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Norbert Tiendrébéogo du FFS : "Nous n’allons pas nous saborder pour l’unité des sankaristes"

Publié le vendredi 14 mars 2008 à 11h45min

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Le Front des forces sociales (FFS), compte tenu de la situation nationale exacerbée par le phénomène de vie chère et au regard des troubles que traverse le parti depuis l’annonce de l’Union des partis sankaristes (UPS), a organisé une conférence de presse hier jeudi 13 mars 2008 à Ouagadougou. L’objectif était, pour le président par intérim, Drissa Komo, de donner leur lecture des derniers événements sociopolitiques nationaux et de la situation du parti. Le député Norbert Michel Tiendrébéogo y était.

Comme il fallait sans doute s’y attendre, le nœud gordien du Front des forces sociales à cette conférence de presse a été la défection de certains de ses membres au profit de l’Union des partis sankaristes (UPS), avec en prime cette bataille rangée, par médias interposés, confinant à la limite au dénigrement des uns par les autres.

La présente, animée par ce qui reste du bureau politique national (BPN) du FFS, désormais piloté par Drissa Komo, 1er vice-président, en a eu pour sa part.

Le président par intérim a d’emblée précisé dans sa déclaration liminaire que "ce qui est présenté aujourd’hui comme un différend entre Norbert Tiendrébéogo et les responsables de l’UPS, n’est en fait que la résultante d’une situation de surenchère à laquelle se sont livrés ces derniers".

Pour les responsables du FFS, celui-ci au regard de son implantation et de sa représentativité par rapport aux autres parties prenantes du regroupement, il était logique "que le futur parti unifié puisse être assis sur un socle déjà existant avec un leader connu et reconnu par la plupart des structures". D’où la désignation du camarade Norbert Michel Tiendrébéogo par le BPN le 3 janvier dernier comme candidat.

Tout se serait-il bien passé, sans .... micro ni caméra, si le dernier avait été retenu comme président ? Il faut lever toute équivoque, car loin des responsables FFS l’idée de casser l’unité sankariste. Les revendications ne portent pas sur la dénomination du futur parti unifié, mais plutôt sur la reconnaissance de la force du FFS.

Au sujet de son élection comme député, Norbert Tiendrébéogo reconnaît que l’apport des autres membres de l’UPS n’est pas nul. Cependant, il soutient du même coup que "les positionnements sur la liste électorale ont tenu compte des rapports de force sur le terrain". Certes, il a été élu sous la bannière de l’UPS, mais il n’entend pas céder son siège de député à ce parti, bien qu’il n’en soit pas membre.

D’ailleurs, le FFS n’est pas dissous, jusqu’à preuve du contraire. En se prononçant sur la situation que connaît notre pays ces derniers temps suite au phénomène de la vie chère, le FFS a déclaré que c’est avec appréhension qu’il a vu venir les choses.

Il a vilipendé le manque de réalisme et de lisibilité du programme présidentiel, fustigé le mépris que nos gouvernants ont du peuple et surtout des plus démunis, avant de réclamer la libération immédiate des condamnées des manifs contre la vie chère de février.

Comme solution réaliste, Drissa Komo plaide pour une augmentation des salaires et une nette diminution du train de vie de l’Etat en général et des membres du gouvernement en particulier. Par ailleurs, la réflexion de quelques-uns des membres du FFS, qualifiée de "minicrises" ne peut entamer l’engagement politique du parti.

Le FFS milite avant tout pour l’union des sankarises mais pas dans la précipitation, pour ne pas connaître le même sort que le CPS ou le BSP. Bref,c’est une conférence de presse à l’allure houleuse qui a opposé les journalistes aux responsables du FFS. Tout en refusant la volonté du camarade de l’extérieur d’imposer au leader à l’intérieur du parti, les responsables FFS affirment posséder toujours un quorum suffisant pour organiser leur congrès. En attendant, le FFS refuse de se saborder pour les beaux yeux de qui ce que soit.

Mohamed Kaboré

L’Observateur

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