Que Tertius Zongo, reconnaissant l’importance de la Presse, son rôle de régulateur, de métronome et de gardien de la démocratie, s’engage à lui faciliter la tâche en oeuvrant à faciliter son accès aux sources d’information, est un fait positif à souligner. Il est patent que dans notre pays, beaucoup se comportent –et en particulier les fonctionnaires- comme si l’information n’était pas en République, un dû pour les citoyens en général et pour les journalistes en particulier. Certains opèrent une rétention mesquine, méchante et gratuite ou intéressée afin de faire monter les enchères pour obtenir de grasses rémunérations. C’est tout à fait contraire à la mission du service public.

L’engagement du premier Ministre à rétablir le droit dans ce domaine est donc à relever. Mais cela ne suffit pas pour garantir le pluralisme dans les médias. L’information doit être certes ouverte mais aussi distribuée sans discrimination à tous les organes, qu’ils soient indépendants, proches de la majorité ou de l’opposition, publics ou privés.

Par ailleurs, nous vivons une période marquée par l’évolution monopolistique des médias. De nos jours, ne s’en sortent que ceux qui peuvent bénéficier d’annonces et de publicités. Il se trouve que sur ce plan, nous assistons à des inégalités criardes. Il y a des journaux qui ont des publicités à n’en plus finir, finissant par ne plus ressembler à de véritables organes d’information. Ceux-là peuvent grandir en influence, élargir leurs parcs auto, immobilier… Pour les autres, c’est « tintin », la galère noire. La maigre subvention, sur laquelle on ne crache pas bien sûr, ne permet de survivre qu’un mois ou deux, guère plus. Il faut que le premier Ministre ici s’attache à rétablir une certaine justice dans l’accès aux publicités car cette rupture d’équilibre contrecarre le pluralisme si nécessaire dans les médias.

Le même souci d’éviter les discriminations, le monolithisme dans l’information, les formatages de l’opinion par des médias dominants serait d’accorder une attention particulière à la distribution des journaux. Il est des pays où on a compris que, sauf l’intervention de la puissance publique, aucun remède efficace ne peut être trouvé à ce cancer des médias face auquel même les plus nantis rencontrent des difficultés.

Au total, c’est bien comme on dit ce qu’a fait le premier Ministre mais c’est pas arrivé !

VT

San Finna