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Visite de Bernard Kouchner au Burkina : "C’est pas grave que les élections ivoiriennes soient repoussées d’un à deux mois"

Publié le lundi 28 janvier 2008 à 10h13min

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Après deux visites reportées, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a fini par atterrir au Burkina Faso, le 26 janvier 2008. A sa sortie d’audience avec le président du Faso, Blaise Composé, le 27 janvier à Ouagadougou, il s’est prononcé sur des questions d’importance comme les élections en Côte d’Ivoire, les relations entre le Burkina et la France, les Accords de partenariat économique...

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, arrivé à Ouagadougou le 26 janvier 2008 autour de 23 heures, a échangé le lendemain avec le président du Faso, Blaise Compaoré sur les grandes questions du moment. A sa sortie d’audience, le 27 janvier 2008, Bernard Kouchner a confié que lui et Blaise Compaoré ont passé au peigne fin les problèmes bilatéraux, les grands travaux dans le domaine de l’éducation, des infrastructures, de l’Agence française de développement et du coton. Selon M. Kouchner, il a également abordé avec le Président du Faso des questions sous régionales, régionales et internationales. Il a salué "l’influence positive du Burkina Faso dans la résolution de la crise en Côte d’Ivoire où les élections sont théoriquement prévues en juin 2008".

Bernard Kouchner dit souhaiter que les élections se tiennent en Côte d’Ivoire en juin, mais des obstacles techniques qui pourraient retarder le processus sont signalés sur le terrain. "Ce n’est pas grave que les élections en Côte d’Ivoire soient repoussées d’un ou deux mois, l’essentiel, c’est que les élections aient lieu cette année", a-t-il laissé entendre. La joie du ministre français des Affaires étrangères est que grâce à l’action du Burkina Faso, tous les protagonistes sont d’accord pour le processus. "C’est bien, avant, ce n’était pas le cas", fait-il remarquer. Au-delà de la crise ivoirienne, M. Kouchner et le président Compaoré ont échangé sur la crise au Darfour, la réunion de l’Union africaine, l’opération européenne au Tchad et l’admission du Burkina Faso comme membre non permanent à l’ONU.

Il faut des accords qui tiennent compte de la réalité

A propos des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda où M. Kouchner n’a passé que deux heures et demie lors de sa visite, il a laissé entendre qu’il y a de l’espoir, "mais ça prendra encore quelques mois". Selon lui, il faut que des chemins de sortie de crise entre les deux Etats soient établis. "J’étais au Rwanda en 1994 et je sais ce qui s’est passé. Je tiens beaucoup à ce que les relations diplomatiques soient rétablies", a souligné le ministre français des Affaires étrangères. Pour ce qui concerne les Accords de partenariat économique, Bernard Kouchner a laissé entendre qu’il "faut absolument qu’on trouve le chemin d’un accord qui tienne compte de la réalité, mais pas des théories économiques". Il préconise tout de même que cela se fasse avec précaution, "parce qu’il ne faut pas désarçonner le système économique international". M. Kouchner a soutenu que la France travaillera dans le sens d’asseoir des accords acceptables et bénéfiques pour tous.

En ce qui concerne la menace islamiste au Sahara, M. Kouchner a relevé que la question a été brièvement au centre des échanges avec Blaise Compaoré. Il a dénoncé les accusations portées contre la France à propos du rallye Paris-Dakar. "Ce n’est pas vrai ! Nous n’avons fait que donner des éléments d’informations que nous avions. Il n’est pas question d’interdire cette zone, il faut au contraire se débarrasser de la menace terroriste", a-t-il indiqué. La bonne nouvelle apportée par "le diplomate français, c’est que le nombre de visas pour les étudiants burkinabè afin d’aller étudier en France va augmenter.
"Je vous signale qu’au Burkina Faso, les demandes de visas sont remplies à 93%...

Ce n’est pas un pays de migration et nous n’avons pas un problème d’illégalité", a déclaré Bernard Kouchner avec satisfaction.
La perspective, selon lui, est de faire en sorte que les étudiants burkinabè partent étudier en France, "mais ne s’engagent pas dans des filières qui ne servent strictement à rien".

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

Sidwaya

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