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XXVIe CAN Ghana 2008, groupe D : Le réalisme payant des Angolais

Publié le lundi 28 janvier 2008 à 09h17min

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La poule D de la XXVIe CAN a enfin enregistré sa première victoire lors de la deuxième journée disputée, dimanche 27 janvier dernier, au stadium sports de Tamalé.

Les Palencas Negras ont fait parler leur sens de réalisme en venant à bout des Lions de la Téranga du Sénégal par 3 buts à 1. Manucho (49e et 67e mn), Amado Flavio (78e mn) ont été les bourreaux des Lions qui avaient portant ouvert le score par Abdoulaye Diagne Faye (20e mn).
Dans cette rencontre à rebondissements, les Lions ont semblé maîtriser leur sujet. Pendant un bon moment, ils étaient à chaque fois dans les bons coups face à une formation presqu’au bord de la rupture des Palencas Negras.

Très volontaires et solidaires, le réveil des Angolais à un moment stratégique de la rencontre sera fatal pour les Lions avec à la clé les trois buts inscrits pendant la deuxième période.
Cette rencontre a mis à nue la méforme du portier sénégalais Toni Sylva. Avec des prises peu rassurantes, il fut pour quelque chose dans cette contre-performance de sa formation. Aussi, le manque de réalisme d’un certain Mamadou Niang n’y était pas pour arranger les choses.
Les Palencas Negras se frottent les mains et se placent en pôle position pour la qualification. Mais rien n’est encore joué. Croisons les bras et attendons.

Yves OUEDRAOGO


Le ministre des Sports burkinabè à la CAN : “ Je me réserve de critiquer l’organisation d’un pays ami ”

Le ministre Jean-Pierre Palm, invité officiel du pays hôte s’est retrouvé oublié sur le quai au Ghana. Pour entrer au stade, il a fallu qu’il se débrouille lui-même. Comme par enchantement, son homologue du Ghana se trouve à la fois en voyage, sorti hors de son bureau et même très occupé ! Malgré tout, le ministre est diplomatique.

Dans quel cadre le ministre s’est-il retrouvé à Accra. Avant l’ouverture de la CAN, mon collègue ghanéen a dépêché une mission au Burkina pour solliciter notre collaboration en tant que pays voisin dans le cadre de l’organisation de la CAN. Nous avons été invités à venir assister à l’ouverture de la CAN. Le temps matériel ayant fait défaut, nous avons tenu à répondre à l’invitation par simple politesse. Quel sentiment avez-vous eu en foulant le sol ghanéen bien que la CAN se joue sans le Burkina ?

Ce n’est pas la peine de retourner le couteau dans la plaie. Du fait de la proximité, nous aurions pu apporter une grande mobilisation à cette CAN. Mais, c’est un fait, on n’est pas là. Il faut tirer les leçons et rebondir.

La CAN se déroule dans une inorganisation totale. Quels sont les constats que vous avez pu faire étant entendu que le concours du Burkina avait été sollicité ?

Un responsable de la CAF l’a dit : “Tout le monde ne peut être le Burkina”. C’est un compliment qui nous va droit au cœur. Je m’en voudrais de critiquer l’organisation d’un pays qui m’a invité. Mais j’ai été frappé par la mobilisation générale des Ghanéens autour de leur équipe. C’est un bel exemple. J’ai également été impressionné par la qualité du nouveau stade d’Accra.

Interview réalisée par Jérémie NION
Envoyé spécial au Ghana


Vu, entendu et vécu

Viré malgré le badge et le ticket

Malgré mon badge bien visiblement porté sur la poitrine, malgré mon ticket en mains, deuxième condition pour que l’envoyé spécial que je suis puisse couvrir la CAN, j’ai été chassé comme un malpropre des tribunes de presse. On est au Ghana ! J’ai été viré en compagnie de deux autres confrères burkinabè, Kader Traoré de l’Observateur Paalga et Adama Sourabié. La raison, n’allez pas la chercher loin. On a vendu nos places dans la billetterie parallèle. Incroyable !

