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Toubé Clément Dakio : L’analyse d’un ancien cadre de la BCEAO sur la flambée des prix

Publié le jeudi 28 février 2008 à 11h25min

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La flambée des prix suscite des remous au sein de la société burkinabè. Alors que les commerçants et les gouvernants s’accusent mutuellement, les populations ploient sous cette situation de plus en plus intenable. L’ancien cadre de la BCEAO, Toubé Clément Dakio, président de l’UDD, nous livre dans les lignes qui suivent son analyse de la situation.

La flambée des prix, notamment les prix des produits de première nécessité défraie depuis quelque temps la chronique dans les milieux populaires burkinabè. En effet, le public et la ménagère en particulier perçoit l’inflation à travers la hausse des prix qu’il observe : celui du mil, du maïs, du riz, du sucre du savon, du poisson, de la viande, de l’huile, des fruits et légumes du pain, du lait.

Face à la flambée des prix, la ménagère burkinabé ne sait plus à quel saint se vouer car le "panier de la ménagère" révèle une augmentation notable du coût de la vie. Les consommateurs des milieux populaires s’alarment devant la hausse des prix et se lamentent car tout renchérit. Même dans les villages, les gens constatent et disent haut et fort que les prix des denrées de base ont déjà beaucoup augmenté bien que les récoltes viennent à peine de se terminer.

Si la hausse d’un prix ou de quelques prix n’est pas l’inflation, l’économiste ne saurait cependant parler des hausse des prix sans évoquer l’inflation.

Aperçu de l’inflation
Les hausses des prix étaient surtout vues comme des phénomènes justiciables d’une police plus que d’une politique économique. En même temps, beaucoup de gens restent victimes de l’illusion monétaire, notamment en ce qui concerne les taux des revenus. Des seuils de revenus désirés ou jugés insuffisants en eux-mêmes sans référence à leur utilisation, c’est-à-dire au pouvoir d’achat. Pour ces gens, les montants de revenus traduisent une hiérarchie sociale autant sinon plus qu’un pouvoir de consommation.

La dégradation progressive de la monnaie étant la règle, ces réactions sont en net déclin. Pour la ménagère, gestionnaire du budget familial, le salaire est perçu comme un pouvoir de consommation. Le montant de la somme nécessaire pour remplir le panier de la ménagère, la vitesse de consommation d’un billet de 1 000 F, tels sont les indices qui sensibilisent la maîtresse de maison.

Après de dures expériences, des périodes d’inflation ; le taux minimal du salaire est jugé moins important que le pouvoir d’achat du salaire. La prise de conscience de la dégradation du pouvoir d’achat a eu lieu lorsque celle-ci est devenue permanente et a atteint une proportion notable, telle par exemple celle qu’a connue la France entre 1938 et 1949. Pendant cette période, le pouvoir d’achat de la monnaie s’est trouvé réduit grosso modo au vingtième du niveau primitif.

L’histoire économique montre que le rythme de dégradation de la monnaie peut atteindre une très grande diversité, ainsi, on parle d’inflation rampante modérée (3% de hausse par an), d’inflation ouverte (40%), d’inflation galopante (plus de 20%). L’inflation rampante ou de prospérité semble associée à l’expansion économique comme si elle en était une des conditions indispensables. Et les gouvernants comme les économistes craignent constamment de voir la lutte contre l’inflation entraîner l’arrêt de l’expansion.

Si les raisons pour lesquelles l’inflation doit être combattue sont évidentes lorsqu’il s’agit d’inflation galopante, il n’en est peut-être plus de même lorsque l’inflation prend des proportions plus modérées et apparaît à tort ou à raison comme une condition indispensable de la prospérité.

Il faut souligner qu’il ne saurait avoir inflation sans hausse des prix généralisée et continue. C’est ce dernier phénomène qui déclenche les réactions psychologiques de défiance, de fuite devant la monnaie si caractéristiques de l’inflation.

