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Augmentation des prix des hydrocarbures : Les syndicats haussent à nouveau le ton

Publié le mardi 15 janvier 2008 à 10h53min

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Le mercredi 9 janvier 2008 à 16h, à l’invitation de Monsieur le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes se sont rendus au ministère du Travail et de la Sécurité sociale pour une communication importante. Ladite communication portait sur une prochaine augmentation des prix des hydrocarbures que le gouvernement dit devoir opérer selon le meilleur des trois scénarios qu’il a envisagés.

Cette augmentation est effective depuis le vendredi Il janvier 2008. Les taux sont les suivants à Ouagadougou :

• Le Super passe de 655 à 670 F soit une augmentation de 15 F /1 soit 2,29% ; • Le Pétrole passe de 450 à 460 F soit une augmentation de 10 F /L soit 2,22% ; • Le Gasoil passe de 578 à 603 F soit une augmentation de 25 F /L soit 4,32% ; • Le mélange passe de 645 à 665 F soit une augmentation de 20 F/L soit 3,10%.

En rappel, à l’occasion des négociations Gouvernement/Syndicats des 15 et 16 novembre 2007, le gouvernement avait annoncé qu’il ne pouvait pas continuer à bloquer les prix des hydrocarbures. Selon lui, le blocage de juillet à novembre 2007 que les organisations syndicales avaient exigé pour accepter la baisse de 50 F avait engendré une perte de plus de 2 milliards de francs CFA. En son temps, les secrétaires généraux avaient indiqué qu’ils n’étaient pas prêts à avaliser une augmentation des prix d’autant que la révision de la structure des prix qu’ils avaient proposée n’était pas effective.

Aujourd’hui, le gouvernement s’appuie sur le cours mondial du baril de pétrole qui atteint les 100 dollars US pour justifier le relèvement des prix des produits pétroliers. Les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes notent que le gouvernement, en les informant préalablement des augmentations prévues, a eu le souci de respecter ses engagements sur ce point mais a aussi tiré leçon de la réaction vigoureuse du mouvement syndical en mai 2005 suite à l’augmentation des prix des hydrocarbures alors même que nous étions en négociations. Il reste cependant que cette décision vient encore compliquer la situation déjà difficile des travailleurs et des masses laborieuses, d’autant plus qu’elle va engendrer une avalanche d’augmentations de prix des différents produits.

Cette nouvelle augmentation des prix des hydrocarbures vient donner encore plus de poids aux propositions que nous avons soumises au gouvernement depuis septembre 2006 et qu’il n’a toujours pas examinées, même si par ailleurs il reconnaît leur pertinence. Faut-il le rappeler, nos propositions, prennent en compte, non pas seulement les intérêts des consommateurs, mais aussi et surtout la dépendance de notre pays vis-à-vis des produits pétroliers, l’importance des hydrocarbures dans la compétitivité de nos entreprises, la position géographique de notre pays qui permet à la SONABHY de jouer un rôle sous-régional, etc.

Des principales revendications sans réponses...

Par ailleurs, l’annonce de cette augmentation intervient à un moment où les négociations Gouvernement/ Syndicats de novembre dernier ont donné des résultats nettement en deçà des attentes des travailleurs. En effet, même si ces négociations ont produit quelques acquis, nous notons que nos revendications principales n’ont pas obtenu de réponses satisfaisantes.

Il s’agit entre autres de celles portant sur l’augmentation des salaires, l’application au niveau du privé des augmentations de salaires de 2005 et 2007, la diminution des impôts et taxes, la révision de la structure des prix des hydrocarbures, les atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, la réouverture et l’instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo.

Face à cette augmentation, nous interpellons le gouvemement sur l’urgence à examiner les propositions des organisations syndicales. L’évocation du cours mondial du pétrole pour expliquer les hausses actuelles, sans que l’on ne sache d’ailleurs quand elles s’arrêteront, n’est pas en soit une solution acceptable dans la mesure où il est de la responsabilité du gouvemement de trouver des solutions aux préoccupations et aux besoins des masses.

Du reste, nous notons que la hausse du baril coïncide avec une baisse du dollar. Et cette baisse induit un gain pour ceux qui achètent le pétrole dans la mesure où le dollar en est la monnaie d’achat.

Dans tous les cas, les centrales syndicales et les syndicats autonomes du Burkina Faso, dénoncent cette augmentation des prix des hydrocarbures qui érode davantage le pouvoir d’achat des masses laborieuses et appellent l’ensemble de leurs militant(e)s, l’ensemble des travailleuses et des travailleurs à se mobiliser et à renforcer leurs structures syndicales pour répondre à tout mot d’ordre qu’ils viendraient à lancer à l’issue des tournées qu’ils ont entreprises dans un certain nombre de localités du pays.

• Non aux augmentations intempestives des prix des hydrocarbures !

• Non à la vie chère !

Ouagadougou, le 12 janvier 2008

L’Observateur

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