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Flambée des prix : 3 mois d’importation de riz, de lait, de "macoroni" sans douane

Publié le jeudi 28 février 2008 à 11h46min

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Après des mois de silence, le point de presse du gouvernement a repris, hier 27 février 2008, avec deux sujets à l’ordre du jour : la flambée des prix des produits de première nécessité et les dernières casses de Bobo, de Ouahigouya et de Banfora.

Après avoir réaffirmé la volonté du gouvernement d’avoir toujours une oreille attentive face aux souhaits de toutes les couches burkinabè, le ministre-porte-parole du gouvernement, Filippe Sawadogo, a annoncé la mesure issue du Conseil des ministres de ce mercredi 27 février 2008 : la suspension des droits de douane sur des produits tels le lait en poudre pour bébé, le lait concentré, les pâtes alimentaires (macoroni comme l’appelle l’homme de la rue), le riz et le sucre importé, le sel. En outre, les huiles et le sucre fabriqués au Burkina (SOSUCO, CITEC-Huilerie) connaîtront, en concertation avec lesdites sociétés, des baisses.

Ces mesures sont valables pour 3 mois renouvelables. Mais attention, a précisé le gouvernement, il y aura un temps de battement pour la simple raison que les anciens stocks que certains commerçants ont déjà sur place ne sauraient être concernés par ces mesures, car déjà dédouanés.

Pour le ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Baptiste Compaoré, de nombreux pays sont confrontés à ce phénomène de flambée de prix, mais le Burkina Faso est le premier à prendre des mesures. De plus, il a ajouté : "où a-t-on vu des commerçants se préoccuper de la flambée de prix... ? le problème des casses n’a rien à voir avec l’augmentation des prix...".

Et la question des stockages au niveau de Ouagarinter qui engorgent l’espace ? Selon le grand argentier, cet engorgement est du fait de ceux qui déclaraient moins de 3 millions d’importation pour échapper à la douane. "Nous leur avons fait comprendre que c’est du donnant-donnant... le gouvernement peut supprimer les pénalités, mais les commerçants doivent nous donner les frais factures...".

Est-ce que cette volonté du gouvernement d’augmenter l’assiette des recettes est due à une injonction de la Banque mondiale ? "La Banque mondiale nous incite à mieux recouvrer les recettes ; si sanctions il doit y avoir, c’est l’UEMOA qui peut les prendre...".

Combien vont coûter ces mesures de suppression de taxes douanières sur les produits ci-dessus cités durant les 3 mois ? A peu près 3 milliards, a répondu Jean-Baptiste Compaoré, et le gouvernement doit compenser ce volet qui rejoint celui des dépenses budgétaires, a-t-il dit en substance.

Comment va procéder l’Etat pour surveiller l’application des prix ? "Les mesures annoncées doivent être appliquées par les opérateurs économiques et, avec cette baisse des droits douaniers, les prix doivent baisser", a répondu Mamadou Sanou, le ministre du Commerce. Il ajoutera que pour la surveillance de ces prix, toutes les compétences sont sollicitées.

Enfin, pour ce qui est de la question sécuritaire, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), Clément Sawadogo, dira : "Les forces de sécurités ont interpellé des personnes (Ndlr : 155) et elles seront, pour celles dont la responsabilité est établie, sanctionnées selon les lois en vigueur". Pour le ministre en charge des Libertés publiques, il faut que cessent les arrangements à l’amiable pour les fauteurs de trouble et les casseurs ; désormais les casseurs seront les payeurs.

Enfin, interpellé sur la communication gouvernementale qui paraît bancale (rencontre tous azimuts après les casses), Filippe Sawadogo dira que la communication gouvernementale existe bien : "Elle n’a pas d’objectifs au départ, mais nous savons anticiper à partir de réalités et d’observations".

On retiendra donc de ce point de presse trois choses : les mesures douanières concernant certains produits de base, la volonté du gouvernement de poursuivre sa lutte contre la fraude douanière et fiscale, et, enfin, que le gouvernement est convaincu que les casses survenues le 20 février 2008 ont leurs causes ailleurs, mais ne sont pas relatives à la flambée des prix.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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Vos commentaires

  • Le 1er mars 2008 à 03:16, par ISAIE En réponse à : Flambée des prix : 3 mois d’importation de riz, de lait, de "macoroni" sans douane

    Avant toute chose , je tiens à saluer les mesures adoptées,même s’il a fallu que la situation dégénère avant.Il a été estimé un manque à gagner d’à peu près 3milliards dans les trois prochains mois, qui peuvent devenir 4,5,6...milliards.Je pense que de toute façon la lutte contre l’évasion douanière
    entre autres n’est qu’un début de solutionnement du problème.D’abord,même si elle est rigoureusement menée,elle ne permettra pas de réduire le déficit généré et ensuite il faut craindre(pourquoi pas ?) une baisse ou un dérèglement dans les exportations des produits concernés.Il faut plutôt s’atteler à préserver le coucon national autant faire que peut des effets désastreux de la moindre hausse du prix du pétrole.Difficile je l’avoue.Cela pourrait commencer par se tourner vers ce que nous pouvons produire et consommer sur place.Revitalisons notre agriculture en agissant vaillamment,de façon décidé et courageusement.Vu l’éventail de la population qu’elle occupe cela devrait avoir un effet positif sur le niveau de vie général de la population.Car c’est bien de cela qu’il s’agit.Nos heads n’ont tils pas une oreille vers le peuple ?Nous les savons capables ;qu’ils nous le montrent ;

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