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Réformes politiques : Le plan Marshall du "Chat noir"

Publié le vendredi 1er février 2008 à 11h00min

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Emile Pargui ParéEn usant un peu de la loupe, l’on pourrait comparer les propositions de réformes faites par le Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF) à un mini-plan Marshall politique, à l’image de ce programme économique qui avait été signé par un président américain, Harry Truman, pour aider à la reconstruction de l’Europe après la 2e Guerre mondiale.

En effet, le parti de celui que l’on appelle affectueusement le « Chat noir » ne parle pas de modifier seulement un des documents de l’imposant lot de nos lois régissant le pouvoir et les élections, mais plutôt de faire une lessive générale avec de fortes doses de détergents. D’abord, il y a cette proposition de nettoyage de la Constitution (Ndlr : qui ne sera heureusement pas faite au Karcher, comme le disait un ancien ministre français devenu aujourd’hui président) particulièrement au niveau du pouvoir du chef de l’Etat. Pourquoi ?

Parce que le MPS/PF est convaincu que « le président par les pouvoirs étendus que lui donne la Constitution domine et écrase même les autres pouvoirs au point que son pouvoir devient, dans la pratique, un pouvoir personnel ». Emile Paré et les fidèles militants de son parti proposent donc ceci : le remplacement de ce régime présidentiel par un régime semi-présidentiel et semi parlementaire qui permettrait non seulement une séparation nette des pouvoirs, mais un équilibre des pouvoirs.

Le Code électoral doit, selon les dirigeants du parti, dont le siège est situé à Paspanga au 1040, recevoir aussi un vigoureux coup de brosse. Un lifting qui viserait à corriger les insuffisances et incohérences du principal document qui régente l’organisation des élections au Burkina Faso. Sans oublier la Loi portant statut de l’opposition, adoptée en 2000 qui doit aller au pressing du MPS/PF. Cette Loi n’a jamais eu un décret d’application.

Le parti trouve que toutes les tentatives pour faire appliquer cette loi ont échoué. « Le président de l’Assemblée nationale, chef de file de la majorité, s’est autorisé, on ne sait sur quelle base, de désigner par un arrêté de l’Assemblée le chef de file de l’opposition », a précisé le président du parti. Enfin, la quatrième et dernière révision proposée par le Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral sera la Loi portant financement des partis politiques.

Aux termes de celle-ci, seuls ceux ayant recueilli au moins 5% des suffrages peuvent bénéficier du financement hors campagnes électorales. Selon les calculs du MPS/PF, en application de cette loi, seuls le CDP (58,85%) et l’ADF/RDA (10,7%) bénéficieront du financement public de 2007 à 2012. Visiblement outré, le Chat noir s’en est inquiété : « L’iniquité est alors évidente et l’on peut imaginer les conséquences quant à l’avenir du processus démocratique ».

En somme, c’est un programme visiblement bien fourni que le président du parti a présenté à la presse. Mais l’on est tenté de faire remarquer que c’est bien, toutes ces propositions. Encore faut-il les faire passer ! Pour cela, le MPS/PF propose au président du Faso de convoquer des assises nationales en vue de la réorientation du processus démocratique, de la relance, du recentrage de ce processus ou de la refondation politique. En attendant, le principal animateur du jour a informé que le parti ferait connaître le contenu des réformes aux autres chefs de partis et aux plus hautes autorités du pays.

Issa K. Barry

L’Observateur

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