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Augustin Zéphirin ZAGRE Directeur Commercial de la SOFITEX : « Nous avons dégagé 50 mille tonnes de graines de coton pour les huiliers »

Publié le lundi 14 janvier 2008 à 11h29min

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Le 24 décembre 2007, le Directeur général de la Société des Fibres textiles du Burkina (SOFITEX) a rencontré les huiliers pour faire la lumière sur certains points par rapport aux graines de coton de la campagne cotonnière 2007- 2008. Le Directeur Commercial de ladite filière cotonnière, Augustin Zéphirin ZAGRE nous retrace ici les grands points de la rencontre.

Hebdomadaire du Burkina (HB) : Quel a été le contexte de cette rencontre ?

Augustin Zéphirin ZAGRE (AZZ) : nous sommes au démarrage d’une campagne d’égrainage où la production agricole a été réduite. Nous sommes passés de 550 mille tonnes à environ 380 mille tonnes de coton graines pour cette campagne 2007 - 2008. Il va de soi que dans la production de graines il y ait aussi une diminution. De ce fait, nous avions à communiquer avec ses partenaires les huiliers pour qu’ils puissent prendre la mesure du niveau de la production et aussi voir comment faire la répartition des graines attendues. C’est dans cet esprit et le souci de communication totale, de transparence que nous avons voulu qu’il ait cette rencontre avec ces huiliers pour qu’on parle le même langage.

Qui sont ces huiliers ?

En fait il s’agit de petites et moyennes industries. A la faveur de l’utilisation de l’huile brute à des fins de fabriquer le biocarburant, il y a eu un regain de rentabilité pour les unités qui produisent l’huile alimentaire. De ce fait, il y a eu quand même beaucoup d’huiliers qui ont cru à la progression de SOFITEX qui avait amorcé effectivement une pente à son hante au niveau de la production et qui ont fait des investissements pour implanter ces huiliers. On dénombre à peu près une soixantaine d’huiliers réglementaires installées dans la ville de Bobo-Dioulasso. C’est l’ensemb1e de ces huiliers qui se sont constitués en groupement d’intérêt économique que nous avons rencontré le 24 décembre dernier.

Vu la baisse de la production cotonnière en cette campagne 2007-2008, quelles décisions avez-vous prises pour le ravitaillement de ces huiliers ?

Il s’agissait déjà de les expliquer la situation et aussi au regard de la baisse de production de graines de coton de leur indiquer les quantités qui sont disponibles et qui peuvent leur être commercialisées. C’est autour de cela que les discussions ont tourné. Il ressort grossomodo que la production attendue est de 160 mille tonnes de graines de coton et l’excédent commercialisable qui va être reparti entre l’ensemble des huiliers sur le territoire. Pour ces petites et moyennes unités, nous avons dégagé 50 mille tonnes de graines de coton pour qu’elles puissent se les repartir. C’était l’essentiel de la rencontre.

Est-ce que le prix de la tonne de graines de coton a changé ?

Bien sûr. La demande se faisant forte, l’huilerie devenant de plus en plus rentable il est tout à fait normal que les sociétés d’égrainage cherchent à tirer profit du renchérissement du regain de rentabilité du secteur huilier. C’est à ce titre que le prix de la graine a connu une augmentation. Cette année la graine sera vendue a 75 F CFA le Kg en vrac et en position carreau usine hors taxe.

Lors de votre rencontre est-ce que les huiliers ont expliqué pourquoi le litre d’huile coûte cher actuellement ?

Le litre d’huile avait déjà augmenté avant la fixation du prix de la graine. Il faut dire que l’huile est aussi un produit normal comme tous les autres qui est sujet aux lois du marché. C’est à dire que plus la demande est forte plus le prix va connaître une augmentation. Je pense c’est tout à fait normal.

N’avez- vous pas de partenaires internationaux auxquels vous livrez la graine de coton ?

A l’international, les autorités ont été claires. Nous ne faisons pas d’exportations. Nous donnons la priorité aux unités de transformation nationale. . Quant à autres huiliers de la sous-région, c’est vrai que la demande existe mais nous ne pouvons pas faire suite à ces demandes. Parce que le produit est tellement rare qu’il ne suffit même pas pour les autres partenaires internationaux. La totalité des demandes se lève à plus de 1 million 350 mille tonnes de graines de coton pour un excédent commercialisable de 160 mille tonnes de graines de coton. Vous voyez que dans ces conditions, il est très difficile d’exporter.

Et le cas de la ClTEC ?

La SN/CITEC est une entreprise qui appartient à la SOFITEX à 35%. De ce fait nous faisons un arbitrage pour pourvoir aussi la SN/CITEC. La SN/CITEC a exprimé des besoins de l’ordre de 150 mille tonnes de graine de coton pour l’année. Mais pour tenir compte de la réduction de la production on ne pourra pas les satisfaire totalement. Pour la SN/CITEC nous avons annoncé 110 mille tonnes de graines de coton.

Votre mot de la fin ?

J’invite les huiliers à plus de professionnalisme. Parce que si les autorités sont engagées pour que la graine soit retenue au plan national pour leur être servie, ils doivent en faire véritablement un bon usage et éviter les pratiques d’exportations frauduleuses. Car cela peut révéler dangereux par l’ensemble de la filière que les gens fabriquent effectivement l’huile. De l’huile comme cela a été prévu... Le Directeur général de la SOFITEX Célestin Tiendrébéogo s’est réjouit du fait que ces huiliers aient placé leur confiance à la SOFITEX. Il a souhaité que tous ensemble, on puisse se tenir la main pour que la production puisse aller de l’avant. C’est à cette occasion aussi on a finit par réaliser que nous sommes tous sujets à la même cause et que s’il n’y a pas de coton, il y a problème aussi pour l’ensemble des autres unités qui vivent directement du coton.

Je pense que ce message a été bien perçu par les huiliers qui pour certains même ont dit qu’ils suivaient avec beaucoup plus d’attention la campagne agricole parce que tout part de là et d’aucuns lorsqu’il va des sécheresses ne semblent pas intéresser et reviennent au moment de la récolte pour demander 500 mille tonnes. Vous comprenez que là ce sont des personnes complètement déconnectées. Ce n’est pas facile à gérer. Le Directeur Général a aussi lancé un appel à l’endroit des huiliers pour qu’ils soient dissuadés des pratiques telles que aller voir les producteurs acheter les graines pour la fabrication de l’huile.

Ces graines sont traités avec des produits toxiques donc tous dangereux pour l’homme. Je profite de l’occasion pour souhaiter les voeux de santé pour nos partenaires particulièrement les producteurs, pour eux même et leurs familles. Parce que c’est la santé qu’ils peuvent s’investir dans leur travail quotidien. Des vœux aussi pour une pluviométrie plus clémente et moins de parasitismes afin qu’ils puissent tirer le meilleur de leur labeur. 2007 a été une campagne très difficile au plan climatique. Nous gardons l’espoir que 2008 sera moins difficile pour que nous puissions tous en bénéficier.

Félix G. OUEDRAOGO Correspondant à Bobo

Zedcom

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