En effet, nous (votre serviteur et notre confrère Jérémie Nion de Sidwaya) avions d’abord voulu faire le voyage avec la dizaine de journalistes sportifs à qui le ministère des Sports et des Loisirs a offert un séjour pour assister à quelques matches de cette CAN.

Mais à cause de quelques difficultés liées notamment à l’absence de nos noms sur l’ordre de mission, cela n’a pas été possible, nous contraignant à embarquer avec les transporteurs.

Fort heureusement, il n’y a pas eu de problème majeur sur la route sauf les retards accusés par le bus de la compagnie STC, qui, à Bolgatenga et à Kumassi, a fait un tour au garage pour des révisions. A Accra où nous sommes arrivés le matin du 19 janvier à 8 heures, la première des choses à faire (avant même de se trouver un gîte) était de se rendre au centre de presse pour se faire établir le badge servant de passeport pour l’entrée au stade et sur les différents sites de l’événement.

Mais avec l’affluence des journalistes venus de toutes les contrées africaines et même d’au-delà, la priorité était accordée aux hommes de médias des pays qualifiés. Nous avons eu beau tenter l’impossible, nous nous sommes heurté au refus catégorique de la cellule chargée des médias de la CAF. Il fallait donc faire le deuil du match d’ouverture (Ghana # Guinée).

Dès lors, il fallait se contenter de l’ambiance de la ville avant le 1er match de cette CAN 2008. Déjà dans la nuit du samedi, la ville était surchauffée. Vers 21 heures, nous avons aperçu plus d’une centaine de supporters des Black Stars qui partaient dormir à Ohene Djan Stadium d’Accra en attendant l’ouverture de l’antre.

Jour-J, 10 heures T.U. Tout Accra était aux couleurs du drapeau rouge-jaune-vert frappé d’une étoile noire, la fameuse black star. Petits drapeaux, tee-shirts, bracelets, fanions, foulards, tout ce qui peut porter le symbole du Ghana se vend comme de petits pains. Jeunes comme adultes se les arrachaient. Nous entreprenons de faire le tour de quelques quartiers bouillants de la ville (Circle, Fadama, Niima, Osu…).

C’est le délire. On avait l’impression que tout le monde était dans la rue. Les embouteillages étaient monstres. Ça sifflait et courrait dans tous les sens. A 14h, soit 3 heures avant le début du match, nous nous sommes rendu aux abords du Stadium pour voir s’il n’y avait pas la possibilité de s’offrir un ticket dans le circuit du "marché noir".

« Ici, on ne distribue pas les billets gratuitement ; et puis aucun Ghanéen ne vous vendra son ticket même pour tous les cédis du Ghana », nous a laissé entendre un jeune à qui nous avons proposé 215 000 cédis (10 000F CFA) pour racheter son précieux sésame qui ouvrait la porte du stade. A ce moment, la ferveur était infernale. Le monde qui s’y trouvait nous a donné la chair de poule. Tous étaient vêtus des couleurs du pays et avaient pris d’assaut les portes d’Ohene Djan Stadium.

Après s’être rendu compte qu’il n’y avait plus rien à faire, il fallait donc regagner notre lieu d’hébergement, le Victory Hotel en plein cœur d’Accra, et se rabattre sur la télévision.

En attendant d’arracher le sauf-conduit qui nous permettra de travailler dans de bonnes conditions, ce que nous sommes parvenu à faire hier dans l’après-midi après un véritable parcours du combattant sur fond d’inorganisation et de pagaille. Ouf, notre CAN peut maintenant commencer.

Kader Traoré

L’Observateur