LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Municipales françaises : Encore une leçon pour l’Afrique

Publié le jeudi 13 mars 2008 à 11h00min

PARTAGER :                          

Des élections sans contestations et mieux, sans violences, cela est possible. La France vient de le montrer une fois de plus avec le premier tour des élections municipales et cantonales du 9 février dernier. Les seules voix discordantes portent sur les projets politiques des candidats et les stratégies d’alliances entre partis.

De fraudes de nature à entacher la régularité du scrutin, personne n’en parle. De manques d’urnes ou de bulletins de vote, d’absence de représentants de l’opposition dans les bureaux de vote, d’impartialité de la structure d’organisation des élections, tous ces dysfonctionnements propres aux opérations électorales en Afrique sont méconnus. Comment les Français s’y prennent-ils ?

Les moyens technologiques et financiers suffisent-ils à eux seuls pour justifier la transparence des scrutins et la publication des résultats quelques heures après la fermeture des bureaux de vote ? Avec des institutions solidement ancrées sur le socle de la démocratie, on ne peut qu’arriver à de tels résultats. Toutefois, le mérite individuel des citoyens français est non négligeable. Il ne viendrait pas à l’idée d’un chef de parti, d’un électeur ou d’un membre de bureau de vote d’attenter à la sincérité du vote. La responsabilité citoyenne et politique est donc le premier gage d’élections transparentes. Mais, en Afrique, cette foi en la démocratie est feinte.

Tous les mécanismes institutionnels sont certes en place, mais ils constituent des coquilles vides, s’ils ne sont pas au service exclusif d’un clan politique. Il s’ensuit, notamment, le verrouillage des systèmes électoraux, de sorte à permettre au parti au pouvoir d’être toujours le plus "populaire". C’est ainsi que chaque échéance électorale est redoutée parce qu’on l’identifie désormais à une période de contestations, de troubles, et même de violences. Pourtant, l’expérience d’élections paisibles se déroule au quotidien sous nos yeux, dans les pays développés. Nous les envions, mais sans oser franchir le pas. Jusqu’à quand ?

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique