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Clôture de la session parlementaire : Les piques du président Kaboré

Publié le lundi 7 juin 2004 à 07h28min

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Après trois mois d’intenses travaux, les députés burkinabé ont clos lundi dernier leur première session ordinaire de l’année en cours. Comme à l’accoutumée, la cérémonie a réuni à l’hémicycle de l’Assemblée nationale les hautes autorités de l’Etat dont le Premier ministre, des présidents d’institutions et plusieurs membres du gouvernement.

Le discours de clôture prononcé par Marc Roch Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale a été une sorte de bilan de la session.

On aura ainsi appris que celle-ci a été marquée par l’adoption de loi, l’audition du Premier ministre sur la situation de la nation et le renouvellement du bureau du parlement et ceux des commissions générales.

Ces députés burkinabé n’ont donc pas chômé car ayant à leur actif, en l’espace de trois mois, 27 lois votées. L’une d’elles est même une initiative parlementaire. La loi portant modification du code électoral a en effet été préparée par les députés CDP et soumise à la sanction de l’Assemblée nationale le 27 avril dernier.

Au sujet de cette loi, le président Roch Marc Christian Kaboré s’est voulu très tranchant. Il a dénoncé le boycott des travaux de la commission des affaires générales et institutionnels portant sur la discussion de la proposition de loi par certains élus nationaux et cela en violation du règlement de l’Assemblée nationale. Le président Kaboré leur a rappelé que c’était dommage "pour le témoignage que nous autre élus de la nation devons donner chaque jour et chaque instant aux populations, à nos mandants et à la nation entière, car le député et le respect de la loi ne doivent former qu’un".

L’occasion était vraiment belle pour le chef du parlement burkinabé de lancer des piques en direction de l’opposition. Il a ainsi rappelé à celle-ci que "la dignité et le prestige qui sont attachés aux plus hautes charges de la République que les leaders de l’opposition comptent exercer un jour, les soumettent dès à présent à une obligation de comportement dans le respect de la légalité et des institutions républicaines. Car il n’y a pas de salut en dehors de la République, ni dans le mépris des valeurs qui fondent les rapports entre les institutions démocratiques".

De tels propos illustrent parfaitement l’ambiance de la session. Sur deux questions essentiellement, l’opposition parlementaire et la majorité ont eu de grandes divergences de vue. Le premier couac est intervenu le 27 avril avec l’examen par l’institution de la proposition de loi portant modification du code électoral. Les députés membres des groupes parlementaires PDP/PS et Justice démocratie avaient boycotté la séance plénière. Ils ont été soutenus par les non inscrits de l’ UNDD.

Du reste, cette opposition avait annoncé les couleurs dès l’ouverture de la session à travers des déclarations incendiaires en dépit de la présence d’invités de marque.

Le deuxième dossier"chaud" de la session a été le renouvellement des membres du bureau de l’Assemblée nationale et ceux des commissions générales. Là encore, le groupe parlementaire Justice et démocratie s’est singularisé par le boycott de la plénière au motif qu’il n’a pas eu des propositions dignes de son rang de "premier groupe parlementaire de l’opposition". Me Sankara et ses camarades sont passés maîtres dans l’art de la polémique stérile. Le recours systématique à la politique de la chaise vide n’est-il pas en réalité une fuite en avant pour mieux masquer la légèreté des arguments ? Le parlement n’a pas pour autant été affaibli par de tels actes. Il a accompli pleinement sa mission de contrôle de l’action gouvernementale avec l’interpellation du gouvernement à travers une question d’actualité, dix questions orales et deux questions écrites. C’est là la preuve d’un parlement attentif à la bonne gouvernance démocratique.

Le Burkina Faso a aussi utilisé l’ensemble des tribunes parlementaires à travers le monde pour défendre sa conviction d’un monde de paix et de solidarité internationale. A l’occasion de la clôture de la session, le président Kaboré s’est prononcé sur quelques points saillants de la situation nationale. Il a positivement apprécié le traitement judiciaire du dossier des présumés putschistes d’octobre 2003. Pour tout dire, la session a été bien remplie et le renouvellement du bureau bien que le boycott par le groupe parlementaire Justice et démocratie reflète toujours les diversités politiques du Faso.

Le PDP/PS, l’ADF/RDA et la Convention des forces républicaines sont représentés en bonne place au sein du bureau aux côtés du CDP. Il en est de même des bureaux des commissions générales. Les conditions sont donc réunies pour que cette 3e année de la législature soit tout aussi fructueuse.

Larba Yaro
L’Hebdo

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