Les conséquences économiques de l’inflation dans les pays sous-développés telle le Burkina Faso se résument à :
l’inflation risque de favoriser une activité malsaine et parasite. Les disponibilités monétaires, au lieu d’être réinvesties dans des entreprises productrices, se portent vers les valeurs, refuges ou vers les activités spéculatives, telles que les achats de terrains et opérations immobilières.

Et surtout faute de contrôle de changes efficace, les profits nés de ces activités sont réinvestis à l’étranger notamment dans les pays développés.

Les conséquences sociales se résument à :

L’inflation sape l’ordre au plus profond.

Les partenaires sociaux entrent en lutte pour la défense de leurs moyens d’existence.

L’inflation favorise certains groupes sociaux par rapport à d’autres. On peut penser à remédier à ces inégalités choquantes par la pratique des indexations. En France, la loi ou des conventions collectives disposent que certains revenus varieront à proportion de l’évolution d’un indice économique représentatif du niveau général des prix.

Mais les diverses formules d’indexation de droit ou de fait ont rarement des effets équivalents : l’indexation des prix agricoles en fonction des produits indispensables à l’agriculture n’est pas équivalent à l’indexation des salaires ouvriers sur l’indice général des prix. Dès lors, la lutte ne fait que se déplacer, chaque groupe s’efforçant d’arracher à la collectivité la formule d’indexation la plus efficace.

Si la politique économique permet de neutraliser les conséquences économiques de l’inflation galopante, il n’en n’est plus de même en ce qui concerne l’inflation structurelle en quelque sorte acceptée, anticipée et calculée par avance (inflation de 2 à 3% par an).

Même modérée, la hausse des prix entraîne des désordres sociaux. Elle rend plus difficile l’établissement d’un contrat social tendant à un partage clair et équitable des fruits de l’expansion.

Il est aussi nécessaire de définir une politique des revenus. Le partage contractuel des revenus postule une quasi- stabilité des prix. Si l’inflation passagère n’entraîne pas fatalement des conséquences économiques néfastes, les effets sociaux apparaissent nocifs et de nature à accentuer d’une manière insupportable l’injustice de l’ordre social.

Causes de la hausse des prix dans le monde
Plusieurs raisons expliquent la hausse des prix dans le monde :
les cataclysmes dans certaines parties du monde.

Par exemple, les intempéries en Thaïlande ont entraîné une diminution des récoltes de riz.

concurrence des cultures de rentes et des cultures vivrières sur les terres cultivables.

Au Burkina, dans les régions productrices de coton, les plus grandes superficies sont consacrées à la culture du coton, et la majorité de la population active s’occupe de la production de coton.

Accroissement de la population mondiale.

L’accroissement de la population mondiale plus rapide que celui des denrées alimentaires entraîne une pression sur les produits vivriers.

Urbanisation croissante des pays du Tiers monde.

Au Burkina, nombre de jeunes ruraux déçus par les conditions de vie de plus en plus difficiles que les pouvoirs publics réservent au milieu rural, abandonnent la culture de céréales pour s’installer en ville dans l’espoir d’avoir de meilleures conditions de vie.

Inflation importée.

Une hausse des prix à l’étranger accroît le coût des importations. Pour contrer la hausse des prix, des mesures tendant à accroître l’offre de produits vivriers ont été prises dans les pays européens. Il faut d’abord rappeler les effets sociaux préoccupants de la hausse des prix au Burkina avant d’envisager des mesures pour contrer cette hausse des prix.

Les mouvements de prix se fraient un chemin à travers l’économie avec des effets divers sur les différents groupes. Là où les entreprises occupent une forte position dans leurs marchés, et où les syndicats sont actifs, personne ne souffre de l’inflation.

Les détenteurs de capital, les grandes firmes et les gouvernements peuvent contourner les effets de l’inflation ou en profiter parfois. Ailleurs, l’effet sera très divers. Les individus et les groupes qui en souffront le plus seront ceux qui ont le moins de contrôle sur leurs prix ou leurs salaires et par conséquent, moins de possibilités de se protéger en augmentant leurs propres profits.

