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Joël Kouassi (Défenseur à Libourne en France) : "Le football burkinabè a besoin d’un leader"

Publié le mardi 18 mars 2008 à 10h40min

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Joël Kouassi

Le défenseur central de Libourne Saint Seurin en France et des Etalons, Joël Kouassi est absent des pelouses de ligue 2 française depuis environ 4 mois. La raison est qu’il a été victime d’une blessure lors d’un match de championnat en novembre 2007. Nous l’avons joint au téléphone il y a quelques jours afin d’avoir une idée de son état de santé. Les échanges ont également porté sur la suite de sa carrière et sur les Etalons qui abordent, dans 3 mois, les éliminatoires de la CAN et du mondial 2010.

Le Pays : Quel est l’état de santé actuel de Joël Kouassi ?

Joël Kouassi : Actuellement, ça va mieux et je suis à la fin de la rééducation qui prend fin le 14 mars. Je rappelle que c’est en novembre 2007 que j’ai été blessé au cours d’un match contre Boulogne. J’ai fait deux semaines de soins et après, je me suis blessé une nouvelle fois. J’ai subi des examens et puis une intervention chirurgicale. C’était une pubalgie et j’avais la possibilité de me reposer pendant 6 mois ou me faire opérer pour pouvoir reprendre 2 ou 3 mois plus tard. J’ai préféré la 2e option.

Quelle était votre situation avant cette blessure et comment se comporte votre club ?

Cela fait 6 ans maintenant que je suis à Libourne, donc je ne me fais pas de souci si je suis titulaire ou pas mais jusqu’à ma blessure, je l’étais. Sinon, j’ai eu un problème avec mes dirigeants, parce qu’il y avait des clubs qui étaient intéressés et eux n’ont pas voulu que je parte. Nous avions bien débuté le championnat mais par la suite, notre équipe a enregistré beaucoup de blessés et nous sommes aujourd’hui à 5 points du 1er relegable. Nous jouons le maintien à fond et allons tout faire pour y arriver à 11 matchs de la fin.

A quelques mois de la fin de cette saison, quelle sera la suite de votre carrière ?

J’ai fini mon cycle à Libourne où j’ai pris le club de la catégorie CFA (4e division) jusqu’en ligue 2 actuellement. Je pense que mon parcours avait déjà pris fin en décembre dernier mais comme je suis blessé, je n’ai pas pu quitter le club. J’espère revenir à la fin de ce mois de mars pour pouvoir jouer à fond les derniers matchs de la saison et après, trouver une solution avec mon agent.

Est-ce qu’on peut compter sur Joël Kouassi pour les prochaines batailles des Etalons qui débutent en juin prochain ?

Je suis à l’écoute du sélectionneur et de la fédération. Déjà au mois de janvier dernier, le ministre des Sports et des Loisirs a dépêché un de ses collaborateurs (NDLR : le directeur général des Sports, Alexandre Yougbaré) en Europe pour nous rencontrer, voir nos motivations et comprendre ce qui ne va pas en équipe nationale. J’ai fait part de ce que je pensais. Le plus important pour moi aujourd’hui, c’est de me rétablir et si on me fait appel en équipe nationale, je viendrai jouer. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même avec les Etalons là où on m’utilisait.

Vous avez suivi l’évolution de la situation de notre football depuis la démission du bureau de Seydou Diakité, jusqu’à la mise en place de la nouvelle équipe fédérale.

Le plus important pour le football burkinabè, c’est l’union entre les joueurs, le staff technique, la Fédération et le ministère. Les grandes équipes qui font aujourd’hui la gloire du football africain sont passées par la situation dans laquelle nous sommes. Notre souhait est que tout se passe bien et l’important pour moi, c’est de jouer et non faire de la figuration en équipe nationale. J’aimerais que nous ayons une équipe compétitive pour aborder les prochaines échéances comme il se doit, avec une attitude que nous avons en clubs sinon nous ne pourrons pas aller loin dans ce que nous allons faire.

Quelles sont les chances des Etalons, selon vous, dans le groupe 9 des éliminatoires de la CAN et du mondial 2010 ?

Nous avons un groupe de qualité et quels que soient les adversaires, à savoir la Tunisie, le Burundi ou les Seychelles, cela dépend de nous. Si nous sommes de bonne volonté, nous allons surprendre beaucoup d’équipes. On peut prendre l’exemple du Bénin ou d’autres équipes qui étaient dans des groupes plus difficiles que nous et se sont retrouvés en coupe d’Afrique. Il s’agit pour nous de former un groupe compétitif pour faire remonter le football burkinabè au plus haut niveau.

Quels sont vos rapports avec les autres professionnels évoluant en Europe ?

J’ai de bons rapports avec tous les joueurs dont, entre autres, Madi Panandetiguiri, Jonathan Pitroipa, Alain Sibiri Traoré, Bakary Koné, Moumouni Dagano, Boubacar et Yahia Kébé et avec Charles Kaboré qui est mon frère. Nous formons une famille. Quand il y a des problèmes, nous discutons entre nous. Tant qu’il n’y aura pas de fraternité et que nous n’avons pas le même but, nous aurons des difficultés. Le problème majeur du Burkina, c’est que nous n’avons pas de leader. De nombreux pays ont un leader sur lequel ils peuvent compter, qui peut guider leur équipe nationale. Il y a les exemples du Cameroun avec Samuel Eto’o, de la Côte d’Ivoire avec Didier Drogba, du Mali avec Frédéric Kanouté ou Mahamadou Diarra. Nous sommes à la recherche de ce bonhomme qui va nous réunir tous et resterons derrière lui pour gravir les échelons.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

Le Pays

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