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Dialogue social : Le PDP/PS propose un Observatoire national

Publié le jeudi 13 mars 2008 à 11h35min

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Le PDP/PS analyse, ci-dessous, les causes qui, selon lui, sont à l’origine des récentes manifestations contre la vie chère.

Les événements qui se sont déroulés à Bobo Dioulasso, Banfora, Ouahigouya les 20 et 21 et à Ouagadougou, le 28 février 2008, ont provoqué de nombreuses réactions de la part des différents acteurs socio-politiques. La situation de crise créée par ces violentes manifestations de rue qui ont secoué le pays nous interpelle tous. Une analyse détaillée des causes de ces événements s’impose et ce d’autant plus que la crise semble avoir surpris les princes qui nous gouvernent.

Le Parti pour la démocratie et le progrès / Parti socialiste (PDP /PS) s’est déjà prononcé sur cette crise au sein du Groupe du 14-Février (G14). Dans la présente déclaration, le PDP /PS voudrait revenir sur quelques causes profondes qui sont en général, à l’origine de crises qui, à la manière des orages de saison sèche, éclatent soudainement, surprenant tout le monde. Et le système que l’on croyait verrouillé par des pratiques non recommandables : népotisme, corruption, clientélisme etc., donne des signes d’inquiétude, surtout aux tenants du pouvoir. Des messagers éclaireurs sont alors dépêchés tous azimuts à la recherche de remèdes cicatrisants. Un adage africain dit que : "lorsqu’on trébuche et qu’on tombe, il faut rechercher la cause de sa chute non pas à l’endroit où on est tombé, mais plutôt là où on a trébuché". Cet adage nous enseigne que les causes d’un événement sont en général multiples : elles sont du premier et du second degré et pour trouver des solutions durables à cet événement, il faut interroger les deux catégories de causes.

Or, dans le cas des événements qui ont secoué notre pays, le pouvoir de la IVe république ne recherche, semble-t-il, que les causes secondes ou immédiates des manifestations violentes enregistrées : ras-le-bol des populations, principalement des commerçants et autres opérateurs économiques, déception des grands pourvoyeurs de fonds et de logistiques des tenants du pouvoir, rapacité des marginaux, etc.

Qu’en est-il des causes premières des événements évoqués ?

Le pouvoir d’achat des salariés burkinabè ne cesse de se dégrader et cela depuis plusieurs années. On se souvient qu’un des points importants de la plateforme revendicative des centrales syndicales et des syndicats autonomes est le relèvement des traitements et salaires de 25% et cela depuis 2001 ! La réponse du président Blaise Compaoré à cette revendication est qu’elle n’est pas sérieuse.

Si le pouvoir d’achat des salariés stagne depuis plusieurs années, la pression de la cherté de la vie sur les travailleurs et sur les consommateurs ne peut être qu’insupportable.

Pendant que le panier de la ménagère s’allège désespérément, le train de vie de l’Etat ne cesse d’augmenter. Le citoyen lambda qui ploie sous le poids des prix du carburant, des produits de première nécessité, des transports, etc., a de la peine à comprendre que dans cette situation d’érosion continue de son pouvoir d’achat, le budget 2008 de l’Etat progresse grâce à des taxes nouvelles.

Aucun commerçant patriote ne cherchera à contourner la douane, à dissimuler ses revenus s’il est traité à égalité avec les autres importateurs. L’ivraie n’est pas seulement dans le milieu des commerçants, elle prospère dans certains milieux des décideurs où elle est entretenue par la fraude, la corruption et l’impunité.

Les populations ont soif d’informations et de formation. Un Etat de droit véritable doit être le garant de la formation permanente et tous azimuts du peuple. Très souvent, après les crises, on dit : "plus jamais ça !" Or, pour qu’il en soit ainsi, il faut y mettre le prix. Ici, le PDP /PS estime que ce prix a pour nom : la volonté politique.

Pour tenter d’éviter le retour de crises semblables à celles que le pays a connues, il importe de multiplier, par temps calme, les centres de concertation entre les pouvoirs publics et tous les acteurs de la vie politique nationale.

Et surtout de créer, au plus tôt, un observatoire national pour le dialogue social qui aurait à examiner les problèmes identifiés avant que l’orage n’éclate.

PDP/PS Espoir !

PDP/PS Victoire !

Ouagadougou, le 12 mars 2008

Pour le Secrétaire exécutif national,

Le président

Ali LANKOANDE

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