200 $ pour une table dans les tribunes de presse

A Kumassi et Sékondi, Sportive, la société qui négocie les droits de retransmission télévisuelle de la CAN a purement et simplement commercialisé les tables ; 200 $ pour en avoir une. Pourtant, le paiement des droits de retransmission prenait déjà en compte cela. Et ce n’est pas la seule presse africaine qui se plaint. Même nos confrères “blancs ”, eux qui ont souvent un traitement de prince sont en colère. Un d’eux ne comprend pas pourquoi il n’y a pas de navette entre les villes de compétition. C’est vrai, il a raison, les ghanéens avaient oublié ce détail très important.

Un confrère marocain ‘’pète les plombs’’

Les difficultés sont si réelles, si quotidiennes qu’un confrère marocain, le photographe Idrissa Tafraoui Mohisin “a piqué une colère noire ” lors du débriefing avec les médias“. C’est quel pays ça où on ne parle pas l’arabe, ni le français ! A la CAF, c’est l’anglais seulement ? Avec votre langue, on ne cesse de m’arnaquer. Tous mes cédis sont finis, je rentre au pays ! ” A la décharge de la CAF, les journalistes présents au Ghana pour cette CAN sont très nombreux. Ils dépassent l’effectif de 1500 ! Avec un tel nombre, il est impossible de trouver une place dans le stade pour tout le monde. Ainsi va la CAN 2008.

Des légendes du football malmenées

Les anciennes gloires du continent voient leur titre froissé. Marcel Desailly, ghanéen d’origine, Basile Boly tous d’eux stars interplanétaires et consultants de télé ont avoué avoir subi des traitements désagréables. La police ghanéenne est si zélée que les gaffes se ramassent à la pelle.

Kolo Touré évacué à Abidjan pour des examens poussés

Le défenseur central des Eléphants, Kolo Touré qui a été victime d’une blessure au cours du match Côte d’Ivoire-Bénin a été évacué sur Abidjan pour des examens complémentaires. Bien que les medécins évitent de donner un avis sur son cas, il y a de quoi se faire des inquiétudes sur sa CAN.

Des supporters ivoiriens forcent l’entrée de l’hôtel des Eléphants

Les supporters des Eléphants de la Côte d’Ivoire emportés par l’euphorie suite à la deuxième victoire de leur équipe, ont tenu à voir leurs héros malgré la consigne ferme de mise à repos de l’équipe. Certains supporters fous furieux ont violenté l’entrée de l’hôtel de l’équipe. Obligés de sortir de leurs chambres, les joueurs n’ont pas trouvé ce jeu d’un bon goût.

Alpha Blondy a offert un concert de remerciement à Sekondi

Le reggaeman ivoirien, Alpha Blondy, a animé un concert de remerciement à Sekondi. La deuxième victoire de la Côte d’Ivoire dans ce groupe B est synonyme de qualification.

Eto’o égale le record de buts de la CAN

En marquant son 14e but en Coupe d’Afrique contre la Zambie, le Camerounais Samuel Eto’o est maintenant au même niveau du nombre de buts marqués en CAN que détenait le recordman, l’Ivoirien Laurent Pokou, qui a trouvé 14 fois le chemin des filets en Coupes d’Afrique des nations. Laurent Pokou avait marqué ses 14 buts lors des éditions 1968 (6) et 1970 (8).

Attaques de la presse ghanéenne contre les Black stars : le coach Claude le Roy contre- attaque

La meilleure défense, c’est l’attaque. Claude le Roy, en fin tacticien l’a si bien compris. Face aux flèches sans cesse décochées par la presse locale, très insatisfaite de la prestation des Black stars contre la Namibie (1-0), il opte pour la réponse du berger à la bergère. Vendredi à la conférence de presse de l’équipe à son hôtel, Fiesta Royal, le Roy est monté sur ses grands chevaux. “ Je suis assis là comme si le hasard le voulait en compagnie de deux attaquants, Gyan Assamoha et Junior Agogo. Chacun d’eux a marqué. Quelle efficacité vous faut-il en attaque encore ? ”, lâche-t-il sèchement à un journaliste local. Et à un autre confrère qui lui fait des reproches sur sa liste, il coupa court : “Bons joueurs vous dites ? Montrez-les, j’irai les chercher ”. Quant aux critiques sur la victoire sans panache de la sélection ghanéenne, Claude le Roy se la joue drôle : “ Qu’est ce qui compte pour vous ? Les six points, j’espère eh bien vous les avez ! ”. Volant à son secours, le directeur de communication de la Fédération ghanéenne de foot, Randy Abey lui, plaidera pour une union sacrée de la presse locale derrière l’équipe. “Si vous descendez les joueurs, l’équipe sera nulle !”, a-t-il dit. Signalons que la courte victoire des Black stars sur la Namibie n’a pas été saluée dans la rue par une explosion de joie comme les Ghanéens en ont l’habitude. Incontestablement, cette victoire avait un goût amer.

