Ce sont les Pharaons qui ont été les premiers à ouvrir la marque par l’intermédiaire de Hosni Ald Raboh. Mais très vite, Manucho rétablit la parité et relance le match. Le salut des Egyptiens viendra de Amr Zaki à quelques minutes de la pause. De retour des vestiaires, les Pharaons lutteront pour préserver leur camp des assauts angolais. Les Palencas Negras sortent ainsi de la compétition. Ils ont au moins le mérite d’avoir servi aux amoureux du ballon rond, un football alléchant digne d’une équipe cohérente dans le jeu.

En demi-finale, les Egyptiens croisent le capitaine Didier Drogba et sa troupe. Nul besoin de dire que c’est un match au sommet. Toutes les deux formations auront fort à faire ce jeudi 7 février. Bien malin qui saura pronostiquer le vainqueur. Au moment où nous mettions cet article sous presse, l’adversaire du Ghana aux demi-finales n’était pas encore connu. Le dernier match des 1/4 de finale entre le Cameroun et la Tunisie était toujours en cours.

B.L.Y

La thérapie des Lions Indomptables

C’est le défenseur André Bikey qui a révélé le secret. Tous se demandaient comment le Cameroun s’y est pris pour relever la tête après les quatre gifles infligées par l’Egypte dans son premier match. "Après le premier match, nous nous sommes tous assis par terre avant la séance suivante d’entraînement et nous nous sommes dit qu’il n’était pas possible pour une équipe comme la nôtre de quitter si tôt le tournoi". Une pratique du yoga qui a payé.

Jérémie NION
Envoyé spécial au Ghana

Les échos de la CAN 2008 : Le monsieur billet de la CAN viré

Le Comité local d’organisation de la CAN 2008 a décidé d’agir dans le problème récurrent des fraudes constatées dans le système de billetterie. Ainsi, la tête du directeur opérationnel adjoint, Andy Sam, est tombée. On lui reproche le manque de transparence dans la distribution des billets. Les Ghanéens sont vraiment en colère noire depuis le début de la compétition face à la difficulté qu’ils ont de se trouver un ticket d’entrée au stade le jour des matchs des Black Stars. En général, les billets sont vendus au marché noir à des prix exorbitants.

Nouzaret avoue sa culpabilité

Après la défaite de la Guinée que Robert Nouzaret qualifie de "une bonne rouste" contre la Côte d’Ivoire, en quarts de finale de la CAN-2008, l’entraîneur de Syli a exclu toute démission pour dire que sa "volonté reste la même : préparer les éliminatoires de la Coupe du monde 2010". Toutefois il avoue être coupable de la défaite : « Quand on fait certains choix tactiques et qu’on prend un carton, on est responsable. Je suis responsable. On a eu trop de déchets techniques. J’avais mis une équipe qui pouvait gêner les Ivoiriens, j’y ai cru. Malheureusement, le cadeau est venu encore une fois de la défense, comme si on disait aux Ivoiriens : Vous peinez à marquer, on va vous aider un peu.. On se dit qu’il aurait mieux valu ne pas se qualifier pour prendre une raclée pareille, mais c’est le football."

Ballon d’or africain : Didier Drogba parle

Au lendemain de l’écrasante victoire des Eléphants de la Côte d’Ivoire, Didier Drogba s’est expliqué sur sa position concernant le Ballon d’or et son refus de faire le déplacement de Lomé. Il confirme les rumeurs de vote-sanction contre lui et se retire de tout vote dans le futur en Afrique.
« Pas mal de choses ont été dites ces derniers jours concernant l’attribution du Ballon d’or africain. J’ai préféré attendre que le quart de finale soit passé pour en parler. D’un commun accord, on a décidé avec la sélection d’atteindre un objectif très fort, qui est la victoire ici, au Ghana . C’est ma priorité. Bien sûr, recevoir le Ballon d’or aurait été une fierté pour moi. Tout le monde sait à quel point j’ai été honoré l’an dernier quand on me l’a donné. Vendredi, j’étais même prêt à envoyer ma femme chercher le trophée au cas où je serais le vainqueur. Tout le monde connaît mon attachement pour cette distinction.

