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CAN 2008/ Côte d’Ivoire#Mali : Les Aigles passent à la trappe

Publié le mercredi 30 janvier 2008 à 09h58min

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La hiérarchie a été respectée dans le groupe B, serait-on tenté de dire après la qualification de la Côte d’Ivoire et du Nigeria pour les quarts de finale. En effet, la Côte d’Ivoire n’a fait aucun cadeau à ses frères francophones du Mali.

Les Eléphants de Didier Drogba, déjà qualifiés, s’imposent facilement et éliminent le Mali, qui quitte la CAN la tête bien basse. Jean François Jodar, le coach malien était persuadé que son homologue, Gerard Gili, laisserait au repos certains cadres, tels Didier Drogba, Kolo Touré, toute chose qui permettrait aux Aigles de poser le jeu. Mais comme le Maroc face au Ghana, les Maliens ne pouvaient espérer se qualifier en jouant de la sorte. Même si un nul aurait suffit.

Leur manque d’envie et les gâchis dont ils ont fait preuve ne pouvaient leur éviter de quitter le tournoi. Cela d’autant plus que la rencontre avait commencé de la pire façon pour le Mali, avec un but de Drogba dès l’entame du match. Seuls Dramane Traoré et son coup de tête sur la barre transversale à la 6e minutes ont fait illusion. Mais c’était bien peu. Les buts ivoiriens sont l’œuvre de Didier Drogba à la 10e minutes, Zorro à la 50e et Sanogo à la 85e minute. La Côte d’Ivoire qui bouscule tout sur son passage (3 matchs, 3 victoires) affrontera la Guinée en quart de finale.

Les Nigérians peuvent dire merci aux Eléphants, eux que bon nombre de pronostiqueurs avaient mis "out" après le nul concédé face au Mali. Ils ont certes, battu le Bénin 2-0 et se qualifient au goal avérage. Face au Ghana, les Nigérians doivent montrer un autre visage car depuis le début de cette CAN, les Super Eagles n’ont pas sorti le grand jeu. Ce soir, la rencontre Cameroun#Soudan sera très attendue car la victoire est impérative pour les Lions indomptables s’ils veulent continuer la compétition. L’Egypte déjà qualifiée affronte la Zambie qui totalise 3 points comme le Cameroun. De beaux duels en perspective.

Joël ZOUNDI


Alain Giresse coach du Gabon : La CAN est une Ligue des champions ou un Euro bis »

"La CAN n’est plus cette curiosité africaine à laquelle les Européens s’invitent pour assouvir leurs envies exotiques. Le niveau est plus qu’excellent. Il est vrai, le folklore est là, mais il est dans la rue maintenant". Pour lui, il ne pouvait en être autrement : « La CAN est en train de devenir une Ligue des champions bis, tant les sélections sont composées par des joueurs évoluant dans les championnats européens. ».

Présent dans la capitale du Ghana pour suivre le match qui a opposé le Ghana au Maroc, Giresse qui préside aux destinées du football gabonais depuis 2 ans se dit que la CAN est une compétition à part. « La qualité du jeu, son intensité, sa tendance à se débarrasser de tout calcul, sa vocation offensive » sont les signes extérieurs de cette singularité. Mais comment explique-t-il sa virée à Accra. « Au compte des éliminatoires de la CAN 2008, le Gabon joue dans le groupe du Ghana. En plus, nous préparons l’organisation de la CAN 2012. Je suis arrivé en compagnie du ministre des Sports pour faire certain constat. J’ai pris beaucoup de notes. Et puis, le coach que je suis se devait d’être à une grande compétition comme la CAN. C’est là qu’on apprend. Car, je reste persuadé qu’il y a toujours quelque chose à apprendre ».

Giresse s’interdit de tout pronostic alors qu’il quittait la capitale d’Accra le lendemain du match du Ghana. « Les différences de style de jeu des équipes me marquent. Moi, je suis de l’école française, donc le football anglais, celui qui est très véril pratiqué par les Ghanéens et autres ne marque pas mon esprit. Les deux équipes les plus illustratives de ce constat sont incarnées par la Côte d’Ivoire et le Nigéria. Mais je constate que le plateau est très relevé. Déjà, à partir des quarts de finale toutes les équipes peuvent prétendre au titre. Et même bien avant, le Maroc, le Nigéria quittent la compétition mais pour autant, les deux pays possèdent de bonnes équipes ».


Takashi Morimoto, journaliste envoyé spécial au Ghana : « Au Japon, des stars africains du foot soulèvent des passions »

Il se nomme Takashi Morimoto, journaliste japonais. Il couvre, au Ghana, sa troisième CAN. La biennale africaine du ballon rond intéresse tant le pays du soleil levant ? Ce confrère japonais, un polyglotte (il parle même le Bambara) dit que dans son pays, les vedettes africaines du sport-roi suscitent des passions. « Quand le Japon a accueillie la coupe du monde, le Cameroun a été installé dans une petite ville du nom de Nakabve. Mais, les Lions indomptables ont mis du temps pour arriver à destination. Les populations étaient inquiètes. Le jour où le Cameroun est finalement arrivé, il y en a qui ont pleuré. Des liens solides se sont tissés entre le pays et le village".

De ce fait, poursuit le
confrère, au moins tout un village le soutien. Selon notre confrère, les Japonais adorent les stars. Et comme la CAN en compte un bon nombre, forcément elle intéresse ses lecteurs. Le confrère, subitement, nous interroge sur les Etalons. Un peu agacé, nous ne lui laissons pas le temps d’achever sa question pour lui dire que nous avons été éliminés avant la phase finale. « Pourtant, le Burkina a de bons joueurs » avance t-il. Il nous dira qu’il a connu Moumouni Dagano et que dans son pays, ce garçon était connu à travers ses écrits à lui. « Dagano était bon.

Il était le concurrent d’un compatriote à moi à Genk. Et chaque fois, il était titularisé, condamnant notre joueur a essuyé le fond de sa culote sur le banc de touche. J’en est tellement parler que son nom est resté dans ma tête ! » Le Burkina est aussi connu, selon Morimoto dans son pays. Le séjour de la sélection nationale junior du Japon pour préparer le mondial 2003 a fait connaître le Burkina. « Notre préparation a été bonne. Nous avons pu avoir les bénédictions de l’Empereur des mossé. Le Japon a pu, souvenez-vous jouer la finale qu’il a perdu. Cela a marqué notre peuple", a-t-il dit, avant de conclure : « invites-moi un jour chez toi, j’ai envie de découvrir ton pays ».

Jérémie NION
Envoyé spécial au Ghana

Sidwaya

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