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Flambée des prix : "Point de civisme fiscal, sans communication

Publié le mardi 11 mars 2008 à 11h26min

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L’association Jeunesse du secteur informel pour le développement s’exprime, à travers cette déclaration, sur la flambée des prix. Elle préconise que le gouvernement informe mieux les contribuables sur leurs droits et devoirs.

Depuis quelques jours déjà, le climat social au Burkina Faso s’est considérablement détérioré. Une situation qui fait suite au renchérissement des produits de grande consommation constaté sur l’ensemble du territoire national. C’est avec une grande amertume que l’association Jeunesse informelle suit cette évolution qui interpelle néanmoins chaque Burkinabè conscient de son rôle dans le développement de notre pays. A Bobo Dioulasso, à Banfora, à Ouahigouya, à Ouagadougou comme partout dans le Burkina Faso, il est un fait incontestable que vivre est devenu, pour une catégorie de Burkinabè, une bataille permanente pour la survie. Ensemble, nous devons enfin convenir qu’il faut que ça change.

En tant qu’initiateur et responsable de la mise en œuvre des différentes politiques nationales, la responsabilité du gouvernement est largement engagée dans la situation actuelle. La pauvreté résiste à la croissance, dont le taux est pourtant régulièrement jugé satisfaisant par les autorités burkinabè.

Nous prenons acte des mesures décidées par le Conseil des ministres du 27 février dans l’optique d’induire une baisse du prix de certains produits de grande consommation. L’association Jeunesse informelle invite le gouvernement à persévérer dans cette voie, tout en veillant à la clarification du rôle des uns et des autres. En effet, les membres de notre association sont, plus que tout autre acteur de l’économie, pris pour bouc émissaire dans la flambée des prix.

C’est au boutiquier du quartier, ou à la tenancière du petit restaurant au coin de la rue qu’il revient injustement d’essuyer la colère d’un consommateur qui ne sait plus comment s’y prendre pour accéder à certains produits de première nécessité. Nos membres sont parfois accusés d’être des arnaqueurs, des véreux parce que, dans la chaîne du commerce, nous sommes directement en contact avec le consommateur.

L’association Jeunesse informelle invite par ailleurs le gouvernement à communiquer davantage et mieux. En effet, à la faveur des réformes consécutives, le gouvernement a constamment clame son souci de créer un environnement à même de rendre notre économie plus compétitive. Le jeu de ping pong entre commerçants et gouvernement sur la réalité d’une hausse des taxes et impôts illustre bien le déficit de communication des structures étatiques vis-à-vis des citoyens. Nous n’avons eu de cesse d’en faire notre credo en donnant la possibilité au fisc de fournir l’information juste au contribuable. Notre conviction est, en effet, qu’il n’y a point de civisme fiscal sans information suffisante. Une communication redéfinie permettra également d’informer le consommateur sur ses droits afin de faire de lui un acteur apte à faire jouer effectivement le principe de la libre concurrence.

Nous lançons un appel pressant à tous les Burkinabè afin que le dialogue soit retenu comme mode de résolution des conflits qui émaillent la marche de la société. L’association Jeunesse informelle se démarque des actes de violence de quelque origine que ce soit. Notre souhait est que cette épreuve que vit notre pays soit mise à profit par le gouvernement pour procéder à une remise en cause profonde de l’organisation et du fonctionnement de l’économie nationale.

Le président,
Saïdou Zangré

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