CAN 2008 : Les joueurs locaux sur la touche
La CAN 2008 a démarré le dimanche dernier avec une cérémonie d’ouverture sobre mais merveilleuse. Juste après, le Ghana a pris le dessus sur la Guinée qu’il a coiffée sur le poteau. Ainsi, pour un mois , tous les fous du foot sont devenus des prisonniers de l’après-midi. Nous serons tous captivés par des oppositions houleuses. Et tout le mal qu’il faut souhaiter à cette CAN 2008 est qu’elle soit prolifique en buts et que le fair-play en soit le maître-mot.
Et pour cela , il faut éviter que l’enjeu tue le jeu. Il faut éviter que cette CAN soit insipide au détriment des nostalgiques de la magie du foot africain. Ce foot jadis vif, imaginatif, fait d’actions d’éclat et de magnifiques gestes spontanés. Une chose est sûre, aujourd’hui, la quasi-totalité des joueurs qui sont à la CAN évoluent dans des championnats hors du continent. Aujourd’hui, les entraîneurs des sélections nationales sont, pour la plupart, des expatriés.
Aujourd’hui, les systèmes de jeu sont occidentaux. Aujourd’hui , les meilleures infrastructures pour pratiquer le sport en général et le foot en particulier sont en Europe, en Asie ou aux Etats-Unis. Du coup, les championnats africains, dans leur ensemble, en dehors des pays du Maghreb, ont mauvaise mine, confinant ainsi les joueurs locaux dans un rôle de spectateurs lors des grands événements comme la CAN.
Indiscutablement, à moins de trouver des formules tel le tournoi réservé aux footballeurs locaux, dont l’idée a été émise par Jacques Anouma, président de l’UFOA et organisé pour la première fois par l’UEMOA, l’avenir du football africain semble bien sombre. Mais puisque nous n’en sommes pas encore là, vive la CAN 2008 que les équipes nationales ont presque toutes préparée en Europe.
Morin YAMONGBE
Le Pays