Il s’agit des catégories sociales les plus faibles : salariés, routiers titulaires d’obligations, retraités, pensionnés paysans, vieillards, titulaires de revenus fixes, chômeurs.

L’inflation a pour effet d’augmenter le coût de la vie et donc de réduire le pouvoir d’achat des revenus des catégories sociales les plus faibles. Par exemple, les dépenses du cultivateur en essence, en engrais et autres facteurs de production augmentent du fait de l’inflation alors que son revenu nominal reste inchangé ou diminué.

Le pouvoir d’achat d’un revenu se définit comme la quantité de biens ou de services que ce revenu permet d’acheter. Comme l’indicateur du pouvoir d’achat résulte du rapport de l’indice du revenu et de l’indice des prix à la consommation, il est facile de montrer, à l’aide de ce rapport, que le pouvoir d’achat des revenus des catégories sociales les plus faibles a dramatiquement diminué en janvier 2008 par rapport à janvier 2006 au Burkina.

On voit que la hausse des prix aggrave les injustices et les inégalités sociales au Faso. Il faut aussi souligner que la très grande majorité de la population Burkinabè fait partie des catégories sociales les plus faibles. La baisse du pouvoir d’achat des revenus de ces catégories les prive partiellement ou totalement de la consommation de certains biens. Cette privation est d’autant plus ressentie qu’elle porte généralement sur des biens de première nécessité comme les denrées alimentaires ou l’essence.

La détérioration du pouvoir d’achat des revenus des catégories sociales les plus faibles est de nature à susciter des manifestations menées par ces catégories contre la hausse des prix, c’est-à-dire la hausse du coût de la vie, et des revendications de revalorisation de salaires. A cet égard, faut-il rappeler que le droit à l’alimentation est un droit humain reconnu par la communauté internationale.

Les effets de l’inflation sont socialement inquiétants. Convient-il de laisser monter les prix des denrées de première nécessité au mépris du sort des catégories sociales les plus faibles. Sans ambages non. La stabilité des prix est toujours désirable à condition qu’elle n’implique pas le blocage de la production.

Mesures contre la hausse des prix du Faso
On constate actuellement au Faso :

un chômage chronique important et, en milieu rural, un chômage déguisé ;

un ralentissement de l’activité, économique ;

une hausse des prix des denrées de base ;

une rareté de ces denrées (mil, maïs, riz, niébé, fonio, arachide).

Ces constations caractérisent une situation de sous-emploi, et qui signifie que le Burkina n’utilise pas la capacité global de son appareil productif. En d’autres termes, le Burkina peut accroître la production, sans hausse notable des prix jusqu’à atteindre la capacité maximum de son appareil de production : cette capacité maximum est appelée niveau de plein emploi par les keynésiens.

Il faut souligner que la hausse des prix au Burkina n’est pas due à une forte croissance économique qui a entraîné une pression de la demande globale sur l’offre globale des biens et services. Au contraire, on note la coexistence de la hausse des prix et d’un chômage important. Cela caractérise une situation de stagflation.

La rareté des denrées de base est liée non seulement aux intempéries, mais surtout au fait que depuis la période coloniale jusqu’à nos jours, l’agriculture a été reléguée au second plan ; par ailleurs, la politique de revenus lui est défavorable. La politique agricole néo-coloniale actuellement appliquée au Burkina est la cause d’un déficit vivrier chronique, donc de hausse des prix des denrées alimentaires.

Comment lutter contre la hausse des prix dans une situation de sous-emploi. Les tactiques de lutte anti-inflationniste consistent généralement à agir sur les effets de l’inflation et sur ses causes. Le contrôle des prix est généralement la première mesure d’urgence prise pour enrayer la hausse des prix. Plusieurs autres mesures conservatoires peuvent être prises.

La réduction durable ou la prévention de l’inflation exige la réunion d’un certain nombre de conditions. Deux théories classiques ont été formulées pour expliquer les causes de l’inflation : l’inflation par la demande et l’inflation par les coûts.

