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Conseil supérieur de la communication : Un atelier pour plus de performance

Publié le lundi 25 février 2008 à 10h44min

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Les 21 et 22 février 2008 à Dori, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a organisé un atelier de renforcement des capacités de ses conseillers et cadres administratifs.

Justifiant la tenue de cet atelier, le président de l’instance de régulation de l’information burkinabè, Luc Adolphe Tiao, a indiqué que "face aux nombreux défis auxquels son institution est confrontée, il importe de disposer " de compétences solides et performantes pour élaborer des règles et des normes de comportement à des fins collectives". Le souci d’avoir "une institution de qualité" qui joue son rôle avec efficacité et efficience, voilà donc l’esprit de cette démarche.

Laquelle dans sa déclinaison, a consisté en des communications, dont la première, livrée par le Docteur Emile Basga Dialla, portait sur le concept même de renforcement des capacités. Un concept qui selon le directeur exécutif du Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES) est "un processus endogène s’inscrivant dans le long terme et nécessitant une approche holistique". Il s’agit "d’activer" le potentiel existant, et de "le maintenir dans le long terme".

Cela pour rendre le personnel formé "consistant" (to be consistant en anglais) pour faire face avec efficacité et diligence à toutes les tâches. Cela dit, les séminaristes pouvaient rentrer dans le vif du sujet avec la deuxième communication livrée par Charlemagne Abissi, président de l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA) dont le thème était : "Les médias audiovisuels burkinabè face à la concurrence : cas de la radiodiffusion". Une communication qui a tourné autour de quatre axes (la nécessité pour les radios privées d’assurer une mission de service public, l’exigence de rentabilité, l’état de la concurrence et enfin, les recommandations) et qui, sans faire le procès des médias publics, n’en a pas moins souligné "la concurrence déloyale" que ceux-ci exerçaient vis-à-vis des privés.

Le conférencier a aussi insisté sur "l’étroitesse du marché publicitaire et sa faiblesse ainsi que l’inadéquation des campagnes proposées par les partenaires" qui leur rendent la vie difficile. Aussi, l’impossibilité d’appliquer les tarifs officiels de prestation, l’inaccessibilité de la publicité institutionnelle ainsi que la fiscalité "lourde" sont des handicaps sérieux. Son de cloche quasi identique chez Rémi Dandjinou, directeur général adjoint de Canal 3 TV qui traitait du deuxième volet du même thème portant sur la télévision.

Concurrence disproportionnée avec la chaîne publique, avec les télévisions étrangères qui, par le biais du satelliste "captent une grande partie des téléspectateurs des chaînes privées nationales", absence de cahiers des charges applicables à la télévision publique, concurrence de la vidéo domestique... les problèmes ne manquent pas. Face auxquels, le conférencier propose comme solutions, la réduction des contraintes d’ordre financier, l’instauration d’un véritable pluralisme en matière de télévision par une clarification d’un statut de la télé et la nécessité de reconsidérer son statut à l’image de celui de l’entreprise privée, la gestion saine de la publicité par une réorganisation du monde de la publicité...

Pour une information visible et lisible

La quatrième communication livrée par Stanislas Médah, chef de cabinet du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, a porté sur "la politique du gouvernement en matière de communication à l’heure des grands défis de l’information".
Une politique basée "sur la recherche d’une transparence des actions du gouvernement, la lisibilité et la visibilité de la politique gouvernementale". Car, "l’Etat est devenu une entreprise qui doit par la communication,faire connaître les services qu’il offre". Le conférencier a aussi fait cas de "la communication pour le développement qui trouve sa justification dans les missions d’éducation et de sensibilisation des populations par le gouvernement".

En termes de perspectives, le département qui porte la parole gouvernementale prône "l’approche d’unicité de lien et d’action pour les médias par un regroupement de la radio, de la télé et de la radio rurale". Un aménagement de l’organigramme du ministère permettra la création prochaine de cinq directions régionales de la Culture, du Tourisme et de la Communication, cependant que la création d’une direction du développement des médias viendra "renforcer les capacités des entreprises de presse, renforcer les financements de la presse et la réalisation des statistiques, sur les médias". Stanislas Médah a également annoncé "le transfert prochain des émetteurs de Kamboinsin à Boudtenga".

Les deux dernières communications ont porté respectivement sur "l’Education aux médias au Burkina Faso" avec Emile Pierre Bazyomo et "Le plan d’attribution des fréquences numériques et les nouveaux services de diffusion dans l’audiovisuel" avec Constant Simporé. Se satisfaisant du fait que le CSC ait adopté "la signalétique comme moyen de protection de la jeunesse face à certaines productions audiovisuelles", M. Bazyomo a souligné que pour certains, l’éducation aux médias est "un luxe pour l’Afrique", les préoccupations des Africains en matière d’éducation se trouvant dans "l’accès à l’instruction et à l’alphabétisation".

Cependant, les médias étant dans "la vie quotidienne du Burkinabè", l’éducation aux médias, n’est pas un luxe pour eux. De ce fait, il a souhaité que le CSC avec son expérience de l’adoption de la signalétique "devrait lancer ou favoriser le lancement d’une vaste concertation transversale qui permette d’aboutir à la mise en place d’un mécanisme de promotion de l’éducation aux médias". Car, "ce n’est qu’en faisant de l’éducation aux médias que l’esprit de la signalétique pourra prendre corps et atteindre les objectifs escomptés".
Dans cette optique, le président Luc Adolphe Tiao a annoncé la tenue prochaine d’un atelier sur "la violence dans les médias", qui permettra d’ouvrir ce chantier salvateur. La série d’interventions a attiré l’attention des participants sur "la rareté" de la ressource que constitue le spectre radioélectrique. Ce qui nécessite qu’elle soit utilisée et gérée "avec le plus grand soin, afin d’éviter les encombrements et les brouillages".
Un exposé technique s’en est suivi, axé sur le cadre international et les nouveaux services et les technologies de diffusion dans l’audiovisuel moderne.

A noter que toutes les communications ont été suivies d’échanges nourris, notamment des contributions qui ont permis de les enrichir. Toutes choses qui ont amené le président Tiao, à promettre un autre atelier avec au centre des discussions, les médias publics. Six recommandations ont sanctionné les travaux parmi lesquelles une portant sur "les passerelles" à établir entre le ministère en charge de la Communication et le CSC pour une collaboration efficace, efficiente et porteuse d’avenir pour le monde des médias.

Boubakar SY

Sidwaya

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