Si le débarquement du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a pris au dépourvu nombre de Burkinabé, en revanche, la promotion de celle qui fut jusque-là la protégée politique du ministre sortant ne surprend pas grand monde.

En tout cas pas dans le Yatenga, où la nouvelle promue s’est illustrée par son engagement politique dès les premières heures de la révolution démocratique et populaire.

Originaire du village de Naapalgin, dans le département de Séguénéga, l’ancienne accoucheuse auxiliaire va connaître une ascension fulgurante dans sa carrière professionnelle. Cadre subalterne de la santé, Mme Beloum a rapidement gravi les échelons jusqu’au grade d’infirmière d’Etat.

Quelques années plus tard, elle quitte sa blouse pour revêtir le manteau de directrice générale de l’Ecole nationale de santé de Ouahigouya de 1992 à 1996.

Dans le milieu associatif, Cécile Beloum est la présidente fondatrice de l’association Appui moral, matériel et intellectuel à l’enfant (AMMIE). Une structure dont la grande renommée tient à son engagement dans la lutte contre le VIH/Sida.

Sur le plan politique, tout semble sourire à la quinquagénaire, nimbée de la bonne grâce de Salif Diallo, « représentant suprême du CDP dans le Nord », pour reprendre un éloge déclamé par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Suppléante de son mentor lors des législatives de 2002, Mme Beloum entre, la même année, à l’Assemblée nationale.

En 2005, alors que certains pronostiquaient la fin de son expérience parlementaire, la favorite de luxe, honni soit qui mal y pense, du désormais ancien ministre de l’Agriculture gagne en envergure politique : en plus d’être candidate titulaire, elle est deuxième sur la liste de son parti dans le Yatenga. Réélue, elle retrouve les bancs de l’hémicycle.

Ironie du sort, c’est au moment où l’homme dont elle est le pur produit quitte, dans la confusion la plus totale, l’exécutif, que Cécile Beloum y effectue ses premiers pas. Va-t-elle aussi hériter ou retirer, c’est selon, le titre de leader du CDP dans le Yatenga ?

Alain Saint Robespierre

L’Observateur