L’inflation par la demande qui implique un excès de la demande monétaire sur l’offre globale (production) n’explique pas la hausse des prix des denrées de base au Faso, car les denrées de base ne sont pas l’objet d’une demande trop forte. L’expérience montre que les crédits à la consommation et à la production de ces denrées sont insignifiants ou nuls.

De même l’inflation par les coûts n’explique pas la hausse des prix des denrées de base au Faso, car cela signifierait que la main-d’œuvre y est très chère et les taux d’intérêts créditeurs aussi ; cela n’est pas exact, car ces denrées sont produites selon la mode de production familiale traditionnelle.

Les prix montent parce que la production des denrées de base se raréfie en même temps que les prix des produits importés montent. La hausse du prix du mil à Ouagadougou, vers la fin de l’année 2007, les récoltes à peine terminées, indique soit que les circuits de distribution sont inadéquats et doivent donc être réaménagés, soit qu’on en produit pas assez, soit que la hausse du prix du riz a déplacé la demande vers le mil, soit que la distribution n’est pas satisfaisante faute de routes praticables en toute saison.

De telles situations peuvent appeler des blocages arbitraires de certains prix ; le temps que des mesures d’accompagnement corrigent en profondeur la tendance initiale. En effet, bien que les hommes soient censés être la richesse du Burkina, il subsiste dans ce pays un chômage chronique important aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.

Il faut rappeler que l’agriculture occupe environ 90% de la population burkinabè. Des crédits bancaires permettraient aux producteurs de denrées de base d’embaucher de la main-d’œuvre, d’acheter ou de louer des charrues ou des tracteurs pour accroître la production en mettant en exploitation des terres qui, autrement, resteraient en jachère.

Outre cela, comme mesures d’accompagnement, on peut : - améliorer le réseau routier c’est-à-dire désenclaver les différentes régions du pays ;
promouvoir le transport des denrées de première nécessité. Et les banques ne devraient pas s’inquiéter, car la rareté des céréales dans le monde en général et au Burkina en particulier, garantit que les céréales se vendraient pour le remboursement des créances bancaires. Mais hélas, les banques refusent le crédit au cultivateur. Elles répriment ainsi la production agricole. Ce qui crée la rareté des céréales et donc la hausse de leurs prix.

Pour U. TAN. WAI (cf. les problèmes fiscaux et monétaires dans les pays en voie de développement Dunod 1967), l’absence de liaison entre le marché monétaire organisé et les marchés non organisés (prêteurs d’argent non professionnels, boutiquiers, agents divers) en Afrique se traduit par une double conséquence : d’une part, la concentration des crédits sur le secteur moderne et urbain et en contrepartie le manque d’intérêt pour le secteur rural et les petites entreprises. D’autre part, la carence du système bancaire moderne dans le financement du secteur traditionnel entraîne la prolifération de ces marchés "informels" où sont pratiqués, bien entendu, des taux usuraires qui, à leur tour, nourrissent l’inflation.

Les crédits bancaires peuvent aussi contribuer à l’amélioration de la productivité du monde rural. C’est donc les pouvoirs publics qui n’accordent pas suffisamment d’attention à la population rurale, les banques qui refusent le crédit au cultivateur et l’inflation importée accroît le coût des importations et certains commerçants prompts à répercuter la moindre augmentation de leurs coûts sur leur prix de vente qui expliquent la hausse des prix au Faso.

Les pouvoirs publics atteindront-ils l’objectif de développement pour le millénaire, soit une réduction de moitié du nombre des pauvres en 2015 ? Ont-ils vraiment pris le taureau par les cornes en ce qui concerne ce problème, ou bien faut-il croire que la pauvreté à la peau dure ? Les réponses à ces questions sont données par le fait que la paupérisation va croissante au Burkina. Le grand banditisme, la criminalité, la mendicité, la prostitution et les petits boulots du secteur informel qui se développent témoignent de cette réalité.

