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Football africain : On n’est vraiment jamais leader par hasard !

Publié le lundi 11 février 2008 à 10h06min

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24 heures avant, Ghanéens et Ivoiriens, à défaut de grives, auront mangé des merles en jouant la petite finale qui s’est soldée par le score sans appel de 4 buts à 2 pour les Black Stars. Cette rencontre des perdants aurait en fait pu être la finale sous forme de derby ouest-africain n’eût été la naïveté des Black Stars contre les Lions camerounais plus indomptables que jamais et l’excès de confiance des Eléphants qui s’y voyaient déjà. N’avaient-ils pas déjà sablé le champagne et imprimé des tee-shirts à l’effigie des "nouveaux champions !"

Or donc, la cuirasse avait un défaut et cette Côte d’Ivoire, présentée dès le début de l’épreuve comme l’un des super favoris et qui jouait, il est vrai, avec beaucoup de panache et d’efficacité, aura montré ses limites notamment celles de ses trois gardiens et de ses défenseurs. Sinon, comment comprendre que la maison orange se soit écroulée subitement en encaissant 8 buts lors de ses deux dernières sorties ? Il eût sans doute été bon que le pays hôte jouât la finale contre son voisin ivoirien. Il eût sans doute été bon, nonobstant les ressentiments qu’on peut avoir pour diverses raisons pour la bande à Drogba, que la Côte d’Ivoire se hissât sur la plus haute marche du podium. Qu’est-ce que ça aurait été une formidable cerise sur le gâteau de la paix si les poulains de Gérard Gili étaient repartis à Abidjan avec le trophée continental !

Mais tout compte fait, c’est une belle leçon de modestie pour ces jeunes gens qui doivent désormais savoir qu’un match n’est jamais gagné d’avance et que l’humilité est la marque des grands. Les Egyptiens par contre auront été à la hauteur de leur réputation. Déjà détenteurs du trophée arraché chez eux en 2006, pour la 5e fois, ils venaient au Ghana avec la ferme intention de conserver leur couronne. Et ils annoncèrent la couleur dès leur première sortie en mitraillant... le Cameroun (4-2).

Il faut reconnaître que des 16 équipes de cette CAN 2008, les Pharaons étaient sans conteste au-dessus du lot. Solides derrière, efficaces devant, avec un milieu qui a joué à merveille son rôle de courroie de transmission, les enfants du Nil formaient sans doute le meilleur collectif avec à l’intérieur de solides individualités à l’image de Zidan ou de Hosny. Une fois de plus, l’école égyptienne aura fait étalage de toute sa classe et on a beau chercher des déchets dans son jeu, on n’en voit pas.

A l’opposé, le Cameroun, tout au long du tournoi, aura proposé un football un peu brouillon, mais servi par une condition physique irréprochable (comme à l’accoutumée). En montant donc en puissance au fil des rencontres, les Lions Indomptables dont il faut se garder de vendre la peau avant de les avoir terrassés, seront donc finalement parvenus là où pas grand monde ne les attendait surtout après la raclée égyptienne.

Mais on le sait, à ce stade, c’est souvent le plus déterminé, celui qui en veut le plus qui parvient à ses fins et vu sous cet angle, il faut reconnaître que ces Camerounais ont souvent eu un cœur de lion même s’ils ont montré lors de cette finale qu’ils ne méritaient pas de gagner, faisant étalage d’incroyables lacunes, manquant de rigueur et de précision, parfois incapables d’aligner trois ou quatre passes de suite. Un jeu donc approximatif marqué notamment par "l’exploit individuel" du vieux lion et capitaine, Rigobert Song, seul responsable de l’unique but qui a scellé le sort de cet ultime match. Pour lui, c’est sans doute l’heure de la retraite internationale qui a sonné.

Somme toute, cette finale aura été la rencontre au sommet,au demeurant fort logique, de la constante détermination et du génie, puisqu’en 26 éditions, les deux finalistes d’hier totalisent à eux seuls dix trophées, dont six désormais pour les Pharaons qui auront récité à la perfection leurs gammes. Un spot publicitaire de chez nous le dit si bien : "On n’est jamais leader par hasard". Les protégés d’Hassan Shehata l’auront une fois de plus démontré.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur

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