LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

SNC 2008 : L’ombre des casseurs a plané sur l’ouverture

Publié le mardi 25 mars 2008 à 05h54min

PARTAGER :                          

C’est parti pour la 14e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC). Carnaval, concert, feux d’artifice ont rythmé l’ouverture officielle de la biennale de la culture, qui s’est déroulée le samedi 22 mars 2008 à partir de 16 heures au rond-point de Dafra. L’ombre des casseurs de la marche contre la vie chère des 20 et 21 février à Bobo, la ville de la « Paix et du bonheur », a plané sur la cérémonie.

C’est en présence du Premier ministre, Tertius Zongo, du parrain de l’édition, Mgr Anselme T. Sanon, et de nombreuses autres personnalités qu’a débuté en fanfare le carnaval, dont les organisateurs ont d’ailleurs annoncé la prise en compte des spécificités culturelles des 13 régions ainsi qu’une présence fortement remarquée des enfants, voire des jeunes.

En effet, le thème de la présente biennale, « Une éducation culturelle pour une jeunesse citoyenne », fait la part belle à la jeunesse. C’est donc logique que lors de la parade, des élèves et étudiants de différents établissements primaires, secondaires et universitaires aient défilé aux côtés de leurs camarades d’associations ; de cavaliers de Barani, des personnes géantes, des différents groupes artistiques, au nombre de 92 ; de jeunes acrobates ; des différentes communautés étrangères vivant à Sya, etc.

Ce défilé aura été marqué par la présence des Ivoiriens, dont la délégation a été conduite par le préfet de Korhogo, capitale du Nord de la Côte d’Ivoire. Le maire de Bobo, Salia Sanou, premier des intervenants de la soirée, a adressé ses souhaits de bienvenue aux festivaliers du Burkina et d’ailleurs en leur assurant que sa merveilleuse ville n’a aucunement été affectée par les récentes épreuves.

Tonnerre d’applaudissements dans les tribunes officielles pour soutenir le bourgmestre après les casses des 20 et 21 février dernier, même si ce dernier n’a pas voulu expressément nommer les choses telles qu’elles sont.

Le représentant des jeunes, Arsène Sié Kam, a, à la limite, fait le mea-culpa d’une jeunesse sous l’emprise de nouveaux médias modernes, dont le contenu conduit à la dépravation et à d’autres vices. Il a ainsi fustigé le comportement des « casseurs, des pilleurs, des destructeurs », car, dit-il, la jeunesse doit œuvrer à la construction et non à la destruction. Le premier des jeunes a appelé à une amélioration de la qualité de l’éducation pour sortir la jeunesse de l’égarement.

Quant au président du Comité national d’organisation (CNO) de l’édition, Souleymane Ouédraogo, il a relevé qu’au regard du thème, il a été donné un contenu pédagogique à cette SNC, grâce aux efforts conjugués du ministère de la Culture, de celui des Enseignements de base et de l’Alphabétisation, du département des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et du ministère de la Jeunesse. Il a saisi l’occasion pour remercier les différents sponsors et les partenaires de la biennale 2008.

Le parrain de l’édition, Mgr Anselme Titianma, dans son allocution, après avoir fait la genèse de la manifestation, a souligné la place de la paix et de la concorde dans sa longue marche. Et séance tenante, les officiels et les festivaliers se sont salués en signe de paix. Excepté le caractère fleuve du discours de l’archevêque de Bobo, il est d’une richesse et même osé, surtout lorsqu’il appelle les différentes confessions religieuses à s’adapter au contexte nouveau auquel fait face la jeunesse.

Le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Sawadogo, a, lui, noté que la SNC, qui magnifie nos expressions culturelles, reste le cadre approprié pour la mise en exergue de la richesse commune des Burkinabè. Et il s’est demandé : « Que restera-t-il aux filles et aux fils du Faso, quand ils auront tout oublié si nous ne prenons pas toutes les précautions ? ». No comment !

Le ministre a salué le retour de la diaspora burkinabè de Côte d’Ivoire et l’arrivée, pour la toute première fois, de celles du Ghana et du Mali, et tous les artistes, hommes de média, promoteurs qui ont fait le déplacement à Bobo. Il a témoigné sa reconnaissance à Mgr Anselme T. Sanon pour avoir accepté de parrainer l’édition en cours. Filippe Sawadogo a également plaidé pour la création d’un « bon Conservatoire national » pour pérenniser toutes les richesses et tous les acquis du Pays des hommes intègres.

A l’issue de ce discours, la population massée aux alentours du rond-point de Dafra a eu droit aux feux d’artifice et à un concert animé par des artistes burkinabè et leurs collègues de la sous-région.

La compétition du GPNAL (Grand prix national des arts et des lettres) a démarré le dimanche 23 mars 2008 au Théâtre de l’amitié avec les prestations de 14 artistes et groupes musicaux dans plusieurs catégories. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Cyr Payim Ouédraogo

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique