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Processus de paix en Côte d’Ivoire : Une longue course d’obstacles

Publié le mercredi 16 janvier 2008 à 12h19min

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Les pas en direction de la réconciliation nationale et de la paix en Côte d’Ivoire se font de plus en plus précis et déterminés. Et c’est tant mieux pour ce pays, jadis havre de paix, qui, depuis un certain temps, s’est fixé pour objectif d’atteindre la rampe à la fois bienfaisante et réparatrice, qui l’aidera à se remettre debout.

Pour l’heure, on a envie de dire que le processus de paix en Côte d’Ivoire ressemble à une course de haies, où les obstacles sont à présent franchis, l’un après l’autre, et sans grand dommage. Car, signalés çà et là sur le difficile parcours de la concorde nationale, les différents accrocs qui parsèment la voie ne passent pas moins pour de simples péripéties en dépit desquelles la paix se signale chaque jour davantage à l’horizon. Pour tout dire, la machine avance, et dans la bonne direction, malgré quelques toussotements. Cela est à l’actif des acteurs politiques ivoiriens d’abord, qui, depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, ont fait preuve de disponibilité et d’engagement. De fait, chez les acteurs politiques ivoiriens, il faut se féliciter que la tendance générale soit au recours au dialogue pour lequel Ouagadougou reste un détour obligé, et souhaiter que ce dialogue se renforce dans le cadre de l’Accord de Ouagadougou et de ses accords complémentaires. D’autant que ces accords continuent de produire des résultats qui ne laissent personne indifférent.

Récemment encore, les représentants des partis signataires de l’Accord politique de Ouagadougou étaient en conclave dans la capitale burkinabè, à l’invitation du facilitateur Blaise Compaoré. Ils étaient réunis dans le cadre de la 3e réunion du Comité d’évaluation et d’accompagnement de l’Accord politique de Ouagadougou.

Audiences foraines, quotas d’intégration d’éléments des forces nouvelles dans la nouvelle armée nationale, grades des militaires des Forces nouvelles, bref, ce sont là autant de dossiers sur lesquels l’ensemble des participants ont fait le point. S’ils ont été félicités par le facilitateur pour leur contribution à l’avancée du processus de paix en Côte d’Ivoire, ils ont aussi été invités à poursuivre les efforts pour que soit mises en oeuvre les opérations prévues dans l’Accord en vue de la tenue effective de l’élection présidentielle, conformément au délai prévu : juin 2008.

Un délai qu’il est possible de respecter, si l’on en juge par le travail de fond mené non seulement à Ouagadougou, mais aussi à Abidjan.

En tout cas, tout semble fait pour que d’ici à juin 2008, la Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle ère et se débarrasse de ses godasses empruntées à l’Etat d’exception. L’avènement de cette ère nouvelle est le souhait de l’Afrique. C’est également le souhait de tous les Ivoiriens épris de paix, qui pourront alors dire que pour en arriver là, il a fallu poser bien des balises menant à la délivrance ultime.

Il faudra compter parmi ces balises, celle, plus récente, qui indique désormais la voie à ne plus suivre pour ne pas se retrouver sur le terrain de la xénophobie.

En signant en effet prochainement un décret contre la xénophobie, le tribalisme et tout ce qui y est apparenté, Laurent Gbagbo devrait pouvoir exorciser définitivement la Côte d’Ivoire des démons de l’"ivoirité".

A présent que tout semble marcher pour le mieux pour ce pays, on a envie de croire que les Ivoiriens ont finalement trouvé leur propre voie en optant pour une solution endogène de la crise. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro seront, sans doute, un jour, les plus grands bénéficiaires politiques de l’acte historique conclu en mars dernier à Ouagadougou. Mais le plus grand bénéfice n’est-il pas que la Côte d’Ivoire renoue avec la paix, quitte à ce que l’élection de 2008 vienne donner un aperçu du poids de chaque parti sur l’échiquier politique ivoirien, et permette ainsi de mesurer les différentes forces en présence ?

La Côte d’Ivoire est sur la bonne voie, nul ne peut le nier. D’aucuns diraient même que la paix a entamé la phase de non-retour. Il reste que Laurent Gbagbo devrait mettre la pédale douce s’il ne veut pas constater une remise en cause des acquis dont il peut être déjà fier aujourd’hui. Il devra en l’occurrence établir une frontière nette entre ses "visites d’Etat" à l’intérieur du pays et certains de ces déplacements en campagne, qui prennent des allures de pré-campagne.

Le chemin menant à la réconciliation et à la paix est encore long et jonché d’écueils ; Laurent Gbagbo ne doit pas perdre cela de vue car une petite étincelle peut remettre tout en cause.

Le Pays

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