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Les défis majeurs de 2008

Publié le lundi 14 janvier 2008 à 11h49min

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L’année 2008 commence sous de mauvais auspices. Le mercredi 2 janvier dernier, le prix du pétrole a atteint à New York, le seuil symbolique de 100 dollars, le baril. C’est effarant, inimaginable, inédit dans l’histoire économique du monde contemporain !

Pour les pays africains non producteurs d’or noir comme le Burkina Faso, la facture pétrolière est très salée. A défaut d’appliquer la vérité des prix qui aurait été catastrophique et insupportable pour les consommateurs, les prix à la pompe ont tout de même connu un réajustement à la hausse depuis le 11 janvier dernier dans notre pays. Ils sont ainsi passés de 655 à 670 Francs CFA pour le super et de 645 à 665 pour le mélange à Ouagadougou. Plusieurs raisons expliqueraient cette flambée des prix de l’or noir, commencée depuis le début de l’année 2007 pour atteindre de nos jours, un plafond psychologique jamais égalé : une forte demande mondiale, l’incertitude dans les zones de production et la faiblesse continue du dollar américain.

Depuis en effet la crise du crédit immobilier connue sous le nom des “subprimes ” dans le courant de l’année 2007 qui a secoué le marché de la finance américaine, l’économie de la superpuissance mondiale continue de déprimer, entraînant par ricochet, celle du monde entier. L’or qui a atteint le 11 janvier dernier le taux record de 900 dollars l’once, apparaît comme la valeur refuge de nos jours, face à l’incertitude ambiante.
L’année 2007 a été en réalité, une année inflationniste et de crise : les prix des denrées alimentaires (céréales, lait, huiles et matières grasses) ont connu une véritable envolée, dépassant les 40%, contre 9% en 2006.

C’est dire que l’héritage de 2007 continuera d’affecter négativement 2008 qui pâtira encore des effets de la baisse des cours du coton qui fait pourtant vivre plus de trois millions de personnes dans notre pays. Dans son message de fin d’année à la Nation prononcé le 31 décembre 2007, le chef de l’Etat a cependant rassuré les Burkinabè en affirmant que l’année 2008 est porteuse d’espoirs en matière de progrès économiques et sociaux. Il a également rappelé à la conscience collective nationale, les idéaux et valeurs qui caractérisent l’identité burkinabè, à savoir le courage et l’ardeur au travail.

Années de trêve politique sans enjeu électoral, 2008 et 2009 devraient être mises à profit pour assurer la réalisation des promesses électorales à la satisfaction des besoins et des attentes du peuple burkinabè. Le Premier ministre Tertius Zongo, en poste depuis le 4 juin dernier, est sans doute conscient des défis majeurs qui l’attendent. A présent qu’il a pris le pouls de la situation, il devrait montrer désormais qu’il a les capacités et la détermination à relever le chalenge. Le temps est compté : les lenteurs et l’inefficacité administratives, l’insécurité, la corruption, les injustices, la pauvreté, la vie chère, les indicateurs de développement humain qui nous maintiennent honteusement à l’avant-dernier rang du classement mondial,…sont autant de défis titanesques à relever, de véritables travaux d’Hercule à réaliser absolument, ici et maintenant, pour être en mesure de présenter, la tête haute, un bilan pour les échéances de 2010.

Après avoir relevé avec brio, le défi des questions sous-régionales en permettant notamment au Togo et à la Côte d’Ivoire de retrouver le chemin de la paix, grâce aux accords politiques signés suite à la facilitation du président Blaise Compaoré, il est temps de donner de la consistance au bien-être économique et social interne, et de consolider dans notre pays, la paix sociale par le dialogue social et politique avec l’ensemble des composantes de la Nation. Les contentieux et les discordes politiques et sociaux vus ailleurs nous montrent à quel point leurs exacerbations peuvent conduire à des violences inouïes et à des drames humains terribles.

L’élection présidentielle controversée du 27 décembre 2007 au Kenya dont les résultats sont contestés par l’opposition a mis ce pays, paradis touristique, à feu et à sang depuis deux semaines. Le bilan macabre de plus de 600 morts et les souffrances indicibles des populations déplacées par la force des choses, dus aux troubles post- électoraux, nous offrent en ce début d’année, le spectacle insoutenable d’une tragédie humaine dont l’Afrique est souvent malheureusement le théâtre.

Cette semaine, le Burkina Faso accueille de grandes rencontres internationales qui vont sanctionner sa capacité à gérer les questions extérieures et les crises intraétatiques : il se tient en effet ce lundi 14 janvier à Ouagadougou, d’une part, la réunion du Comité de suivi de l’Accord politique ivoirien et d’autre part, les rencontres des experts et des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les 17 et 18 janvier prochains, le 12ème Sommet ordinaire de l’UEMOA et la 33ème Session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO viendront couronner ces grands jamborées ouest africains.

Puissent ces rencontres au sommet être bénéfiques et profitables aux peuples de la région ouest africaine, et les rapprocher davantage les uns des autres, en réduisant les barrières artificielles qui les empêchent de construire un espace économique intégré, fort et prospère.

Par Jean Paul KONSEIBO

Sidwaya

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