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Me Bénéwendé Sankara à propos de l’UPS : "Nous ne sommes pas pour l’Union gâchis"

Publié le mardi 11 mars 2008 à 11h45min

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Le phénomène de la vie chère, les casses des 20 et 28 février 2008 et ses conséquences, l’unité des sankaristes ont été, entre autres, les sujets débattus lors de la conférence de presse donnée par l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) ce 10 mars 2008 à son siège sis aux 1200 logements.

Pour Me Sankara, nul besoin de chercher un quelconque manipulateur des sans-culottes qui ont déferlé les 20 et 28 février dernier à Bobo, à Banfora, à Ouahigouya et à Ouagadougou : il s’appelle FAIM : "La lutte pour le pain n’est pas une lutte partisane... quand on va acheter son pain, ce n’est pas avec une étiquette CDP, UNIR/MS, PAREN", a martelé le patron de l’UNIR/MS.

De ce fait, Me Sankara et ses partisans déplorent certes les destructions des biens publics et privés, mais comprennent "la légitime colère, sinon la révolte des populations, fatiguées d’être chaque fois tournées en bourrique par le régime de Blaise Compaoré...".

Pour l’UNIR/MS, ni les élections ni le dialogue syndical n’ont jamais amélioré les rapports avec le gouvernement. Me Sankara a déploré aussi "l’attitude de Blaise Compaoré et de son gouvernement qui préfèrent nous servir à la télévision nationale une comédie sportive comme pour dire qu’ils se moquent éperdument de la misère de notre peuple".

Selon l’UNIR/MS, le mouvement des militaires retraités, plus ces marches de février 2008, augurent un climat social des plus critiques au Faso.

Par ailleurs, l’UNIR/MS estime que les mesures prises par le gouvernement, relatives à la baisse du coût de certains produits (lait, riz...) sont insuffisantes, il faut en plus "un relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs par un relèvement conséquent des salaires ainsi que le contrôle effectif des prix par la remise en activité de l’inspection des prix et par la création de la Caisse de stabilisation des prix des produits agricoles (CSPPA)".

De l’unité des sankaristes, l’UNIR/MS n’est pas contre, du reste comme aime à le rappeler Me Sankara, l’UNIR/MS est née d’union de partis. Cependant, si depuis le congrès constitutif de l’UPS ce débat a refait surface, il faut recentrer les choses et se référer au symposium international Thomas Sankara, tenu du 11 au 15 octobre 2007 à Ouaga.

Ce symposium avait campé le cadre d’une telle unité qui doit se faire sur la base d’un Code d’éthique sankariste, et d’une conceptualisation du sankarisme. "L’UNIR/MS s’en tient à cette feuille de route et se félicite de la naissance de l’UPS et de la jeunesse sankariste unie (JSU)".

Le parti a dénoncé l’arrestation de personnes lors des marches, notamment de certains de leurs camarades, libérés depuis lors, et exigé la relaxe également de Nana Tibo qui est un chef de parti. Il s’est dit préoccupé de la problématique de la méningite et de la dissolution de certains conseils municipaux et encore de l’apparition des milices.

A la question de savoir ce qu’il pense de la marche prévue le 15 mars prochain et si les partis politiques ne sont pas à la remorque des syndicats, Me Sankara dira, en brandissant le distinguo basique entre les deux entités : "Les syndicats ne visent pas le pouvoir d’Etat, les partis politiques, oui, mais entre les deux, c’est same figting" (même combat).

L’UNIR/MS qui semble rechigner à rejoindre l’UPS ne fait-elle pas le jeu de l’introuvable unité, forte de son implantation électorale ?

Pour ces sankaristes, il y a eu la CPS, et comme les "mêmes causes produisent les mêmes effets, il faut être prudent, car nous ne sommes pas prêts à revivre les mêmes erreurs". Pour l’UNIR/MS, il faut repartir sur des "fondamentaux clairs, sinon nous ne sommes pas pour l’union gâchis". Et Me Sankara d’affirmer en substance qu’il y a plusieurs socialistes, plusieurs libéraux ; alors pourquoi ne parle-t-on pas d’union chez eux, et c’est chez les sankaristes que le sujet revient constamment ?

En clair, Me Sankara souhaite qu’on fasse un bilan de la CPS, avant de se lancer dans cette union nouvelle. "On se donnera le temps qu’il faudra, mais on y arrivera", a-t-il affirmé. Car pour lui, toute cette procédure doit être passée au scanner de l’autocritique, un outil indispensable chez tout sankariste : "Que si des gens ont fauté, qu’ils le reconnaissent...". Sans l’apurement de ce contentieux, cette union reste à faire, si l’on en croit le patron du parti de l’œuf.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur

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