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Djan Nakan Vincent de l’ARECA : « L’anacarde est une solution aux difficultés du coton »

Publié le lundi 4 février 2008 à 12h40min

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Le Salon africain de l’agriculture, de l’hydraulique et de l’élevage (SAAHEL) regroupe différents experts du domaine à l’image de l’Autorité ivoirienne de régulation du coton et de l’anacarde (ARECA). Le responsable de la filière anacarde, Djan Nakan Vincent, parle de leur participation au salon.

Sidwaya (S). : Quelles sont vos attentes en venant à ce salon ?

Djan Nakan Vincent (D.N.V). : En venant à ce salon, il s’agit pour nous de présenter les potentialités de l’agriculture ivoirienne plus précisément le coton et l’anacarde. Ce sont ces deux produits que nous régulons. Nous voulons permettre aux opérateurs économiques de pouvoir nouer des relations d’affaires.

S. : Quelle place occupe l’anacarde auprès des cultivateurs ivoiriens face au café et cacao ?

D.N.V. : Aujourd’hui l’anacarde a évolué de façon spectaculaire. En 1990, la production était de 5000 tonnes, en 2007 nous sommes à 280 000 tonnes et la quasi totalité de la production est exportée en Inde. Notre ambition est de transformer notre production sur place parce que le nom de la Côte d’Ivoire est ignoré par les pays importateurs dans le produit fini.

S. : Combien rapporte l’anacarde à la Côte d’Ivoire ?

D.N.V. : Nous sommes à environ 50 milliards de F CFA de chiffres d’affaires avec environ 25 mille planteurs de l’anacarde. Ces planteurs combinent la culture du coton avec celui de l’anacarde. Chaque partie de la Côte d’Ivoire est adaptée à une culture. Le nord ivoirien est adapté au coton, à l’anacarde et à la canne à sucre.

S. : Avez-vous déjà eu des contacts ?

D.N.V. : Nous avons eu des contacts avec des producteurs de l’anacarde, des acheteurs.

S. : Quels sont les produits finis de l’anacarde ?

D.N.V. : Nous avons plusieurs types de produits finis. Le premier ce sont les amandes (sous de cacahouète). Nous pouvons citer l’huile de l’anacarde. A partir de l’amande, la fabrication des produits cosmétiques est possible sans oublier les produits pharmaceutiques. Avec l’amande, nous pouvons faire du pain, des gâteaux.

S. : Au regard des difficultés du coton, est-ce que l’anacarde se présente comme une voie de sortie pour les cotonculteurs ivoiriens ?

D.N.V. : Justement. Avec les difficultés des sociétés de coton, nous constatons plus d’intérêt des cultivateurs pour l’anacarde. Des visiteurs sont étonnés d’apprendre que la Côte d’Ivoire est le premier producteur africain de l’anacarde et quatrième mondial.

S. : Malgré la rentabilité de l’anacarde, pourquoi ce produit est aussi méconnu ?

D.N.V. : Tous les pays producteurs ne consomment pas leurs produits agricoles. La politique est basée sur l’exportation. Conséquence, nous produisons l’anacarde, mais nous ne connaissons pas le produit. Socialement, des gens pensent que la consommation de l’anacarde associée au lait cause la mort. J’ai déjà prouvé le contraire en consommant l’anacarde avec le lait. L’anacarde ne tue pas. C’est un produit qui a des qualités. C’est au fil du temps que nous allons réussir à valoriser ce produit agricole. L’anacarde est une plante pérenne, c’est peut-être l’inconvénient. Au plan de l’environnement, l’anacarde ne cause pas de problème. La plante a été au début introduite pour freiner l’avancée du désert.

S. : Quelle est la mission principale de l’ARECA auprès des cultivateurs ?

D.N.V. : Notre but est d’orienter, de diriger, de conduire et de signer des accords.

S. : Que pensez-vous de ce type d’initiative (le salon) ?

D.N.V . : Ce genre de rencontre est à recommander parce qu’il permet aux opérateurs économiques de nouer des relations d’affaires. Ce salon est à renouveler.

Alassane KERE

Sidwaya

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