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Réinstallation des commerçants de Rood Woko : L’UNIR/MS s’abstient d’adopter les travaux de la Commission ad hoc

Publié le mercredi 5 mars 2008 à 10h14min

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Le groupe de conseillers de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) du Conseil municipal de Ouagadougou est très réservé par rapport à la commission ad hoc créée pour réfléchir sur la réinstallation des commerçants du marché central Rood Woko. Par conséquent, il s’est abstenu d’adopter les travaux de ladite commission lors de la session du 29 février 2008, comme l’atteste cette déclaration.

Le 27 mai 2003, le marché central Rood Woko prenait feu. Une enquête avait été alors ouverte sur instructions du président du Faso pour situer les causes exactes et les responsabilités dans ce drame.

Malgré des aveux du maire Simon Compaoré que nous citons : « En 1997 lorsque la gestion du marché a été remise à la mairie, le ver était déjà dans le fruit » et de Benoît Ouattara alors ministre du Commerce que nous citons également : « Les occupations anarchiques ne sont pas le fait d’un parti politique ni de la commune. Il existerait un réseau mafieux d’attribution d’espaces constitué d’individus mal intentionnés » et une procédure judiciaire engagée contre les propriétaires des groupes électrogènes dont un aurait causé l’incendie du marché Rood Woko, aujourd’hui, cinq (5) ans après le sinistre, les conclusions sur les causes et les responsabilités se font toujours attendre.

Les propos de Paramanga Ernest Yonli alors Premier ministre sont toujours d’actualité lorsqu’il s’est présenté sur le lieu du drame, que nous citons : « Nous attendons de connaître l’évaluation du sinistre parce qu’au moment où nous parlons, personne ne peut dire l’état exact des dégâts et qui a été victime ».

C’est dans un tel contexte, monsieur le Président, honorables conseillers, qu’une commission adhoc de réflexion sur la réinstallation des commerçants du marché central Rood Woko est mise sur pied et nous a invité le 29 février 2008 en session du conseil municipal à adopter ses travaux.

Du reste cette commission adhoc appelle de la part du groupe des conseillers de l’UNIR/MS de la commune de Ouagadougou les observations ci-après :

- De la méthodologie de la mise en place de la Commission ad hoc

Monsieur le Président du conseil municipal, le Code général des collectivités territoriales en son article 221 stipule que « le Conseil municipal peut créer des¬ commissions ad hoc pour des questions spécifiques. Les modalités de fonctionnement des commissions ad hoc sont fixées par délibération du Conseil municipal. Le maire et ses adjoints ne peuvent pas présider ces commissions ». Le même Code dispose que les commissions permanentes ont la responsabilité de traiter tous les sujets de leurs domaines d’attribution et de les présenter au conseil. Elles peuvent cependant faire appel à toute personne dont la contribution est nécessaire.

Mais monsieur le Président, que constatons-nous ? Nous relevons entre autres que :

1) la création de cette commission ad hoc n’est pas le fait du Conseil municipal ;

2) ses modalités de fonctionnement ne sont pas non plus fixées par le Conseil municipal ;

3) le premier adjoint au maire préside cette commission ad hoc ;

4) la Commission « affaires économiques et financières », compétente pour traiter les dossiers relatifs à la politique et au plan de développement économique de la commune, aux questions du budget, de finances, de fiscalité, de transports, des infrastructures et unités socio-économiques, et tout autre dossier à elle confié par le maire, a été mise de façon délibérée en touche.

De toute évidence, nous notons là un sérieux dysfonctionnement dans le Conseil municipal.

- De l’appréciation des travaux de la commission ad hoc

1) le fichier : en effet le journal « Le Pays » N°2885 au lendemain de l’incendie du marché écrivait : « Le second niveau du marché où se trouvent les bureaux des gestionnaires du marché est sous la menace des flammes ».

Alors sans une enquête administrative, comment pouvons-nous apprécier tout travail découlant de ce fichier qu’est le répertoire des commerçants ?

2) la grille tarifaire : elle a été revue à la hausse voire le double sur diktat de l’Agence française de développement (AFD).

3) Le bureau des commerçants : c’est une question propre et interne aux

commerçants de Rood Woko. Une implication du Conseil municipal dans l’organisation de ceux-ci est une porte ouverte au clientélisme politique.

Monsieur le Président du Conseil municipal, honorables conseillers, ce sont là quelques observations que notre groupe porte sur la commission ad hoc et ses travaux.

En conclusion, le groupe communal de l’Union pour la renaissance/ Mouvement sankariste de la commune de Ouagadougou s’abstient d’adopter les travaux de la¬ Commission ad hoc. ¬

Ouagadougou le 29 février 2008

Le Président du groupe communal de l’UNIR/MS

Mahamadi SAWADOGO

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