Namibie : un sourd-muet dans les buts !

Il s’appelle, Attiel Mbaha. A 31 ans bien pleins, il a eu la charge de garder les buts de la Namibie contre le Ghana. Sa particularité, quoiqu’il est fait un excellent match, reste qu’il est sourd-muet.

Le vendredi quand nous l’avons retrouvé au bord de la piscine en séance de relaxation, il a fallu qu’un joueur joue les traducteurs pour que nous puissions communiquer avec lui. Depuis quatre ans, il est le portier de la sélection nationale de son pays. Sociétaire de Orlando parités de la Namibie, un club de D1, le garçon dit qu’il a toujours joué au foot. Sourd- muet de naissance, Mbaha a tenté entre-temps la carrière de professionnel

le voisin d’Afrique du sud, un an à Black léopards. Toute la question est de savoir comment fait-il pour replacer ses coéquipiers vu que le poste de portier le veut ainsi ? Cette question fait sourire le libéro de l’équipe, Hartman Toromba : “ Ne me dites pas que c’est la première fois que vous voyez un cas pareil ? Notre portier est le plus bavard qui soit ! Quand il veut se faire entendre, il sait faire du bruit. Sinon en général, nous communiquons par les signes. Dans tous les cas, avec l’habitude, nous avons intégré de nouvelles habitudes. Nous avons l’obligation de l’avoir dans le coin de l’œil.” Apparemment, ça marche ! L’entraîneur néerlandais de l’équipe, Aris Schans, nous confiera que son portier, sans doute à cause de son handicap, se concentre plus aisément.

Jérémie NION,
Envoyé spécial au Ghana


André Ayew : “Laissez mon père et son nom là où ils sont”

André Ayew Pélé, fils de Abedi Pélé Le jeune André Ayew est la nouvelle coqueluche du public ghanéen. Fils d’Abédi Pélé, le sociétaire de l’OM qui est déjà vénéré dans son pays semble avoir hérité de la gloire de son père.

Comment le jeune Ayew André se sent-il dans cette équipe du Ghana ?

J’ai été facilement intégré par les anciens. En plus, je crois que j’ai eu un peu de chance aussi. Pour le reste, il faut travailler.

Est-il facile d’être le fils d’Abédi Pélé au sein des Black stars ?

Ça n’a rien à voir. Sur le terrain, il n’y a pas de fils d’Abédi Pélé qui tienne. Il faut jouer sinon vous avez tout le monde sur le dos.

Beaucoup pensent que si tu n’étais pas le fils de Pélé tu allais mettre plus de temps pour être là où tu es ?

Ah bon ! Beaucoup ont tort de le penser !

Tu es une star prématurée, cela sans doute plus par héritage que par les faits ?

Laissez mon père et son nom là où ils sont.

Comment ne pas penser à lui si on voit que tu es à Marseille comme lui et que tu es même monté très vite ?

On peut penser quoi que ce soit. A Marseille, j’essaie de faire mon petit bonhomme de chemin. J’ai énormément fait de progrès. Et je travaille pour ça encore tout en espérant que la chance va toujours me sourire.

Pour l’instant tu joues des bouts de match. Ce statut te conviens-tu ?

Chaque joueur espère mieux toujours dans sa carrière. Pour le jeune que je suis, je travaille. Le reste appartient au coach.

Interview réalisée
par Jérémie NION
Envoyé spécial au Ghana

Sidwaya

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