"Décideurs, chercheurs : les producteurs comptent sur vous pour une adaptation aux changements climatiques". Ce message de plaidoyer figure sur l’une des banderoles qu’arbore le stand de la conférence paysanne du Faso (CPF) à la 5e foire régionale de la CEDEAO. Bien que présente avec une gamme très variée de produits agricoles et pastoraux (viande séchée, riz local, fromage de lait de chèvre, maïs, mil, soumbala, pharmacopée ...), la participation de la confédération est loin d’être une simple exposition-vente. "Nous sommes aussi et surtout là pour mener le plaidoyer autour des Accords de partenariat économique (APE), des changements climatiques, du tarif extérieur commun (TEC) et des échanges intra-régionaux", a laissé entendre Eric Saïdou Ouédraogo, membre du Conseil d’administration de la CPF.

Pour lui, ce ne sont pas les potentialités (naturelles et humaines) qui manquent à l’Afrique mais plutôt la volonté politique pour faire bouger les choses. Pour preuve, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO tarde à se traduire dans les faits. Pourtant, les potentialités des pays de la CEDEAO ont besoin d’une intégration réelle pour être mieux exploitées au bénéfice de leurs populations respectives. Et les APE représentent une menace sérieuse pour les produits africains en ce que les rapports de force entre les pays du Nord et ceux du Sud sont en défaveur des derniers.

En outre, a poursuivi Eric Saïdou Ouédraogo, il n’y a pas une véritable politique de valorisation des produits agricoles et pastorales (bruts ou transformés) dans l’espace. "Vous voulons la mise en oeuvre effective de la politique agricole commune de la CEDEAO qui se présente comme l’alternative appropriée aux préoccupations du monde paysan", a t-il indiqué. Selon toujours lui, la foire de la CEDEAO doit aller au-delà de son aspect commercial pour être une tribune de partage et d’échanges entre les producteurs, les industriels et les consommateurs de la sous-région.

S’agissant des changements climatiques, la CPF prône pour la promotion d’industries moins polluantes et moins consommatrices d’énergies fossiles (faire recours à des énergies renouvelables et aux biocarburants).

Par Paul KABORE (Collaborateur)

Le Pays