Pourtant la pauvreté n’est pas une fatalité au Burkina. Mais si la hausse excessive des prix n’est pas enrayée, le Burkina et la très grande majorité de sa population sombreront dans une pauvreté absolue. Pourtant une attention politique particulière à l’agriculture vivrière et à la population rurale ainsi qu’une attention bancaire particulière au monde rural concrétisée par des formules appropriées de financement de la production et de la consommation des denrées alimentaires contribueraient à accroître la production agricole, donc à la stabilité des prix.

Une attention politique est également à accorder aux problèmes de l’énergie, de l’eau potable et à l’infrastructure économique de base. Au Burkina, "terre des hommes", les hommes devraient être la richesse du pays, car quelqu’un a dit qu’il n’est de richesse que d’hommes et justement, on dispose actuellement de techniques de mobilisation des forces productives notamment à travers le crédit bancaire, c’est-à-dire la monnaie.

Or on constate un chômage structurel important et en milieu rural, un chômage déguisé. Ce chômage touche les jeunes et dans une certaine mesures, les moins jeunes, les diplômés et les non-diplômés. Il faut rappeler que les Burkinabè à l’étranger ont la réputation d’être ardents au travail et ils ont par cette ardeur contribué au développement de certains pays de la sous-région.

Comme le développement d’un pays ne se décrète pas, mais requiert la participation de toutes les couches sociales du pays, il est nécessaire que tous les bras et cerveaux valides (hommes et femmes sans discrimination de sexe), tous les partis politiques contribuent dans la justice sociale et l’équité, à l’œuvre commune qui permet le développement du pays.

Car aucun parti politique, fût-il mégaparti, élargi à ceux qui soutiennent le président, ne peut, eu égard aux tendances défavorables manifestées depuis longtemps, éviter à la très grande majorité des Burkinabè de sombrer dans la pauvreté absolue, laquelle pauvreté est une atteinte à la dignité humaine.

C’est l’exclusion et le clientélisme politiques, le régionalisme et la corruption qui, en faisant de l’économie burkinabè une économie de rente et non une économie productive, impose au Faso un rythme d’évolution à pas de tortue. Ce qui n’est pas suffisant pour enrayer la pauvreté.

De nos jours, un pays sous-développé sans ressources naturelles ou financières surabondantes ni pétrole peut prospérer. Par exemple, Israël, dans des conditions peu favorables, a atteint un niveau de développement respectable. Sur ce point, il est probable que le Burkina ait reçu une aide extérieure substantielle.

Pour qu’un pays sous-développé sans ressources abondantes se développe, il faut et il suffit que ce pays s’organise convenablement sur le plan technique et qu’il soit bien gouverné c’est-à-dire que la bonne gouvernance règne.

Le Burkina doit surtout compter sur ses propres forces pour son développement, car il est paradoxal que le Faso, terre des hommes, ne tire pas profit de cet atout, mais réserve seulement à la très grande majorité de ces fils la pauvreté comme richesse.

L’inflation est inhérente aux économies modernes. Des taux modérés d’inflation ne dépassant pas 4% de hausse des prix par an sont supportables. Mais l’inflation s’aggrave de nos jours. Et l’on peut être, au Burkina, en présence d’une inflation galopante ou hyperinflation dont les taux sont supérieurs à 20% par an. Les taux de cet ordre sont insupportables en raison des graves conséquences économiques sociales et politiques.

Il va de soi que si la paupérisation de la population devait aller croissante, alors s’imposeront aux Burkinabè conscients, déterminés et dévoués, aux hommes de bonne volonté, les solutions pour enrayer les hausses des prix : adoption d’une politique agricole appropriée, source d’un excédent vivrier permanent, financement bancaire du secteur traditionnel, et surtout que les populations rurales et urbaines frustrées et désenchantées, s’organisent pour contrer, par la voie des urnes, les effets économiques sociaux et politiques nocifs de l’inflation et éviter ainsi leur appauvrissement et la perte éventuelle de leur dignité humaine.

Ainsi, les populations du Faso et de la sous-région seront comme un poisson dans l’eau, c’est-à-dire tout à fait heureuses.

Toubé Clément Dakio,
Président de l’UDD

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