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CAN 2008 : La tradition respectée

Publié le mardi 12 février 2008 à 09h39min

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Ainsi donc et comme le laissait présager leur prestation remarquable face au Lions Indomptables le 22 janvier 2008, les Pharaons d’Egypte sont montés sur la plus haute marche du podium lors de la 26e Coupe d’Afrique des Nations de football.

Avec l’Egypte, le Cameroun, le Ghana et la Côte d’Ivoire qui composaient le quatuor final, nous font dire qu’une fois de plus, la tradition aura été respectée lors d’une CAN, avec la mainmise des vraies nations de football sur le tournoi. L’Egypte d’abord, sacrée pour la sixième fois est l’héritière d’un football qui s’est toujours imposé tant au niveau des clubs qu’à celui des Nations. Abou Treika, Mohammed Zidan et le gardien volant Kamal Tawfik El Hadary sont les dignes successeurs des Mahmoud Al Gowary, Hassan Shehata, Mahmoud Al Khatib, Hossam Hassan qui, dans les décennies 60, 70, 80 et 90 ont écrit de glorieuses pages du football égyptien.

La génération actuelle, fruit d’un football structurellement fort et habitué à la victoire, ne pouvait que rafler la mise malgré quelques handicaps, dont celui d’un buteur de race compensé par la capacité de ce football collectif de générer des buteurs inattendus comme le médian Mohamed Hany. Si le football égyptien s’est maintenu en haut de la vague, son adversaire d’un jour, le Cameroun est en train de vendanger l’héritage. La faute à une organisation interne de plus en plus déficiente qui a ramené des « monstres » comme le Canon de Yaoundé et le Tonnerre de Douala, au rang de faire-valoir sur l’échiquier continental.

Malgré la capacité de ce football a généré des joueurs de talent « dopés » sans doute par le prestigieux passé, le Cameroun 2008 a montré des lacunes rédhibitoires au haut niveau. Faiblesse technique criante, manque de dépositaire de jeu (dans le temps, la « folie » des Théophile Abèga, des Grégoire Mbida « Arantès » et des Paul-Louis Mfédé venaient égayer ce jeu très physique) et vieillissement des cadres ont empêché l’immense talent d’Eto’o Fils de s’exprimer. Il faudra vite se remettre au travail pour ne pas être bientôt un « has been » comme la Guinée, la RD Congo et dans une moindre mesure le Maroc.

Un statut qui était celui du Ghana il y a peu, et que le pays d’Abedi Pelé a abandonné par le biais d’un assainissement drastique du milieu du football et la mise en place de structures formatrices performantes. Après sa longue traversée du désert, le Ghana joue à nouveau les premiers rôles, avec cette demi-finale qui sonne comme un réveil, après une première à la Coupe du monde 2006 soldée par un parcours honorable. La Côte d’Ivoire enfin qui joue dans la cour des grands depuis un lustre, revient elle aussi de loin. Après la génération dorée mais sans couronne des Laurent Poko et Manglé Cissé, celle « spontanée » des Abdoulaye Traoré et Gadji Celi Saint Joseph a offert au pays, son premier trophée en 1992.

Surfant sur cette vague porteuse, des mécènes comme Roger Ouegnin et Simplice de Messe Zinzou ont posé des bases solides pour le football ivoirien. Les Kolo Touré Habib et autres Baky Koné en sont les premiers fruits. Il faudra cependant quelques victoires probantes à l’école ivoirienne pour ancrer le culte de la victoire dans les esprits, comme c’est le cas dans les trois autres pays. Mais, dans l’ensemble, la tradition a été respectée, preuve s’il en était besoin que « celui qui ne sait pas d’où il vient, ne saura jamais où il va ». A méditer pour le football burkinabè en quête de reconnaissance et de statut.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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