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Présidence de la FBF : Zambendé passe haut la main

Publié le lundi 14 janvier 2008 à 10h14min

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Zambendé Théodore Sawadogo, nouveau président de la FBFLa salle de réunions de la Fédération burkinabè de football (FBF) s’est avérée exiguè pour contenir tous ceux qui étaient concernés par cette assemblée générale élective. Trois chaises seulement étaient réservées à la presse. Ceux qui ont mis du temps à se rendre sur les lieux sont restés tout simplement debout.

Prévue pour 9 heures, c’est finalement à 9 h 50 que la cérémonie a commencé. Quatre interventions étaient au programme : la première a été prononcée par le président du comité transitoire de la FBF, Didier Ouédraogo, qui a déclaré que cette assemblée générale élective marquait le couronnement de la mission de la structure qu’il dirige, dont les grands axes sont la réorganisation de notre football, la relecture des statuts et règlement et l’organisation de l’élection du comité exécutif de la FBF.

Il a demandé aux membres statutaires de faire en sorte que la famille du sport soit encore plus soudée au sortir de cette assemblée générale. C’est à ce prix, a-t-il dit, que le nouveau comité exécutif pourra travailler dans la sérénité et la solidarité et avec les plus grandes chances de réussite pour un meilleur devenir de notre football national.

Après lui, Amadou Diakité de la CAF et Urs Kluser de la FIFA ont pris la parole. Ils ont tour à tour fait remarquer qu’ils sont là en tant qu’observateurs pour voir si tout se passera bien. Selon eux, c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le football burkinabè et il y a du travail qui attendra le nouveau bureau. Le dernier à intervenir est le secrétaire général du ministère des Sports et des Loisirs, Sibiri Sanou, qui a souhaité que les élections se passent dans de bonnes conditions.


Les articles pertinents des statuts

10 h 8. On a fini avec la série des interventions. Il y a une courte suspension pour permettre au secrétaire général de se retirer. Pendant ce temps, le maître de cérémonie, Alexandre le Grand Rouamba, l’un des membres du comité transitoire, demande aux membres statutaires de rester dans la salle de même que le représentant de la CAF, de la FIFA et la presse.

10 h 15. On procède à la vérification des mandats. A l’appel des noms des membres statutaires, on répond oui. Deux personnes sont absentes et elles sont du bureau du Club de football de Ouagadougou (CFO). C’est plus tard que les retardataires feront leur apparition dans la salle.

Au niveau du SANTOS FC, il y a deux mandats différents que le comité transitoire a reçus. Le président, Roger Keré, qui a été démis de ses fonctions, conteste la légitimité de ceux qui l’ont « renversé ». Après l’appel, qui a duré une quinzaine de minutes, on est revenu sur le problème de ce club. La décision ne tarde pas à tomber : les deux mandats du SANTOS FC ont été purement et simplement annulés pour que les choses avancent. On demande séance tenante à leurs délégués de quitter la salle. Ce qu’ils font sans broncher. Il y a 143 membres statutaires présents avant l’arrivée de ceux du CFO.

10 h 40. Le secrétaire général du comité transitoire, Claude Nassouri, présente son rapport qui a trait aux candidatures. Au moment où on s’apprête à passer à un autre volet (mise en place du bureau de séance des élections), le président du comité central de l’ASFA-Y, Armand Beouindé, dépose une réclamation concernant le dossier de Paulin Kara, le premier vice-président du conseil d’administration dudit club. Armand donne des explications sur la demande manuscrite en question qui ne figure pas dans le dossier.

On l’a vu par la suite remettre séance tenante un nouveau dossier. On le réceptionne en lui disant que c’est à l’assemblée générale de statuer. Me Arouna Sawadogo, le conseiller juridique du comité transitoire, va entrer en action. Il donne des informations sur les articles des statuts. On sent les débats venir et finalement on ouvre une liste. Il y a 9 intervenants. Chacun argumente selon sa compréhension des statuts. On reproche même au comité transitoire de s’arroger certains droits. Bertrand Kaboré, qui est sur la liste de Yac comme vice-président, demande qu’on aille aux élections au lieu de revenir en arrière à partir du moment où le consensus n’a pas marché. On entend des applaudissements dans la salle.

11h 25. On épuise la première liste. Le comité transitoire s’en remet à l’assemblée et profite au passage pour dire que personne ne peut le sanctionner. Il avait le pouvoir d’apprécier les choses jusqu’au 28 décembre 2007, date de l’affichage des dossiers. 11 h 30 : On murmure dans la salle après l’intervention de Me Arouna Sawadogo.

11 h 35. Un bureau de séance des élections est mis en place et présidé par Didier Ouédraogo. On annonce 145 votants puis on passe à la réception des candidatures. Didier demande s’il n’ y a pas une troisième candidature. On rit dans la salle.

11h 45. On procède à la lecture de la procédure des votes (appel des délégués des structures mandatés pour prendre part au vote, remise des bulletins de vote au moment de leur tour de vote, l’électeur est dirigé vers un isoloir où il fait librement son choix sur le bulletin, ensuite retour à l’urne dans laquelle il introduit son bulletin après l’avoir soigneusement plié en quatre. Notons au passage que deux isoloirs ont été installés dans la salle.

