Partenaires techniques et financiers : Echange de torgnoles
Et vlan ! Pleins de torgnoles avec les bleus qui vont avec. Ça a fait mal et même très mal, le ministre Jean-Baptiste COMPAORE répondant sans gant à un coup sous la ceinture de ses « amis », les partenaires techniques et financiers (PTF) avec lesquels il partageait beaucoup plus des coupes de champagne que les mots aigres doux qu’ils ont échangés !
La scène s’est produite mardi dernier à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de l’année du Cadre général d’organisation des appuis budgétaires en soutien à la mise en œuvre du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. La porte-parole des PTF n’a pas trouvé mieux que de lancer au ministre que « … Dans le domaine de la corruption, le classement du Burkina nous interpelle tous… Les partenaires… souhaitent qu’un accent particulier soit mis sur des indicateurs de résultats mesurables dans le domaine de la corruption… ».
L’attaque est frontale et sans équivoque. Eh bien, la bonne dame ne sera pas déçue puisque la réplique sera aussi dure et avec la manière.
En effet, le ministre Jean-Baptiste COMPAORE a pris tout le temps pour en finir avec les formules d’usage comme pour donner la leçon à la leçon que Mme a voulu faire à la République, avant de lui voler dans les plumes. Morceaux choisis (repris de L’Observateur paalga n°7075 du mercredi 20 février 2008) : « Nous avons engagé un plan d’action depuis trois ans pour lutter contre la corruption. S’il y a des indicateurs appliqués dans les pays voisins, donnez-les nous. Nous allons nous en inspirer. Nous devons tous jouer franc-jeu. Nous féliciter quand nous sommes sur place et nous critiquer une fois que nous avons le dos tourné n’est pas aussi la meilleure des attitudes… ». Il semble qu’on entendait les mouches voler dans la salle.
Il a parfaitement raison le JB car il est trop facile de prendre à son compte les accusations des autres pour ensuite se réfugier dans les considérations généralistes, d’autant plus que dans d’autres situations le discours est tout autre.
Le Burkina reconnaît que l’incivisme et la corruption sont des réalités et s’applique à les éradiquer ou à tout le moins à les réduire. Mais que le niveau de la corruption dans le pays « interpelle » nos amis est manifestement trop gros pour ne pas dire que le propos manque de sérieux pour s’apparenter aux clichés répandus à bon frais par certains milieux dont justement le sérieux reste à prouver. D’ailleurs les mêmes PTF reconnaissent les efforts faits par le pays et les résultats espérés. Alors pourquoi ce double langage et cette impatience injustifiée ? Eh bien, mesdames et messieurs nos chers amis si vous avez des indicateurs mesurables, nous sommes preneurs !o
Par Faèz
L’Opinion