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Après l’élection de Zambendé : Place maintenant au travail !

Publié le mardi 15 janvier 2008 à 09h55min

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Zembendé Sawadogo

Il succède à Seydou Diakité, qui avait démissionné au lendemain de la tournure qu’ont prise les événements après la défaite des Etalons face à la Tanzanie à Ouagadougou, lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2008.

Diakité et ses hommes étant partis, un comité provisoire de la FBF a été mis en place pour trois mois avec pour mission la réorganisation de notre football, la relecture des statuts et règlement de la FBF. Le point focal de tout ça, c’est l’organisation de l’élection du comité exécutif, qui a, comme nous le disons plus haut, porté Zambendé à sa tête. Il a été élu avec 85 voix contre 60 au lieutenant-colonel Yacouba Ouédraogo dit Yac.

Les votants ont fait leur choix en toute liberté. L’élection s’est déroulée dans la transparence en présence du représentant de la CAF, Amadou Diakité, et du délégué de la FIFA, Urs Kluser. Ils ont pris note de ce qu’ils ont vu et rendront compte à leurs structures respectives. Le vide a été comblé, et on vient de rétablir la légalité. Cela ne fait aucun doute que la Fédération burkinabè de football va jouir de l’estime de la CAF et de la FIFA. On est revenu à la normale.

Maintenant que Zambendé a passé brillamment l’élection, une nouvelle tâche l’attend au centre technique national. Il a soumis à la famille du football un « contrat d’objectifs et de moyens pour la remobilisation et la mobilisation de toutes les énergies pour faire du Faso une nation émergeante en football ».

Dans son intervention après son élection, il a parlé de trois aspects essentiels qui lui tiennent à cœur : la franchise, la tolérance et l’amour du travail. Son programme comprend cinq grands axes qui sont les championnats nationaux, la formation, les équipes nationales, le football à la base et de masse, la logistique et les moyens.

Au cours de son mandat, de quatre ans, il vise les principaux objectifs suivants :
bâtir des équipes nationales qui peuvent durablement figurer parmi les meilleures équipes africaines ;

soutenir plus conséquemment les clubs pour leur permettre d’être plus performants sur les plans national et continental ;
assurer un financement sûr et durable de notre football.

Des buts à atteindre pour sortir ce football-là de sa léthargie. L’homme doit être sûr de lui, et les moyens, il peut en trouver puisqu’il dirige une « grosse boîte » qui se porte bien : il est le DG de la Loterie nationale du Burkina (LONAB), qui vient de fêter son quarantième anniversaire avec faste. Parce qu’il est président du conseil d’administration de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO), sa position a certainement influencé des membres statutaires, qui ont peut-être misé sur le bon cheval.

La plupart appartiennent à des clubs qui tirent le diable par la queue et un tel monsieur peut leur être d’une grande utilité demain. Si vous préférez, avec Zambendé, c’est la garantie même. C’est vrai qu’il ne peut pas se permettre de faire sortir l’argent à sa guise, mais il peut trouver des solutions à des problèmes urgents. Quand il était député, il a institué une coupe à Boulsa, dans le Centre-Nord, pour rassembler la jeunesse à un idéal. Aujourd’hui, bien qu’il ne siége plus à l’Assemblée nationale, sa coupe continue son petit bonhomme de chemin.

On dit de lui qu’il n’est pas un mordu du sport-roi au vrai sens du terme. Il vient rarement au stade et ne termine jamais un match. Mais cela ne veut pas forcément dire qu’il ne peut pas être un président disponible.

Zambendé arrive dans un milieu difficile et, lui-même le dit dans son programme, « qui soulève des passions souvent modérées, souvent folles ». Comme Saint-Just, il sait où il va. On remarque qu’il n’a pas pris d’engagement pour la qualification des Etalons à la CAN 2010. Dans son programme, il n’en parle nulle part. C’est quand même étonnant. On sait seulement qu’il a pris la résolution d’engager les équipes nationales senior, junior et cadette dans les compétitions de la CAF et de la FIFA. Ses objectifs à court et à moyen terme sont principalement :

mettre en place une équipe nationale A constituée de joueurs locaux performants et très proches de l’équipe A ;

stabiliser la sélection A autour d’un noyau constant de 30 à 35 joueurs ;
faire des équipes nationales junior et cadette les pourvoyeurs de la sélection A. Ce que tout le monde attend après ce 12 janvier 2008, c’est la qualification des Etalons du Burkina Faso à la CAN 2010 en Angola. C’est le plus important. Les infrastructures sportives existent déjà et puis c’est du ressort de l’Etat. Des clubs ont bénéficié de terrains après la CAN 1998 et si d’autres ont vu leur gazon mourir, c’est leur faute. Quand un club qui vend ses joueurs à l’extérieur et qui n’arrive pas à en profiter pour retaper le gazon en question, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

La qualité du championnat national dépend des clubs, qui doivent former et chercher de bons joueurs. Ce n’est pas le rôle d’une Fédération de leur apprendre cela. La formation des entraîneurs et des encadreurs ne date pas d’aujourd’hui. D’ailleurs, on a confié à certains d’entre eux de petites catégories sans qu’il y ait des résultats probants. Tout le monde veut être entraîneur au Burkina même s’il a arrêté de jouer il y a trois ans. Regardez le banc de touche de l’EFO avant l’arrivée du nouveau coach.

Du temps de Souley Mohamed, on a parlé de cahier de charges des clubs, mais cela n’a donné aucun résultat. Veut-on revenir sur des choses déjà connues ? Aujourd’hui, ce qui importe, c’est la sélection nationale, qui est la vitrine du pays. Qu’un club comme l’EFO, l’ASFA-Y ou même l’USO ne brille pas en Coupes africaines, le président de la Fédération peut dormir tranquille. Mais quand il s’agit des Etalons, alors là c’est autre chose, puisque ça touche la fibre patriotique. Le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm, a fait du mondial sud-africain la priorité du Burkina Faso.

Zambendé sait d’avance tout cela et il en aura un avant-goût le mois de juin 2008 avec les éliminatoires combinées de la CAN et du mondial 2010. En attendant, faisons bloc autour de la nouvelle équipe fédérale, qui sera comme l’a dit le président du comité transitoire, Didier Ouédraogo, une sélection des Etalons en qui nous devons faire confiance et que nous devons soutenir sans réserve et sans arrière-pensées.

Justin Daboné

L’Observateur

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