Mais, dans l’après-midi, j’ai reçu un coup de fil d’un haut responsable de la CAF. Il m’a dit que si je ne venais pas à la cérémonie, les règles seraient changées : que je ne serais plus premier et que le prix serait attribué au second, Frédéric Kanouté. Ça me gène un peu de parler de ça, c’est un joueur de talent, qui mérite le Ballon d’or, comme Essien. Ce sont les joueurs qui font le football africain aujourd’hui. Mais, au-delà du vote, ce sont les propos tenus qui m’ont surpris. On travaille tous pour mettre le continent africain très haut, il y a une grosse présence médiatique au Ghana pour un tournoi très critiqué dix ans auparavant. Alors, à un moment donné, on doit tous tirer dans le même sens. Comme je ne pense pas que ce genre d’attitude honore l’Afrique, j’ai décidé de me retirer de tout vote pour les prochaines élections du Ballon d’or.

J’estime que cette compétition a perdu de la valeur à mes yeux. Je suis un simple joueur, la décision que je prends ne dérangera pas grand monde. C’est juste pour moi. Si j’ai refusé d’aller à Lomé, c’est d’abord pour mes partenaires, car on n’organise pas un tel évènement à deux jours d’un quart de finale. Je ne m’y suis pas rendu, aussi, car le fils d’Ulrich Stilieke (le sélectionneur, remplacé au pied levé par Gérard Gili quelques jours avant la CAN) est décédé. C’est pour ça que j’ai cru bon d’y envoyer ma femme. Mais, malheureusement, elle n’était pas la bienvenue... »

Le Ghana a déjà gagné sa CAN

IIl ne faisait pas beau d’être Nigérian hier matin à Accra. Les Ghanéens riaient au nez de tout ce qui est nigérian. Un flic faisant semblant de contenir les railleries de ses compatriotes nous glisse : « vous ne pouvez pas imaginer comment nous sommes heureux de gagner. Maintenant les Black Stars peuvent perdre. La CAN est gagnée ; l’ennemi est vaincu ! » Accra a été inondée par des foules en liesse.

Et comment ne pas être frappé par ce fou qui a retrouvé sa luicidité après la victoire des Black Stars que nous avons surpris dans la rue en train de répéter, le point levé « Black Stars, Black Stars » ? Ce matin, toute la presse locale ne tarissait pas d’éloges en l’endroit de Essien et ses camarades. Entre le Ghana et le Nigéria, la rivalité est légendaire. Du coup on comprend la détresse dans l’autre camp. Tous les pêchés d’Israël sont jétés sur le coach Bétis Vogts, qui, il faut l’avouer a été coupable de mauvais choix tactiques. Pendant que son attaque montrait des signes d’essoufflements, lui a préféré changer des défenseurs.

Le manque de pression a permis aux Ghanéens d’être constamment à l’attaque. Naturellement, la presse est unanime. « Ce type doit partir », « ce gars-là n’est pas un entraîneur » lit-on dans la presse locale. En tous les cas, ce quart de finale a tenu ses promesses. Mieux, il y a eu plus de peur que de mal. En effet, la police nationale avait des raisons de craindre pour des débordements, voire des affrontements.

Le chef de la police ghanéenne, Patrick Acheampong, disait samedi que son service fournira suffisamment de personnel de sécurité pour assurer la paix et la tranquillité dimanche. Une autorité policière du Ghana, Burkinabé d’origine nous a révélé qu’en fait cette rencontre était « classée haut risque et que la victoire du Ghana a permis, sans doute d’éviter les incidents ». En tous les cas, la qualification du Ghana a un autre mérite, celui de pouvoir maintenir un peu d’intérêt du public pour cette CAN.

Rassemblées par Jérémie NION
Envoyé spécial au Ghana