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Vie chère : Hermann et compagnie pour un gouvernement d’ouverture ?

Publié le jeudi 6 mars 2008 à 12h44min

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Hermann Yaméogo

A la suite des émeutes intervenues en fin février, huit partis politiques aux idéaux divergents se sont retrouvés pour parler d’une même voix en demandant, à travers une déclaration de presse, la refondation de la gouvernance afin qu’il puissent aider le Burkina à éviter « l’aventure ».

Le fait est quand même rare sous nos tropiques. Des partis politiques de la mouvance et de l’opposition radicale qui signent une déclaration commune appréciant la situation nationale qui nécessiterait pour eux une refondation de la gouvernance. Que les responsables de partis que sont Hermann YAMEOGO de l’UNDD, Cyril GOUNGOUNGA du PARIS, Ram OUEDRAOGO du RDEBF, Eugène DIENDERE du RDP, Alain ZOUBGA de l’Autre Burkina, et autres soient signataires d’une déclaration de presse commune sur la situation nationale, le fait n’est peut-être pas extraordinaire même si l’acte paraît curieux au regard de leur opposition tendancielle. C’est en cela qu’il aiguise l’intérêt de l’observateur ; ce que du reste, les signataires de la déclaration ont voulu assouvir en mandant Ram OUEDRAOGO, le vendredi 29 février, de rencontrer les journalistes pour une explication de texte c’est-à-dire éclairer leur lanterne sur le fond de ladite déclaration avant sa diffusion dans la presse.

L’exercice a en tout cas permis de dévoiler les mobiles réels de ce conglomérat politique. En effet, à la question du journaliste qui voulait savoir pourquoi la refondation, Ram OUEDRAOGO, le porte-parole, explique : « Nous sommes dans un processus démocratique devenu bancal. Certes, il y a des acquis indéniables mais il se passe une crise de légitimité politique. Sinon comment comprendre qu’un système en place depuis 20 ans avec tous les Renseignements Généraux (RG) ne puisse pas anticiper sur les émeutes… Soit c’est la faillite du régime et qu’il se casse, soit il y a une complicité dans le système auquel cas Blaise COMPAORE doit nettoyer autour de lui… Il doit nettoyer les écuries d’Augias ». Relance : vous vous en prenez beaucoup plus à l’entourage de Blaise COMPAORE, alors qu’est-ce que vous lui proposez ?

L’écologiste s’épand alors en des termes on ne peut plus clairs : « … Blaise COMPAORE est notre seul interlocuteur… Il y a beaucoup d’hommes incapables dans son gouvernement en plus du fait qu’il y a une collusion des hommes d’affaires. Alors, qu’il convoque tous les acteurs de la vie nationale pour parler… » D’un gouvernement d’ouverture ? « Nous ne voyons pas d’inconvénient si c’est pour apporter notre contribution… », répond-t-il non sans mettre en évidence le patriotisme de ceux qui sont partants dans cette démarche. Ainsi donc devons-nous comprendre la refondation à laquelle fait allusion le groupe des huit qui voit en la formation d’un gouvernement d’ouverture leur solution à la gouvernance nationale.

On le voit, les manifestations de rue sur la vie chère donnent des idées et du tonus à certains hommes politiques qui pensent que c’est l’opportunité pour eux de rebondir, de se faire désirer. C’est leur droit absolu de vouloir exploiter n’importe quelle situation au plan national pour se réaliser, mais pensent-ils vraiment que leur démarche puisse avoir échos favorable d’autant que le Burkina ne vit pas une crise structurelle ou institutionnelle qui nécessite une certaine refondation de la gouvernance ?

Le contexte de « vie chère » est existentiel et non politique. Les institutions fonctionnent toutes à plein régime. Il y a des voies et moyens à suivre pour solliciter une place dans le gouvernement et les signataires de la déclaration ne les ignorent pas. Les émeutes survenues ne sauraient être une baraka pour eux. On se demande par ailleurs quel type de contribution les leaders de ce groupe pourraient apporter à la gouvernance nationale eux qui sont pour la plupart des anciens ministres qu’on a déjà vus à l’œuvre aux côtés de Blaise COMPAORE, leur « seul interlocuteur ».

Par Drissa TRAORE

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 6 mars 2008 à 18:25, par alassane En réponse à : Vie chère : Hermann et compagnie pour un gouvernement d’ouverture ?

    Chers messieurs , votre demarche est a fout fait belliqueuse, opportuniste et meme egoiste.
    Pourquoi les autres partis d’opposition ne vous ont pas suivis dans votre approche. Ou alors se soucient-ils moins que vous de la gouvernance au Burkina Faso ?
    je ne pretends pas connaitre vos motivations profondes mais je trouve que profiter de la situation fluctuante pour reclamer des postes ministeriels est manifestement une espece d’argument massue.
    Sil est vrai que vous regardez la situation actuelle de facon clinique, vous comprendrez alors que ce n’est pas forcement en faisant partie d’un gouvernement plus ou moins elargi que vous contribuerez a resoudre le probleme.

    Meme si le CDP est connu pour son attachement au principe de l’Etat jacobin de telles revendications ne peuvent pas etre prises serieusement mais cette fois a raison.

    Alassane, californie

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