LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Flambée des prix : De quels efforts parle le gouvernement ?

Publié le mardi 12 février 2008 à 10h36min

PARTAGER :                          

La dernière sortie du gouvernement face à la flambée des prix a fait réagir ce lecteur dans les lignes qui suivent.

"Par un communiqué solennel lu à la Télévision nationale le 7 février 2008, le gouvernement annonçait des mesures énergiques pour contrer la hausse des prix des produits de première nécessite. A la fin de la lecture, je me suis demandé quelles étaient ces mesures.

En réalité, dans le contexte actuel d’un système libéral, que peuvent faire ces gouvernants si ce n’est nous servir le bla-bla-bla déjà connu ? A défaut de résoudre ce problème, pourquoi alors le compliquer

Néanmoins, il est dit quelque part que des efforts ont été consentis par le Laboratoire national de santé publique (LNSP) et par l’Inspection générale des affaires économiques.

Je me suis alors procuré ces documents montrant ces fameux efforts. A leur lecture vous restez pantois, et pour cause !

Les arrêtés n° 08 008 et n° 09 008 du dimanche 14 janvier 2008 donnent l’exclusivité du contrôle de tous les produits de première nécessite (riz, tomate, huile...) au LNSP. L’IGAE, elle, ne s’occupant que de la ferraille.

Là où la situation se corse, c’est quand on y lit que le LNSP perçoit pour ses « analyses « des sommes à vous décourager de toute importation. En effet, il y est écrit que si vous importez jusqu’à 10 tonnes de sel, vous devez payer la somme de 51 800 F CFA au LNSP, sans oublier les autres charges (de douanes et autres). Au cas où votre importation est supérieure à 10 tonnes, c’est la bagatelle de 155 400 F CFA que vous devez au LNSP. Il en est de même pour le savon, pour lequel l’importateur doit cracher au bassinet du LNSP entre 150 000 et 270 000 F CFA en fonction du tonnage importé. Ce sont au total 42 produits qui sont visés par ces arrêtés.

C’est ainsi, par exemple, que l’importateur doit payer au LNSP :

- de 246 000 à 555 300 F CFA pour la farine de pain ;
- de 136 200 à 302 600 F CFA pour le savon ;
- de 295 600 à 626 600 F CFA pour le lait ;
- de 405 900 à 676 500 F CFA pour le sucre ;
- de 275 800 à 551 600 F CFA pour le riz.

Il en ainsi pour plusieurs autres produits de première nécessité.
Or, aux dires des commerçants, il s’agit d’un bout de papier appelé certificat de qualité provisoire qui vous est délivré quelques minutes après payement afin de vous permettre de sortir de la douane et de vendre.

Intrusion inqualifiable du LNSP

Ce qui est incompréhensible dans cette affaire, c’est l’intrusion inqualifiable du LNSP dans le circuit des importations.

Ensuite, c’est la taxation au poids ou au volume appliquée par cette structure. Comment peut-on, en effet, dire que l’importation d’un kg de sel vous coûte 51 800 F de frais d’analyse tandis que si vous importez 11 tonnes, vous devez débourser 155 400 F pour l’analyse du même sel ? Comment voulez-vous alors que les prix ne flambent pas ?

Tout ceci s’apparente à un rackett organisé qui ne dit pas son nom.

Les textes ont été signés le 14 janvier 2008, c’est-à-dire un dimanche. (NDLR : le 14 janvier 2008 a été un lundi) Qu’est-ce qui urgeait tant, si ce n’est pour renflouer les caisses du LNSP dont le personnel, à travers la presse, laissait apparaître son mécontentement de plus en plus grandissant ? L’on comprend dès lors cette précipitation et ces pressions multiformes du genre "vous me livrez les commerçants, ou le LNSP ferme".

De quels efforts alors parlez-vous, messieurs du pouvoir ? Vous savez que le LNSP n’a pas sa place dans le cordon douanier et vous savez que l’intervention d’intermédiaires nouveaux dans un circuit commercial influence négativement les prix. Le commerce n’étant pas une oeuvre de charité, il est évident que ces différentes sommes perçues se répercuteront fatalement sur le panier de la ménagère.

En faisant un tour à Ouagarinter ou à Ouaga-gare, vous vous rendrez compte que les aires sont vides car avec ces multiples taxes et autres tracasseries, beaucoup de nos opérateurs préfèrent désormais vendre leurs produits dès le port.

Messieurs du pouvoir, éliminez ce genre de parasites, trouvez d’autres sources de financement de vos structures que l’on crée avant de se demander ce à quoi cela va servir et comment les faire fonctionner. Vous aurez alors commencé à fournir de gros efforts pour soulager le consommateur."

Un lecteur

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique