Il est rapidement prêté au club espagnol de deuxième division Leganes pour la saison 97/98, pendant laquelle il marque 3 buts en 28 matches Guss Hiddink, l’entraîneur madrilène d’alors, décide de le récupérer l’année suivante.

Eto’o ne joue toujours pas, car l’entraîneur n’est pas toujours libre de ses choix. Il est prêté au club de Majorque (Espagne) pour la saison 99/2000, où il inscrit 6 buts en 12 matches. La même année, le futur prodige remporte les jeux olympiques avec la sélection camerounaise. De retour à Madrid, il ne joue toujours pas et retourne à Majorque.

Il évolue sous les couleurs de ce club de 2000 à 2004, quatre années pendant lesquelles il marque 48 buts en 120 matches et remporte une coupe d’Espagne en 2003. Au niveau international, il gagne la Coupe d’Afrique des nations 2002 et joue la finale de la Coupe des Confédérations en 2003.

Le Camerounais aimerait rester en Espagne, mais regarde vers le championnat anglais et négocie avec Arsenal. C’est alors que le président du FC Barcelone le contacte et signe un précontrat avec lui, ce que le Real Madrid refuse en affirmant qu’il a besoin d’Eto’o. Celui-ci, dit-on, a déjà le cœur catalan. Dès sa première saison (2004-2005), il inscrit 24 buts en 37 matches au niveau national et 4 en 7 matches au niveau européen.

La même année, il est sacré champion d’Espagne et meilleur joueur africain 2004 pour la deuxième fois consécutive. Aujourd’hui, Eto’o en est à 18 buts en 19 matches avec le Barça. Voilà un peu campé l’itinéraire de l’enfant de Nkon, dont une bohémienne a peut-être prédit le destin. A cette 26e Coupe d’Afrique des nations de football, Eto’o est en train de confirmer qu’il a de l’étoffe. Et pourtant, il avait connu pas mal de problèmes de blessures avant la compétition.

Revenu trois semaines avant le début de la CAN avec un nouveau look, beaucoup de cheveux et de barbe, le Barcelonais vient d’établir un record en devenant le meilleur marqueur de l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations de football. En effet, il a réussi un doublé lors de la victoire de son équipe, 3-0, contre le Soudan. Il compte à présent 16 buts en phase finale, deux de plus que le précédent recordman, l’Ivoirien Laurent Pokou (14 buts) en 1970. A l’entendre, il est content d’avoir égalé ce record.

En plus, il se donne les moyens d’aller au-delà de ce record. Il l’a égalé à 26 ans et il a la possibilité, parce qu’encore présent à cette CAN, de marquer d’autres buts. « Et puis, si Dieu me l’accorde, je jouerai d’autres CAN et marquerai certainement encore des buts. Pour graver mon nom dans cette belle histoire du football africain », a-t-il ajouté. En tout cas, les Lions Indomptables étant qualifiés pour les quarts de finale, il a les moyens de faire trembler encore les filets, puisqu’il est pour le moment le meilleur buteur avec 5 réalisations.

Eto’o est un joueur sans façon qui monte sur le terrain pour gagner. Son comportement sur la pelouse est un exemple à suivre, puisqu’il n’est pas un râleur. Les jeunes qui veulent emboîter le pas au Lion se doivent d’avoir un caractère ouvert, le triomphe modeste pour cueillir un jour des lauriers comme lui.

Justin Daboné

L’Observateur