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Cheick Aboubakar Doukouré : "Si les problèmes politiques sont résolus, les actes terroristes s’arrêteront"

Publié le mardi 18 mars 2008 à 11h10min

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Cheick Aboubakar Doukouré

Présent à Dakar à l’occasion du XIe Sommet de l’OCI, le Cheik Aboubakar Doukouré nous livre ses sentiments sur certains sujets qui ont animé les débats. Il commence par nous dire l’utilité de la Oumah islamique pour les pays membres.

Cheick Aboubakar Doukouré (C.A.D.) : La décision prise de créer un fonds pour lutter contre la pauvreté participe au renforcement de cette solidarité. Ce Fonds qui doit commencer à fonctionner avec 10 milliards de dollars, va impulser le développement dans les pays membres de l’espace. Vous voyez que l’OCI c’est avant tout la coopération entre les musulmans et avec les autres communautés. Toutes les religions révélées exigent le partage et la solidarité.

Cette entente entre les différentes nations du monde est très utile pour la paix et le développement. Et puis notre pays a été honoré avec le choix de notre président pour parler au nom du groupe africain.

Sidwaya (S) : Peut-on dire que cette entente au sein de la Oumah est aujourd’hui une réalité ?

C.A.D : Il y a beaucoup de difficultés certes, mais, l’entente et la solidarité constituant des devoirs pour les musulmans, ils sont obligés de les promouvoir. Un jour, l’entente sera parfaite, mais pour le moment, les contraintes existent. Nous allons persévérer, et un jour, nous arriverons à construire actuellement le mur que détruisent. Inch’allah, un jour, les musulmans du monde arriveront à atteindre tous leurs objectifs.

S : L’islamophobie était l’un des thèmes en débat lors du Sommet. Votre avis sur la question

C.AD. : L’islamophobie est un phénomène qui n’est pas nouveau, car depuis la création du monde, les civilisations se sont heurtées. Il y a aussi des personnes mal intentionnées qui mettent les hommes et les religions en conflit. Ceux qui font des campagnes pour dénigrer l’islam, connaissent bien cette religion. Cela fait 1 429 ans que l’islam existe et on n’a jamais entendu qu’il prône le terrorisme. Ce qui se passe actuellement est donc politique et n’a rien à voir avec le spirituel. Cela se passe en Irlande avec les conflits entre protestants et catholiques, aux pays basques qui ont tous des connotations politiques. Pourquoi n’indexe-t-on pas la religion dans ces cas-là. Du reste, en regardant le Coran ou les hadith du prophète Mohammed (SAW), vous verrez que l’islam condamne toutes les formes d’injustices et de violences. Même en temps de guerre, l’islam prescrit des règles à suivre. Le terrorisme n’a rien à voir avec l’islam et si les problèmes politiques sont résolus, vous verrez que les actes terroristes s’arrêteront.

Propos recueillis pour Boubacar SY


Vu et entendu

* Le Musica, un palace flottant

Le XIe Sommet de l’OCI à Dakar a donné l’occasion aux hommes de média, de vivre comme des nababs dans un bateau de croisière haut de gamme.

Le Musica, comme il est baptisé, est un bâtiment de 13 étages, sorti des chantiers navals de Saint Nazaire (France) en juin 2006. Appartenant à un Italien et battant pavillon panaméen, ce palace de luxe se compose de cabines dotées de toutes les commodités, de terrains de jeux, de salles de relaxation et de spectacles, sans oublier des bars aux comptoirs, nickel fait de bois rare. Il peut accueillir 3500 personnes, personnel compris et, il fait ses vingt nœuds (un nœud égal 1800 mètres) lorsqu’il est en pleine mer. Un « jouet » que seuls les milliardaires en quête d’exotisme
peuvent s’offrir.

* Konaré tel qu’en lui-même

Le Sommet de l’OCI a donné l’occasion à Alpha Omar Konaré, président sortant de la commission de l’UA, d’effectuer une de ses dernières sorties. Dans le style fougueux et engagé qu’on lui connaît, Konaré a plaidé pour une OCI plus solidaire et forte pour faire face aux défis du 21e siècle. Le Malien a profité de son speech pour rappeler aux uns et aux autres que les idéologies ne sont pas « mortes », et que toute position tendant à le faire croire s’assimile à de la « capitulation ». La misère, la guerre et l’agression culturelle nous obligent à rester « éveillés », a-t-il martelé. Du maxisme dans le texte.

*Léon Yougbaré, le boute-en-train

Avoir son air toujours sérieux, bien en phase avec sa fonction, on a du mal à s’imaginer que l’ambassadeur Léon Yougbaré, directeur du protocole d’Etat, cache des talents de comédien. Il nous a en tout cas gratifié d’un show comique, mettant en scène certains de ses collègues qui s’étaient « embrouillés » lors des cérémonies officielles. Tel ce membre du protocole qui, ayant constaté qu’il n’avait son discours de présentation dans aucune de ses poches s’est tâté partout, même au cou, à la tête et aux jambes pour retrouver ledit discours. Heureusement que le président du Faso, devant lequel cette « fouille » a eu lieu, en a ri, soulageant du coup notre homme. Dur, dur le métier de protocole.

* Wade « aime » les Palestiniens

Dans son discours d’ouverture du XIe Sommet de l’OCI, le président sénégalais a indiqué que le conflit israélo-palestinien sera sa « première priorité » au cours de son mandat. « Il faut une paix globale au Moyen-Orient », a-t-il dit, précisant que s’il fallait un congrès pour ce faire, le Sénégal est prêt à accueillir ledit. Et, Wade, de qualifier au passage Israël de « puissance occupante » qui doit « libérer » les Palestiniens de l’oppression. Un discours militant qui « oublie » peut-être que les Israéliens ont droit eux aussi à la sécurité. Que voulez-vous. Quand on aime, on ne compte pas.

Boubakar SY

Sidwaya

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