anglais ont bien compris l’utilité du mécénat, la plupart des grands clubs étant la propriété de richissimes hommes
d’affaires.

L’argent cet « outil » précieux

Manchester United, Liverpool, Chelsea, Tottenhan etc, sont tous aux mains de barons de la haute finance internationale qui, en sus d’assouvir leur passion du football, trouve là aussi le moyen de faire du « business » par le biais des plus-valeues que peuvent générer la vente de certains joueurs. Des barons qui ont amené avec eux, les techniques de marketing pointues, ce qui génère des fonds non négligeables par la vente entre autres des gadgets et de l’image des stars. Des sous « redistribués » généreusement aux joueurs qui ont les salaires les plus élevés d’Europe.

C’est ainsi qu’un Steven Gerrard à Liverpool a un salaire hebdomadaire de 150 000 euros au même titre qu’un Didier Drogba à Chelsea ou un Christiano Ronaldo à Manchester United qui touche un peu plus (160 000 euros). Avec un gombo si gluant, on n’a guère envie d’aller voir ailleurs, surtout qu’en dehors d’un climat « detestable », l’Angleterre a la qualité de vie la plus élevée d’Europe. On y rencontre les plus grandes stars et, les frasques actuelles d’un Ronaldhino seraient liées à sa volonté d’aller goûter aux délices du championnat anglais.

La puissance du football anglais n’est cependant pas due à sa seule richesse, les problèmes vécus par ses principaux concurrents y étant aussi pour quelque chose. On est mémoratif que l’Italie du football a traversé un scandale courant 2006, sur fond de paris clandestins et de matchs truqués. Un scandale qui avait valu la retrogation de la Juventus de Turin (une place forte du football transalpin) en deuxième division, cependant que le Milan était pénalisé. Conséquence, le champion en titre, l’Inter Milan n’a pas eu à faire à fote partie pour conquérir sa couronne, ce qui s’est ressenti au niveau européen avec son élimination précoce par Liverpool. En Espagne aussi, la santé des clubs est chancelante, avec des présidents peu éclairés qui se perdent dans des recrutements qui déséquilibrent in fine leur club.

L’exemple patent est le Réal Madrid, désarticulé pour longtemps avec les recrutements « galactiques » opérés ces dernières années par le président Raymond Calderon. Quant à la France, une fiscalité lourde et un appauvrissement du tissu économique, pénalisent les grands (?) clubs qui végètent, avec des budgets cinq fois inférieurs à ceux de leurs voisins d’outre-Manche. On le voit, tous les vents sont actuellement favorables pour le football anglais. Ce n’est que justice pourrait-on dire, l’Angleterre étant, ne l’oublions pas, la patrie du football.

Boubacar SY

Sidwaya

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