11 h 56. Début du vote. Chacun quitte sa place pour venir faire ce qu’il est venu faire. Quand tout est terminé, on a renversé tous les bulletins sur une table. Après, on les a remis dans l’urne. Jacques Ouandaogo, l’un des membres du comité transitoire, appelle deux représentants des candidats à venir suivre le dépouillement. On sort un bulletin de l’urne en prononçant le nom du candidat en leur présence et chacun vérifie si c’est exact. Mathias Tia du comité est chargé de noter. La salle est calme. Un moment, le camp de Zambendé a applaudi quand il s’est aperçu que celui-ci a pris une avance confortable.

73 votants étaient pour lui alors que Yac n’a pas atteint le quorum. La cause semble entendue. Ce que voyant, le lieutenant-colonel, qui était derrière la salle, en bon militaire, quitte la place où il était assis pour aller féliciter son adversaire.

13 h 24. Didier Ouédraogo proclame les résultats : Zambendé ,85 voix et Yac, 60 voix. Les partisans du vainqueur s’en donnent à cœur joie. 13 h 30. On installe le nouveau bureau. La joie se lit sur les visages des hommes de Zambendé. Celui-ci livre un message dont on retiendra trois aspects essentiels : la franchise, la tolérance et l’amour du travail.

Justin Daboné


Fédération togolaise de football : On est venu s’inspirer de l’exemple burkinabè

Le football togolais vit lui aussi une période de léthargie avec l’éviction de son président, Tata Avlessi, suspendu à vie par la CAF pour avoir, dit-on, tenté de corrompre un arbitre lors de la CAN juniors organisée par le Togo. Une situation qui a débouché sur la mise en place d’un comité provisoire de gestion (CPG). A l’assemblée générale élective de la FBF, trois émissaires togolais sont venus s’inspirer de l’exemple burkinabè en vue d’une sortie de crise.

La délégation togolaise était composée par Freiters Horatio, cinq fois ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’ancien premier vice-président de la Fédération togolaise de football, Winny Dogbatsé du temps de Rock Gnassingbè, du secrétaire général de la zone 3 du CSSA, Abalo, et de deux journalistes. Quand on les a présentés à la cérémonie d’ouverture de l’assemblée générale élective, ils ont été fort applaudis dans la salle. Ils ont suivi de bout en bout les élections.

A l’issue de l’AG, nous avons rencontré Winny Dogbatsé qui est par ailleurs directeur général de Transcom télécommunications et président du club Gomido de Kpalwé. Selon lui, le Burkina Faso et le Togo sont liés par des liens séculaires. L’amitié entre les deux pays est forte et c’est avec plaisir qu’il est venu assister à cette AG. Il a été ancien premier vice-président de la Fédération togolaise de football ( FTF) et c’est lui qui avait conduit le Togo au mondial en Allemagne avec tous les soubresauts qu’on a connus. Il est arrivé un moment où leur football avait des problèmes avec l’élection de Tata Ablessi le 9 janvier 2007. Tous les acteurs du football, dit-il, n’étaient pas d’accord sur les principes et c’est ce qui a amené la situation que tout le monde sportif vit aujourd’hui au Togo.

Comme au Burkina avant l’élection de samedi dernier, un comité provisoire a été mis en place le 26 juillet 2007 dans ce pays et dirigé par Bernard Walla, le président de l’ASKO de Kara. Pour redynamiser ce football d’abord par les textes avant d’aller aux élections, il était impératif pour certains acteurs de venir s’enquérir des modalités pratiques. Comment les Burkinabè ont pu s’en sortir de leur situation.

A la question de savoir s’il est un candidat potentiel aux prochaines élections togolaises, il a déclaré que l’histoire des candidatures n’est pas à l’ordre du jour. Chacun peut servir son pays à n’importe quel poste pourvu qu’on y mette du sérieux. Et le sérieux, il l’a vu lors de cette AG de la FBF. C’est un bon exemple. Et ce qui a ému Winny, c’est la parfaite harmonie qui a régné entre Yac et Zambendé.

Au Togo, regrette-t-il, ils n’ont pas pu sauvegarder cet acquis. Le premier vice-président a refusé de serrer la main au président qui a gagné les élections et c’est ce qui les a conduits à la situation que les acteurs vivent aujourd’hui. Il était surpris de voir Yac féliciter le vainqueur alors qu’on n’avait même pas terminé le dépouillement. Ça l’a beaucoup marqué et c’est ce qu’il veut pour son pays.

L’ancien premier vice-président de Rock nous a confié qu’aujourd’hui il y a des acteurs du football togolais qui ne se parlent même pas. On est arrivé à l’extrême alors que le sport, c’est le fair-play. Le délai qui a été donné au comité provisoire est de 6 mois et il arrive à expiration le 26 janvier prochain. Il pense que le mandat de Bernard Walla sera prorogé afin qu’on mette les institutions en place.

La suspension d’Attavi est une situation difficile pour lui, pour avoir été son président de campagne. C’est par ses amis et lui qu’il a pris la direction de la Fédération même si à un moment ils n’étaient pas d’accord sur certains principes. Il est Togolais avant tout et la sanction qui le frappe les marque aussi à vie. « C’est pourquoi nous pensons que le règlement de la crise togolaise passe également par le règlement du problème Attavi. Il est aussi un acteur de la crise et nous devons tout faire pour qu’on ramène sa sanction à un délai raisonnable », a-t-il ajouté.

Winny après sa démission de la fédé dès son retour de l’Allemagne a vu son club relégué en deuxième division. Pour le moment, le Gomido de Kpalwé est champion de l’inter-ligue qui compte 40 clubs. Il est convaincu que son club reviendra par la grande porte en D1 la saison prochaine.

Justin Daboné

L’Observateur

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